La projection du documentaire français « Les Salafistes », qui traite des agissements des représentants de cette idéologie à Tombouctou et à Gao, au nord du Mali, ainsi qu’en Tunisie et en Mauritanie, a eu lieu pour la première fois en Espagne ce samedi 28 mai dans le cadre du Festival de cinéma africain de Tarifa et Tanger. Le documentaire présente des témoignages des habitants sous le contrôle de l’organisation ou des groupes djihadistes, qui ont imposé leur influence sur ces villes, Gao et Tombouctou, en 2012. Le film présente également des interviews avec quelques leaders de l’idéologie salafiste en Mauritanie et en Tunisie. Le film, qui a été tourné entre les années 2012 et 2015, a été projeté à Tarifa en langue originelle avec des sous-titres en espagnol.
La direction du festival a décidé de programmer le documentaire malgré la polémique qu’a rencontré sa projection en France au début de cette année, quand seulement une dizaine de films ont décidé de le projeter. La direction justifie la programmation du documentaire « parce qu’il s’agit d’un outil pédagogique qui cherche à mobiliser l’esprit critique de l’audience et à construire une lecture plus informée de la réalité actuelle de l’extrémisme » déclare Marion Girard, responsable de la communication internationale du festival. « Tous les films programmés aident le public à construire son propre point de vue sur les interrogations politiques, sociales et culturelles contemporaines. En grande partie, le fait de projeter un tel documentaire a comme objectif de clarifier l’image sur l’Autre alors que cette image a été souvent manipulée par les médias par un traitement biaisé du thème de l’extrémisme. Nous avons voulu ouvrir une fenêtre pour voir cette réalité en face, bien que les images soient très dures. »
De sa part, la programmatrice du Festival, Marion Berger, ajoute que « Nous avons programmé deux films sur ce thème cette année et nous avons essayé de les associer entre eux. D’une part il y a Les Salafistes, qui représente une vision plutôt française, et d’autre part il y a un film malien duquel personne n’a suffisamment parlé, Devoir de mémoire. » Ce documentaire de Mamadou Kotiki Cissé rappelle les épisodes de l’invasion djihadiste au Mali, et ce pour éviter qu’ils ne tombent dans l’oubli. À la rencontre des populations, mais aussi de l’occupant, l’auteur s’attache à rassembler rigoureusement les témoignages de ceux à qui la loi islamique a été imposée et à en produire, par l’entrecroisement des récits, une mémoire. « Pour nous il était fondamental d’accompagner les deux films d’un débat de la part de spécialistes. Nous voulions ouvrir le débat et ne pas avoir peur d’aborder un thème délicat. C’est vrai que nous n’avons pas le recul de temps suffisant pour faire une analyse approfondie du salafisme et du djihadisme; pourtant il faut commencer à communiquer de façon sereine sur ce sujet et se rendre compte des enjeux internationaux qu’il y a derrière » ajoute Marion Berger.
Les réalisateurs du documentaire Les Salafistes, François Margolin et le mauritanien Lemine Ould Salem, ont cherché à décrire la réalité de la population sous le contrôle du groupe terroriste Ansar-Dine dans les villes de Tombouctou et Gao, au nord du Mali. Le documentaire par ailleurs présente des images très dures de la propagande de Daesh. Nous pouvons entrevoir des scènes comme celle de l’attaque de la ville de Mossoul (Irak), au mois de juin 2014, des scènes d’exécutions par des tireurs, ou encore des attaques contre des homosexuels jetés du haut d’immeubles. Bien que ces scènes ne soient pas nouvelles pour les spectateurs, le film présente des témoignages d’habitants de ces villes exprimant leur rejet de la méthode des djihadistes dans la gestion de la vie quotidienne (soit la Charia). Le film montre aussi des interviews des dirigeants de Ansar-Dine justifiant les barbaries ou les actes.
La projection du documentaire à Tarifa a été présentée et mise en contexte par Bachir Mohamed Lahsen, chercheur à l’Université de Séville sur la propagande djihadiste, et par Isabel Romero, Présidente du Conseil islamique d’Espagne ainsi que Vice-présidente de la plateforme citoyenne contre l’islamophobie.
La presse française a accusé le documentaire de faire la propagande des djihadistes à travers la projection de scènes qui n’ont pas été coupées ou laissées sans commentaires. Mais un des réalisateurs du film, François Margolin, a rejeté toutes ces accusations en expliquant dans les médias : « Nous étions près de mourir pour sortir ces images et aujourd’hui nous nous retrouvons dans la situation d’être accusés. Jamais je ne pouvais imaginer que je pourrais avoir des problèmes avec le gouvernement français sinon avec les protagonistes du documentaire ».
