Un drapeau centrafricain. Illustration. © DR
Tel est le thème de la communication délivré par l’écrivain Fleury Fulgence BANALE, à l’occasion de la table inaugurale de cette table ronde qu’organise le Haut Conseil de la Communication (HCC) avec le secteur des médias et le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), du 13 au 14 novembre, à l’hôtel Ledger Plazza.
Ce thème souligne l’enjeu des médias dans le processus de paix et de consolidation de la démocratie dans notre pays. A nos yeux, celui-ci est un pari.
La trame de fond est celle de savoir comment les médias devront s’engager pour gagner ce pari dans le sillage de l’Accord Politique de Paix et de Réconciliation en République Centrafricaine encore appelé communément l’Accord de Khartoum ?
Cette question n’est pas aisée surtout que la perception de cet accord ne fait pas l’unanimité. Il est symptomatique de constater que les débats politiques, médiatiques autour de l’Accord Politique de Paix et de Réconciliation en République Centrafricaine vont dans tous les sens. Dans un tel contexte de ronces, le risque est grand pour celui qui méconnaît les dispositions, les arrangements dudit Accord. Celui-ci peut basculer dans les discours qui ne favoriseraient pas la lutte effective pour gagner le pari de la démocratie, de la paix et des Droits de l’Homme (DH) en République Centrafricaine.
Ainsi, l’un des défis majeurs qui s’imposent aux populations centrafricaines en général et aux Professionnels des médias en particulier est celui de connaitre l’Accord. « Faute de connaissance, mon peuple périt »
La connaissance de l’Accord est obtenue par les actions de sensibilisations périodiques des professionnels identifiés par leurs organes comme Points Focaux sur les questions de l’Accord de Khartoum, de préférence, les Directeurs de publication, les Rédacteurs en chefs ou tout professionnel ayant un profil politique et juridique attesté et qui travaille au sein des organes respectifs de presse.
Ces Points Focaux peuvent être « les interlocuteurs-médias du Gouvernement », des partenaires au développement sur les questions de l’Accord. Ils sont des Experts au sein des organes de presse respectifs pour produire les contenus afin de mieux informer le public, de l’impacter positivement.
En s’appropriant l’Accord (contenu et état de mise en œuvre), les Professionnels des médias assumeront le rôle efficace de veille. S’il y a déjà des initiatives dans ce sens, on gagnera à les renforcer et à les rendre plus viables, proactives et productives.
Les Professionnels des médias assumeront le rôle de facilitateurs pour la compréhension de l’Accord de Khartoum.
L’effectivité du rôle de facilitateurs doit permettre aux Professionnels des médias de prendre à cœur les réflexions, les recherches, les analyses et de produire les reportages axés sur les mécanismes de justice transitionnelle qui se déploient dans ledit Accord.
A la fin de toutes les actions, seuls les médias demeurent les puissants moyens pour retransmettre les messages clés à la communauté des hommes. Seuls les médias peuvent éveiller les Centrafricains ne-fût que pour préparer ces derniers à entrer dans la logique de la paix et de la réconciliation, à penser et à
accoucher le modèle centrafricain de justice transitionnelle car « La justice pénale ne peut pas à elle seule assurer la transition vers un État de droit et de paix après d’importantes violations des droits de l’homme ». (Loin de faire une auto-publicité, je vous recommande à ce sujet de lire cette publication : Banale (F., F), Amnistie et droits des victimes en République Centrafricaine, Paris, Harmattan, 2019, 124 pages).
Donc, la justice transitionnelle, aujourd’hui, ne peut être efficace que si les professionnels des médias évoluent dans une vision positive, déterminée à aller dans le sens de la paix ; si les Professionnels des médias croient en la paix et travaillent avec conviction et abnégation et sans relâche au regard des obstacles rencontrés pour que la paix advienne.
Les Professionnels des médias devront jouer le rôle d’éducateurs de la société (substance du rôle des médias) sur les questions de l’Accord. Ayant compris en amont l’Accord, Ils rendent compréhensibles ses dispositions, ses mécanismes judiciaires et extrajudiciaires de justice transitionnelle. Ils deviennent alors les vulgarisateurs de l’Accord et par ricochet ils aident les Hommes de leurs temps à comprendre objectivement, sans biais, les évènements des sociétés grâce à des analyses proactives et dynamiques orientées vers des pistes de résolution de conflit.
