S’exprimant aux micros de la presse étrangère, juste avant le coup d’état au cours duquel il fut chassé du pouvoir par son propre neveu, le dictateur équato-guinéen Francisco Macías Nguema prononça une affirmation absolutiste que le tyran Ismail Omar Guelleh semble avoir repris à son compte : « Je suis le chef de mon peuple donc tout m’appartient ». Arrivé au pouvoir à l’indépendance de la Guinée équatoriale, en 1968, le dictateur Macias Nguema a régné durant onze années avant d’être renversé par son neveu, le lieutenant-colonel Teodoro Obiang Nguema. Un règne de terreur qui a pris fin le 3 août 1979. Quinze jours plus tard, le dictateur déchu est capturé près de son village natal. Après un procès expéditif, Macias Nguema est condamné à mort le 29 septembre. Dans l'encyclopédie collective libre en ligne « Wikipédia », l'on précise qu'il est exécuté « le jour même par la garde royale marocaine, faute de volontaires parmi des soldats équato-guinéens qui le prenaient pour un quasi-dieu ». Une fin tragique. Rien de nouveau sous le soleil de la dictature puisqu'il est bien connu que les dictateurs finissent toujours très mal. Le roitelet djiboutien va-t-il connaître le même destin tragique que l’équato-guinéen Francisco Macías Nguema ? Connaître une fin similaire, peut-être. Être sur ses pas, c’est déjà fait. Sa dernière escapade en terre équato-guinéenne est d’ailleurs toute fraîche. IOG s’est envolé pour la Guinée-équatoriale, mercredi 10 octobre 2018, où il effectue une visite officielle de 48 heures à l’invitation de celui-là même qui chassa du pouvoir le sinistre Macías Nguema, à savoir le non moins sinistre Teodorin Obiang Nguema. Ironie de l’histoire, l’époux d’Odette/Khadra Haid va prendre part , demain à Malabo, à la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance de ce pays. Une indépendance conquise, rappelons-le, par Francisco Macías Nguema (oncle de l’actuel dictateur).
A l'instar du défunt dictateur équato-guinéen, le tyran Ismail Omar Guelleh considère le pays qu’il dirige depuis plus de deux décades, pardon qui ploie sous son joug, comme sa propriété privée et les Djiboutiens comme des esclaves malléables et corvéables à merci. «Djibouti m’appartient !», proclame-t-il à qui veut l’entendre. Force est malheureusement de constater que ce despote d'un autre temps fait la pluie et le beau temps à Djibouti. Une nation prise en otage. En plus d’être sous la férule d’un dictateur féroce, notre pays est devenu la vache à lait de la famille régnante et de leur entourage le plus proche. Une prédation clanico-familiale. Effectivement, cette clique mafieuse, aujourd’hui aux commandes de Djibouti, a fait main basse dans l’arbitraire le plus absolu sur l’économie nationale : pas un secteur n’échappe à l’appétit vorace du cartel de Haramous dirigé d’une main de fer par le tandem mafieux IOG/Odette. La preuve flagrante de ce hold-up économique est le fait que tous les commerces florissants ou toutes les activités lucratives du pays appartiennent soit à un membre de la famille régnante soit à un prête-nom. Souvent évoqués sur cette présente page Facebook, les faits de prédation de cette kleptocratie clanico-familiale sont conséquemment devenus de notoriété publique. Une prédation au vu et au su de tout le monde, autrement dit au grand jour, et de surcroît à l'échelle industrielle. Pauvre Djibouti !
Et comme si la mainmise de la famille régnante sur toutes les richesses nationales ne suffisait pas, voilà que le couple présidentiel IOG/Odette jette leur dévolu sur le poumon économique du pays. Après l'avoir pillé des décennies durant, les beaux-parents de Tommy Tayoro ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Grisés par l'impunité, ils ont tout simplement mis le grappin dessus sur le Port de Djibouti. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le fleuron économique du pays est désormais devenu la propriété exclusive d’un couple bien connu pour leur prédation tous azimuts, nous avons nommé Ismail Omar Guelleh et Odette/Khadra Haid. En effet, le Port de Djibouti a changé de main et n'appartient plus à l’État. Et ce, depuis que les deux parrains du cartel de Haramous se sont appropriés, via une mystérieuse société dénommée « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S » , de la principale source de revenu du pays. Une appropriation à la fois illégale et opaque. Comment le Port de Djibouti est-il tombé entre les mains des locataires illégitimes de Beit-el-wali ?
