Ils doivent à la fois ménager le monde arabe, dont la participation se limite pour l'instant au Qatar et aux Emirats arabes unis, et des pays qui, comme l'Allemagne, la Russie et la Chine, étaient opposés à toute intervention militaire.Ils doivent en même temps tenir compte de partenaires de l'Otan soucieux de voir celle-ci avoir un rôle prééminent et d'une Union africaine désireuse de jouer les médiateurs.
"Tout ceci est complexe. Nous essayons d'appliquer les choses avec une grande rigueur parce que ce qui se passe en Libye crée une jurisprudence", a confié vendredi Nicolas Sarkozy en marge d'un Conseil européen en partie consacré à cette crise. "Nous sommes sur une ligne de crête."
Il a annoncé une "initiative franco-britannique pour montrer que la solution ne peut pas être que militaire" mais "forcément politique et diplomatique", avant la réunion des pays de la coalition, mardi à Londres.
Six jours après le début des frappes aériennes contre les forces de Mouammar Kadhafi, l'heure est déjà à la recherche de contacts, tant avec l'opposition, dont le Conseil national de transition n'est sans doute qu'une facette, qu'avec des proches du dirigeant libyen susceptibles de faire défection.
Selon des responsables américains et européens, certains de ces proches tentent de sonder la coalition. Ces tentatives sont cependant jusqu'ici regardées avec prudence.
"Il y a des défections mais c'est tout le problème: dans le système Kadhafi, nous avons bien du mal à savoir ce qui se passe à l'intérieur", a déclaré Nicolas Sarkozy.
Il ne cache cependant pas sa volonté de hâter la décomposition du régime libyen en faisant savoir aux proches de Kadhafi qu'il y a "encore un moyen de s'en sortir".
"Naturellement, nous lançons un appel à tous les Libyens de bonne volonté qui auraient compris que M. Kadhafi conduit la Libye à une impasse et à un drame", a-t-il dit. "Et donc tous ceux qui veulent abandonner M. Kadhafi dans ses projets fous et meurtriers peuvent participer à la reconstruction d'une nouvelle Libye démocratique (...) Nous ne jetons aucune exclusive."
"Il y a le Conseil national de transition que nous appelons à s'élargir, il y a les chefs de tribu. Et puis il y a des personnalités qui ont été associées au régime de M. Kadhafi et qui sont lucides", a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a ainsi souligné que si Saïf al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, se désolidarisait de son père, ce serait jugé comme un "geste de bonne volonté".
L'Union européenne mise aussi sur un renforcement des sanctions visant notamment à priver le dirigeant libyen de moyens financiers - de quoi satisfaire Berlin qui plaidait pour des sanctions plutôt que pour une intervention militaire.
Nicolas Sarkozy a assuré que ce serait aux Libyens de décider du sort de Mouammar Kadhafi, pas à la coalition, même si le Conseil européen le somme de renoncer "immédiatement" au pouvoir.
Il s'est même déclaré prêt à envisager un arrêt des raids aériens de la coalition, même si Mouammar Kadhafi est encore en place, "à la minute" où ses forces seront revenues dans leurs casernes et où les civils ne seront plus menacés - ce qui ne peut être un simple cessez-le-feu, a-t-il cependant dit.
Personne n'ose s'aventurer sur la durée des opérations militaires actuelles en l'absence d'intervention terrestre, que le président français a de nouveau catégoriquement écartée.
"Déployer des troupes au sol (...) c'est formellement exclu par la résolution" 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il dit. "Donc nous ne le ferons pas, ni maintenant ni plus tard."
Le strict respect de cette résolution, "toute la résolution et rien que la résolution", est une condition sine qua non du soutien des pays arabes, a-t-il fait valoir.
Or, responsables politiques et analystes reconnaissent que le facteur temps pèsera sur la solidité de la coalition et sur le relatif consensus international dont elle jouit.
Montée dans l'urgence la semaine dernière pour empêcher un assaut meurtrier contre les bastions insurgés libyens, cette coalition marche sur des oeufs pour éviter toute bavure et tout ce qui serait interprété comme un dépassement de son mandat.