Les Professionnels des médias assurent également le rôle d’avocats-défenseurs des Droits de l’Homme qui sont protégés par l’Accord (Lire Banale Fleury Fulgence, Centrafrique : L’Accord Politique de paix et de réconciliation et la protection des droits de l’homme, in Le Confident N° 4754 du 25 Septembre 2019 ; le rôle d’analystes et de rapporteurs « neutres et impartiaux » des violations de l’Accord ; le rôle d’observateurs et de critiques (au sens constructif) des personnalités aux pouvoirs, des personnes influentes et des maux qui minent la société (4ème pouvoir).
Les médias existent pour moraliser la vie publique et pousser les humains au raisonnement, promouvoir la dignité humaine, la liberté et la sécurité. L’insulte et les atteintes à la dignité n’enveniment que les choses. Elles bestialisent et n’entrainent que la destructivité du genre humain et des sociétés. Ou encore, Le journalisme de haine n’attise que les conflits ; le journalisme de haine ne détruit que les autres et ne fait que des propagandes. Par contre, le journalisme de paix n’accouche que la paix. Comment contribuons-nous à travers nos productions médiatiques à la promotion de la paix, de la réconciliation nationale ?
Nous, hommes de cultures extérieurs au corps médiatique, nous voulons, dans notre société, des médias responsables, citoyens, vecteurs de justice, piliers ou pierres angulaires de la démocratie et des Droits de l’Homme pour une République Centrafricaine pacifiée, épanouie et prospère.
Pour répondre à cette exigence, le secteur doit être professionnalisé. La professionnalisation passe par la formation, l’acquisition des expériences. A ce stade, le Département des Sciences de l’Information et de Communication de l’Université de Bangui, les instituts de formation, les associations des médias, les organes de presse dans leur diversité, devront jouer le rôle catalyseur et pivot dans « la fabrication des professionnels des médias de paix et de développement ». Le secteur doit aussi bien régulé par l’organe constitutionnel.
Dans cette dynamique, les médias devront être soutenus de plusieurs manières par le Gouvernement, les partenaires au développement (soutien matériels, programmes de stages internationaux, de bourses de formation des étudiants et des formateurs des professionnels de médias et cetera).
Les Professionnels des médias doivent réfléchir sur les besoins réels de la promotion « des médias de paix en République centrafricaine » à travers ses structures (HCC, GEPPIC, UJC, ORGANES.) et créer une synergie coordonnée entre eux afin d’avoir une voie forte et crédible, confiante et porteuse de plus-values.
S’agissant des élections, elles se pointent déjà à l’horizon du ciel centrafricain. Nous les voyons venir (avec un vent ou un ouragan, difficile de déterminer par notre météo scientifique). Tout ce qui est important est que nous ne devrons pas attendre qu’elles arrivent avant de penser à ce qu’il faut faire. Nous devrons sans cesse cette rester dans la dynamique des actions.
Mes Professionnels des médias de penser, proposer, ébaucher les grandes actions devant permettre d’assumer de façon irréprochables leur rôle de « chiens de garde de la démocratie et des libertés publiques ».
L’objectif ici recherché est de promouvoir au travers les actions qui seront définies menées consensuellement et démocratiquement, les élections apaisées, honnêtes, transparentes, libres dans l’esprit et la lettre des textes relatifs au Droit International des Droits de l’Homme (Déclaration universelle des droits de l’homme, Pacte international relatifs aux droits civils et politique , Charte africaine pour les Droits de l’Homme, Charte africaine de la Démocratie, des élections et de la bonne gouvernance et cetera).
Les autres rôles des médias de vielle efficace, de facilitateurs, d’éducateurs, d’avocats-défenseurs des Droits de l’Homme, d’analystes et de rapporteurs de violations des Droits de l’Homme et d’observateurs précédemment cités et illustrés dans le cadre de l’Accord de Khartoum s’appliquent aussi dans le chapitre des élections.
Que toutes les actions soient porteuses de fruits d’actions politiques et médiatiques communes pour la paix, la démocratie via les élections, la bonne gouvernance, l’Etat de droit en un mot pour l’effectivité des Droits de l’Homme en République Centrafricaine.
Je vous remercie très infiniment pour votre attention.
