C’est époustouflant la manière dont chacun de nous peut ressentir des choses. Ce livre s’ouvre sur une note de nostalgie :
« À l’âge de huit ans, donc, je vivais en Côte d’Ivoire. En 1978, à Macory, au sud d’Abidjan, boulevard de Marseille, entre Biétry et le quartier de Treichville. Il était connu pour être l’un des plus animés de la ville avec ses rues sans trottoirs, sans nom, simplement numérotée de 1 à 25 et qui s’organisait autour du célèbre carrefour France-Amérique ».
Je vous avoue que ma lecture a été savoureuse, sûrement parce qu’elle s’est déroulée un dimanche, et que ce jour-là, j’avais en fond sonore des magnifiques chansons issues du genre musical negro spiritual. J’avais surtout dans mes oreilles ma sublimissime amie de Chicago (États-Unis), immense chanteuse d’ailleurs, Kathryn Summers. Ensemble, nous avons parcouru l’enfance que nous raconte Vincent Hein, dans un Abidjan d’une Côte d’Ivoire des années soixante-dix. À cette époque, c’était Félix Houphouët-Boigny qui était à la tête de ce pays. L’auteur nous décrit, avec précision et sans trop d’angélisme ou d’amphigouri, les réalités qui l’entouraient à cet âge-là.
Le speech :
« Nous vivions, mes parents, ma sœur et moi, dans une maison blanche au sud d’Abidjan. Le quartier était connu pour être l’un des plus animés de la ville. La villa n’avait pas de volets mais des grilles d’hacienda protégeaient ses fenêtres. L’intérieur était continuellement rafraîchi par d’imposants climatiseurs. Dehors c’était un jardin tropical. Ici et là, avaient été plantés quelques bananiers, un caoutchouc luisant duquel tombait le cri d’oiseaux exaltés, des manguiers, un flamboyant et un papayer solide, avec ses feuilles en forme d’étoiles. Une haie d’hibiscus, d’impatiens de Zanzibar et de becs de perroquets nous servait de clôture et nous isolait de la vie africaine. »
Cette vie, l’enfant de huit ans la découvrira à travers les paysages et les saisons ; le bouillonnement des rues ; l’affection d’un couple de domestiques au service de sa famille ; l’humour et les drames, qui marqueront ses jeunes années.
Extraits :
« L’Afrique, c’était aussi le lieu du bouleversement de l’esprit et celui de l’apprentissage de nouvelles sensations »
« Il y avait de l’élégance et de la folie dans les chorégraphies des acrobates masqués Sénoufos, des danseurs Baoulés, Mans, Toubas, des échassiers et des mangeurs de sables ».
« Le Plateau était une presqu’île qui s’avançait sur la lagune Ébrié, entre la baie du Banco et celle de Cocody »
« Je ne crois pas que mon père ait voulu un jour faire partie des meilleurs, ni des forts, ni des compétiteurs. Il voulait faire partie des justes, des gentils, des honnêtes, de ceux qui aident et de ceux qui sauvent. Lorsqu’il s’est aperçu que l’appareil qu’il défendait nous voulait du mal, il était trop tard »
« À l’âge de huit ans, donc, je vivais en Côte d’Ivoire. En 1978, à Macory, au sud d’Abidjan, boulevard de Marseille, entre Biétry et le quartier de Treichville. Il était connu pour être l’un des plus animés de la ville avec ses rues sans trottoirs, sans nom, simplement numérotée de 1 à 25 et qui s’organisait autour du célèbre carrefour France-Amérique ».
Je vous avoue que ma lecture a été savoureuse, sûrement parce qu’elle s’est déroulée un dimanche, et que ce jour-là, j’avais en fond sonore des magnifiques chansons issues du genre musical negro spiritual. J’avais surtout dans mes oreilles ma sublimissime amie de Chicago (États-Unis), immense chanteuse d’ailleurs, Kathryn Summers. Ensemble, nous avons parcouru l’enfance que nous raconte Vincent Hein, dans un Abidjan d’une Côte d’Ivoire des années soixante-dix. À cette époque, c’était Félix Houphouët-Boigny qui était à la tête de ce pays. L’auteur nous décrit, avec précision et sans trop d’angélisme ou d’amphigouri, les réalités qui l’entouraient à cet âge-là.
Le speech :
« Nous vivions, mes parents, ma sœur et moi, dans une maison blanche au sud d’Abidjan. Le quartier était connu pour être l’un des plus animés de la ville. La villa n’avait pas de volets mais des grilles d’hacienda protégeaient ses fenêtres. L’intérieur était continuellement rafraîchi par d’imposants climatiseurs. Dehors c’était un jardin tropical. Ici et là, avaient été plantés quelques bananiers, un caoutchouc luisant duquel tombait le cri d’oiseaux exaltés, des manguiers, un flamboyant et un papayer solide, avec ses feuilles en forme d’étoiles. Une haie d’hibiscus, d’impatiens de Zanzibar et de becs de perroquets nous servait de clôture et nous isolait de la vie africaine. »
Cette vie, l’enfant de huit ans la découvrira à travers les paysages et les saisons ; le bouillonnement des rues ; l’affection d’un couple de domestiques au service de sa famille ; l’humour et les drames, qui marqueront ses jeunes années.
Extraits :
« L’Afrique, c’était aussi le lieu du bouleversement de l’esprit et celui de l’apprentissage de nouvelles sensations »
« Il y avait de l’élégance et de la folie dans les chorégraphies des acrobates masqués Sénoufos, des danseurs Baoulés, Mans, Toubas, des échassiers et des mangeurs de sables ».
« Le Plateau était une presqu’île qui s’avançait sur la lagune Ébrié, entre la baie du Banco et celle de Cocody »
« Je ne crois pas que mon père ait voulu un jour faire partie des meilleurs, ni des forts, ni des compétiteurs. Il voulait faire partie des justes, des gentils, des honnêtes, de ceux qui aident et de ceux qui sauvent. Lorsqu’il s’est aperçu que l’appareil qu’il défendait nous voulait du mal, il était trop tard »