"On est très conscient de cela", soulignait vendredi le président français. "C'est pour ça que nous prenons notre temps pour avoir des objectifs qui soient des objectifs militaires. "Nous essayons d'éviter des morts, de protéger les civils."
Par Reuters
"Tout ceci est complexe. Nous essayons d'appliquer les choses avec une grande rigueur parce que ce qui se passe en Libye crée une jurisprudence", a confié vendredi Nicolas Sarkozy en marge d'un Conseil européen en partie consacré à cette crise. "Nous sommes sur une ligne de crête."
Il a annoncé une "initiative franco-britannique pour montrer que la solution ne peut pas être que militaire" mais "forcément politique et diplomatique", avant la réunion des pays de la coalition, mardi à Londres.
Six jours après le début des frappes aériennes contre les forces de Mouammar Kadhafi, l'heure est déjà à la recherche de contacts, tant avec l'opposition, dont le Conseil national de transition n'est sans doute qu'une facette, qu'avec des proches du dirigeant libyen susceptibles de faire défection.
Selon des responsables américains et européens, certains de ces proches tentent de sonder la coalition. Ces tentatives sont cependant jusqu'ici regardées avec prudence.
"Il y a des défections mais c'est tout le problème: dans le système Kadhafi, nous avons bien du mal à savoir ce qui se passe à l'intérieur", a déclaré Nicolas Sarkozy.
Il ne cache cependant pas sa volonté de hâter la décomposition du régime libyen en faisant savoir aux proches de Kadhafi qu'il y a "encore un moyen de s'en sortir".
"Naturellement, nous lançons un appel à tous les Libyens de bonne volonté qui auraient compris que M. Kadhafi conduit la Libye à une impasse et à un drame", a-t-il dit. "Et donc tous ceux qui veulent abandonner M. Kadhafi dans ses projets fous et meurtriers peuvent participer à la reconstruction d'une nouvelle Libye démocratique (...) Nous ne jetons aucune exclusive."
"Il y a le Conseil national de transition que nous appelons à s'élargir, il y a les chefs de tribu. Et puis il y a des personnalités qui ont été associées au régime de M. Kadhafi et qui sont lucides", a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a ainsi souligné que si Saïf al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, se désolidarisait de son père, ce serait jugé comme un "geste de bonne volonté".
L'Union européenne mise aussi sur un renforcement des sanctions visant notamment à priver le dirigeant libyen de moyens financiers - de quoi satisfaire Berlin qui plaidait pour des sanctions plutôt que pour une intervention militaire.
Nicolas Sarkozy a assuré que ce serait aux Libyens de décider du sort de Mouammar Kadhafi, pas à la coalition, même si le Conseil européen le somme de renoncer "immédiatement" au pouvoir.
Il s'est même déclaré prêt à envisager un arrêt des raids aériens de la coalition, même si Mouammar Kadhafi est encore en place, "à la minute" où ses forces seront revenues dans leurs casernes et où les civils ne seront plus menacés - ce qui ne peut être un simple cessez-le-feu, a-t-il cependant dit.
Personne n'ose s'aventurer sur la durée des opérations militaires actuelles en l'absence d'intervention terrestre, que le président français a de nouveau catégoriquement écartée.
"Déployer des troupes au sol (...) c'est formellement exclu par la résolution" 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il dit. "Donc nous ne le ferons pas, ni maintenant ni plus tard."
Le strict respect de cette résolution, "toute la résolution et rien que la résolution", est une condition sine qua non du soutien des pays arabes, a-t-il fait valoir.
Or, responsables politiques et analystes reconnaissent que le facteur temps pèsera sur la solidité de la coalition et sur le relatif consensus international dont elle jouit.
Montée dans l'urgence la semaine dernière pour empêcher un assaut meurtrier contre les bastions insurgés libyens, cette coalition marche sur des oeufs pour éviter toute bavure et tout ce qui serait interprété comme un dépassement de son mandat.
"On est très conscient de cela", soulignait vendredi le président français. "C'est pour ça que nous prenons notre temps pour avoir des objectifs qui soient des objectifs militaires. "Nous essayons d'éviter des morts, de protéger les civils."
Par Reuters