Fleury Fulgence BANALE
Expert en Droits de l’Homme et action humanitaire
Tél : 00236 72 17 94 72
00236 75 61 75 61 99 28
E-mail : [email protected]
Ce thème souligne l’enjeu des médias dans le processus de paix et de consolidation de la démocratie dans notre pays. A nos yeux, celui-ci est un pari.
La trame de fond est celle de savoir comment les médias devront s’engager pour gagner ce pari dans le sillage de l’Accord Politique de Paix et de Réconciliation en République Centrafricaine encore appelé communément l’Accord de Khartoum ?
Cette question n’est pas aisée surtout que la perception de cet accord ne fait pas l’unanimité. Il est symptomatique de constater que les débats politiques, médiatiques autour de l’Accord Politique de Paix et de Réconciliation en République Centrafricaine vont dans tous les sens. Dans un tel contexte de ronces, le risque est grand pour celui qui méconnaît les dispositions, les arrangements dudit Accord. Celui-ci peut basculer dans les discours qui ne favoriseraient pas la lutte effective pour gagner le pari de la démocratie, de la paix et des Droits de l’Homme (DH) en République Centrafricaine.
Ainsi, l’un des défis majeurs qui s’imposent aux populations centrafricaines en général et aux Professionnels des médias en particulier est celui de connaitre l’Accord. « Faute de connaissance, mon peuple périt »
La connaissance de l’Accord est obtenue par les actions de sensibilisations périodiques des professionnels identifiés par leurs organes comme Points Focaux sur les questions de l’Accord de Khartoum, de préférence, les Directeurs de publication, les Rédacteurs en chefs ou tout professionnel ayant un profil politique et juridique attesté et qui travaille au sein des organes respectifs de presse.
Ces Points Focaux peuvent être « les interlocuteurs-médias du Gouvernement », des partenaires au développement sur les questions de l’Accord. Ils sont des Experts au sein des organes de presse respectifs pour produire les contenus afin de mieux informer le public, de l’impacter positivement.
En s’appropriant l’Accord (contenu et état de mise en œuvre), les Professionnels des médias assumeront le rôle efficace de veille. S’il y a déjà des initiatives dans ce sens, on gagnera à les renforcer et à les rendre plus viables, proactives et productives.
Les Professionnels des médias assumeront le rôle de facilitateurs pour la compréhension de l’Accord de Khartoum.
L’effectivité du rôle de facilitateurs doit permettre aux Professionnels des médias de prendre à cœur les réflexions, les recherches, les analyses et de produire les reportages axés sur les mécanismes de justice transitionnelle qui se déploient dans ledit Accord.
A la fin de toutes les actions, seuls les médias demeurent les puissants moyens pour retransmettre les messages clés à la communauté des hommes. Seuls les médias peuvent éveiller les Centrafricains ne-fût que pour préparer ces derniers à entrer dans la logique de la paix et de la réconciliation, à penser et à
accoucher le modèle centrafricain de justice transitionnelle car « La justice pénale ne peut pas à elle seule assurer la transition vers un État de droit et de paix après d’importantes violations des droits de l’homme ». (Loin de faire une auto-publicité, je vous recommande à ce sujet de lire cette publication : Banale (F., F), Amnistie et droits des victimes en République Centrafricaine, Paris, Harmattan, 2019, 124 pages).
Donc, la justice transitionnelle, aujourd’hui, ne peut être efficace que si les professionnels des médias évoluent dans une vision positive, déterminée à aller dans le sens de la paix ; si les Professionnels des médias croient en la paix et travaillent avec conviction et abnégation et sans relâche au regard des obstacles rencontrés pour que la paix advienne.
Les Professionnels des médias devront jouer le rôle d’éducateurs de la société (substance du rôle des médias) sur les questions de l’Accord. Ayant compris en amont l’Accord, Ils rendent compréhensibles ses dispositions, ses mécanismes judiciaires et extrajudiciaires de justice transitionnelle. Ils deviennent alors les vulgarisateurs de l’Accord et par ricochet ils aident les Hommes de leurs temps à comprendre objectivement, sans biais, les évènements des sociétés grâce à des analyses proactives et dynamiques orientées vers des pistes de résolution de conflit.