Le Festival de Cinéma Africain de Tarifa (FCAT) est unique dans sa catégorie parce qu’il cherche à présenter les réalités du continent africain aux spectateurs espagnols. Sa 13ème édition est organisée simultanément entre Tarifa (Espagne) et Tanger (Maroc) avec la participation de 76 films issus de 26 pays, dont une partie en compétition pour cinq prix.
www.fcat.es
La direction du festival a décidé de programmer le documentaire malgré la polémique qu’a rencontré sa projection en France au début de cette année, quand seulement une dizaine de films ont décidé de le projeter. La direction justifie la programmation du documentaire « parce qu’il s’agit d’un outil pédagogique qui cherche à mobiliser l’esprit critique de l’audience et à construire une lecture plus informée de la réalité actuelle de l’extrémisme » déclare Marion Girard, responsable de la communication internationale du festival. « Tous les films programmés aident le public à construire son propre point de vue sur les interrogations politiques, sociales et culturelles contemporaines. En grande partie, le fait de projeter un tel documentaire a comme objectif de clarifier l’image sur l’Autre alors que cette image a été souvent manipulée par les médias par un traitement biaisé du thème de l’extrémisme. Nous avons voulu ouvrir une fenêtre pour voir cette réalité en face, bien que les images soient très dures. »
De sa part, la programmatrice du Festival, Marion Berger, ajoute que « Nous avons programmé deux films sur ce thème cette année et nous avons essayé de les associer entre eux. D’une part il y a Les Salafistes, qui représente une vision plutôt française, et d’autre part il y a un film malien duquel personne n’a suffisamment parlé, Devoir de mémoire. » Ce documentaire de Mamadou Kotiki Cissé rappelle les épisodes de l’invasion djihadiste au Mali, et ce pour éviter qu’ils ne tombent dans l’oubli. À la rencontre des populations, mais aussi de l’occupant, l’auteur s’attache à rassembler rigoureusement les témoignages de ceux à qui la loi islamique a été imposée et à en produire, par l’entrecroisement des récits, une mémoire. « Pour nous il était fondamental d’accompagner les deux films d’un débat de la part de spécialistes. Nous voulions ouvrir le débat et ne pas avoir peur d’aborder un thème délicat. C’est vrai que nous n’avons pas le recul de temps suffisant pour faire une analyse approfondie du salafisme et du djihadisme; pourtant il faut commencer à communiquer de façon sereine sur ce sujet et se rendre compte des enjeux internationaux qu’il y a derrière » ajoute Marion Berger.
Les réalisateurs du documentaire Les Salafistes, François Margolin et le mauritanien Lemine Ould Salem, ont cherché à décrire la réalité de la population sous le contrôle du groupe terroriste Ansar-Dine dans les villes de Tombouctou et Gao, au nord du Mali. Le documentaire par ailleurs présente des images très dures de la propagande de Daesh. Nous pouvons entrevoir des scènes comme celle de l’attaque de la ville de Mossoul (Irak), au mois de juin 2014, des scènes d’exécutions par des tireurs, ou encore des attaques contre des homosexuels jetés du haut d’immeubles. Bien que ces scènes ne soient pas nouvelles pour les spectateurs, le film présente des témoignages d’habitants de ces villes exprimant leur rejet de la méthode des djihadistes dans la gestion de la vie quotidienne (soit la Charia). Le film montre aussi des interviews des dirigeants de Ansar-Dine justifiant les barbaries ou les actes.
La projection du documentaire à Tarifa a été présentée et mise en contexte par Bachir Mohamed Lahsen, chercheur à l’Université de Séville sur la propagande djihadiste, et par Isabel Romero, Présidente du Conseil islamique d’Espagne ainsi que Vice-présidente de la plateforme citoyenne contre l’islamophobie.
La presse française a accusé le documentaire de faire la propagande des djihadistes à travers la projection de scènes qui n’ont pas été coupées ou laissées sans commentaires. Mais un des réalisateurs du film, François Margolin, a rejeté toutes ces accusations en expliquant dans les médias : « Nous étions près de mourir pour sortir ces images et aujourd’hui nous nous retrouvons dans la situation d’être accusés. Jamais je ne pouvais imaginer que je pourrais avoir des problèmes avec le gouvernement français sinon avec les protagonistes du documentaire ».
Le Festival de Cinéma Africain de Tarifa (FCAT) est unique dans sa catégorie parce qu’il cherche à présenter les réalités du continent africain aux spectateurs espagnols. Sa 13ème édition est organisée simultanément entre Tarifa (Espagne) et Tanger (Maroc) avec la participation de 76 films issus de 26 pays, dont une partie en compétition pour cinq prix.
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