Selon le Directeur de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) Pascal Boniface, Juste après la mort d’el-Kadhafi, beaucoup déclaraient que c’était la fin de la realpolitik et que la diplomatie morale l’avait emporté. C’était, bien-sûr, aller vite en besogne. On voit aujourd’hui les effets catastrophiques de l’intervention en Libye : le Mali a failli être déstabilisé, la Tunisie en souffre et le blocage au Conseil de sécurité pour la Syrie s’explique en grande partie par le sentiment de trahison des Russes pour avoir modifié la mission accordée en cours de route. Lavrov l’a dit : « Vous nous avez dupés sur la Libye, vous ne nous duperez pas sur la Syrie. » Il a employé des termes plus crus ! Heureusement que le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a obtenu, avec la résolution 1973, un vote au Conseil de sécurité. La France n’aurait pas pu continuer pendant sept mois des bombardements sans mandat du Conseil de sécurité. C’eut été une terrible humiliation, l’équivalent d’une nouvelle expédition de Suez 1956.
Le problème de cette intervention, c’est qu’on n’a pas pensé aux jours d’après. Une fois qu’on a obtenu la résolution, il avait fallu exercer la responsabilité de protéger, en empêchant el-Kadhafi de bombarder Benghazi, et non pas changer de mandat en cours de route pour aller jusqu’au changement de régime, pour partir immédiatement après en laissant le chaos s’installer
Le problème de cette intervention, c’est qu’on n’a pas pensé aux jours d’après. Une fois qu’on a obtenu la résolution, il avait fallu exercer la responsabilité de protéger, en empêchant el-Kadhafi de bombarder Benghazi, et non pas changer de mandat en cours de route pour aller jusqu’au changement de régime, pour partir immédiatement après en laissant le chaos s’installer