Les Professionnels des médias assurent également le rôle d’avocats-défenseurs des Droits de l’Homme qui sont protégés par l’Accord (Lire Banale Fleury Fulgence, Centrafrique : L’Accord Politique de paix et de réconciliation et la protection des droits de l’homme, in Le Confident N° 4754 du 25 Septembre 2019 ; le rôle d’analystes et de rapporteurs « neutres et impartiaux » des violations de l’Accord ; le rôle d’observateurs et de critiques (au sens constructif) des personnalités aux pouvoirs, des personnes influentes et des maux qui minent la société (4ème pouvoir).
Les médias existent pour moraliser la vie publique et pousser les humains au raisonnement, promouvoir la dignité humaine, la liberté et la sécurité. L’insulte et les atteintes à la dignité n’enveniment que les choses. Elles bestialisent et n’entrainent que la destructivité du genre humain et des sociétés. Ou encore, Le journalisme de haine n’attise que les conflits ; le journalisme de haine ne détruit que les autres et ne fait que des propagandes. Par contre, le journalisme de paix n’accouche que la paix. Comment contribuons-nous à travers nos productions médiatiques à la promotion de la paix, de la réconciliation nationale ?
Nous, hommes de cultures extérieurs au corps médiatique, nous voulons, dans notre société, des médias responsables, citoyens, vecteurs de justice, piliers ou pierres angulaires de la démocratie et des Droits de l’Homme pour une République Centrafricaine pacifiée, épanouie et prospère.
Pour répondre à cette exigence, le secteur doit être professionnalisé. La professionnalisation passe par la formation, l’acquisition des expériences. A ce stade, le Département des Sciences de l’Information et de Communication de l’Université de Bangui, les instituts de formation, les associations des médias, les organes de presse dans leur diversité, devront jouer le rôle catalyseur et pivot dans « la fabrication des professionnels des médias de paix et de développement ». Le secteur doit aussi bien régulé par l’organe constitutionnel.
Dans cette dynamique, les médias devront être soutenus de plusieurs manières par le Gouvernement, les partenaires au développement (soutien matériels, programmes de stages internationaux, de bourses de formation des étudiants et des formateurs des professionnels de médias et cetera).
Les Professionnels des médias doivent réfléchir sur les besoins réels de la promotion « des médias de paix en République centrafricaine » à travers ses structures (HCC, GEPPIC, UJC, ORGANES.) et créer une synergie coordonnée entre eux afin d’avoir une voie forte et crédible, confiante et porteuse de plus-values.
S’agissant des élections, elles se pointent déjà à l’horizon du ciel centrafricain. Nous les voyons venir (avec un vent ou un ouragan, difficile de déterminer par notre météo scientifique). Tout ce qui est important est que nous ne devrons pas attendre qu’elles arrivent avant de penser à ce qu’il faut faire. Nous devrons sans cesse cette rester dans la dynamique des actions.
Mes Professionnels des médias de penser, proposer, ébaucher les grandes actions devant permettre d’assumer de façon irréprochables leur rôle de « chiens de garde de la démocratie et des libertés publiques ».
L’objectif ici recherché est de promouvoir au travers les actions qui seront définies menées consensuellement et démocratiquement, les élections apaisées, honnêtes, transparentes, libres dans l’esprit et la lettre des textes relatifs au Droit International des Droits de l’Homme (Déclaration universelle des droits de l’homme, Pacte international relatifs aux droits civils et politique , Charte africaine pour les Droits de l’Homme, Charte africaine de la Démocratie, des élections et de la bonne gouvernance et cetera).
Les autres rôles des médias de vielle efficace, de facilitateurs, d’éducateurs, d’avocats-défenseurs des Droits de l’Homme, d’analystes et de rapporteurs de violations des Droits de l’Homme et d’observateurs précédemment cités et illustrés dans le cadre de l’Accord de Khartoum s’appliquent aussi dans le chapitre des élections.
Que toutes les actions soient porteuses de fruits d’actions politiques et médiatiques communes pour la paix, la démocratie via les élections, la bonne gouvernance, l’Etat de droit en un mot pour l’effectivité des Droits de l’Homme en République Centrafricaine.
Je vous remercie très infiniment pour votre attention.
Fleury Fulgence BANALE
Expert en Droits de l’Homme et action humanitaire
Tél : 00236 72 17 94 72
00236 75 61 75 61 99 28
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