D’emblée, il convient de préciser que le Port de Djibouti a toujours été la chasse gardée du couple présidentiel IOG/Odette. C’est ce qu’a publiquement reconnu l’ancien directeur de l’établissement portuaire, Luc Deruyver. C’était au cours d’une interview qu’il avait accordée au journaliste Saleh Ismail Wabar de la RTD. Un secret de polichinelle d’ailleurs dévoilé dans un rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), notamment dans le chapitre consacré au poumon économique du pays. Intitulé « Le port de Djibouti : le trésor fantôme », on peut y lire que « la principale ressource du pays réside dans l'activité portuaire de la ville de Djibouti. Depuis la résurgence des conflits en Somalie, au Soudan et entre l'Érythrée et l'Éthiopie, le port de Djibouti est le principal point d'entrée des importations éthiopiennes. La lecture du budget de l’État djiboutien ne permet pas de connaître la contribution du port autonome de Djibouti, pourtant point névralgique de l'économie djiboutienne dans les finances publiques. "Le port est une chasse gardée présidentielle, personne ne sait combien il rapporte réellement ", résume un opérateur économique ». Rendu public en août 2006, le rapport de la FIDH dénonce également « une économie minée par la corruption et l’affairisme » ainsi que l’opacité des recettes « qu'il s'agisse de la rente stratégique, des revenus des principales entreprises publiques, des recettes fiscales, les députés djiboutiens ne disposent d'aucune information sur les sommes drainées par l’État et n'exercent donc aucun contrôle ». A noter que le despote prédateur a placé à la tête du Port de Djibouti son propre frère, l’ignare Saad Omar Guelleh. Ce dernier a été un ancien apprenti garagiste à Diré-dawa, en Éthiopie. Plus précisément chez Ragazzi, un garagiste italien installé dans la deuxième ville éthiopienne.
Première phase de la mainmise sur le Port de Djibouti : l’irruption du géant portuaire dubaïote DP World
En juin 2000, les Djiboutiens apprennent à la seule chaîne de télévision du pays, la RTD pour ne pas la nommer, que le Port autonome international de Djibouti (PAID) a été privatisé et qu'il est désormais passé aux mains de Dubaï Port international. Une privatisation opaque décrétée par le tyranneau de Haramous, kaligi taliye Ismail Omar Guelleh. Sans consulter qui que ce soit, le beau-père de Tommy Tayoro confie la gestion du PAID aux arabes de Dubaï Port World (DPW, ex-DPI), pour une durée de 20 ans. En effet, IOG a signé dans l’opacité la plus totale un partenariat avec l'opérateur dubaiote. Avec le concours d’une tierce personne qui, elle, a joué le rôle d'intermédiaire dans cette histoire de gros sous. Il s'agit, bien entendu, de l'ami et complice d’alors du dictateur Guelleh, en l’occurrence l’homme d’affaires Abdourahman Borreh (ancien patron de la boîte de nuit « le Penelope club »). Il faut savoir que l’attribution du contrat de gestion n’a fait l’objet d’aucun appel d’offres international. Moyennant sonnants et trébuchants (plusieurs centaines de millions de dollars), le traître Guelleh a effectivement vendu, de gré à gré, le Port de Djibouti à la société émiratie Dubaï Port International. Jusqu’à ce jour, le contrat paraphé par le locataire illégitime de Beit-el-wali demeure un secret d’État. Confidentielle ou pas, la forfaiture du monocrate Guelleh a toutefois suscité une vive réprobation de la population djiboutienne. Chose inédite qui mérite d'être soulignée : le bradage du poumon économique du pays a même été dénoncé par la Chambre des comptes et de discipline budgétaire dans un rapport daté du 15 novembre 2004. Lequel rapport note que : « La loi n°130/AN/97 prévoit quatre modalités de privatisation des entreprises publiques : la cession d'actifs, la cession des participations ou du capital, le transfert de l'exploitation, la concession ou affermage. Or, la loi n°12/AN/98 du 11 mars 1998 n'encadre qu'une seule possibilité : la cession du capital. Or le mode de privatisation privilégié par le gouvernement est la concession. Les contrats de gestion autorisés par décret, ainsi que la stratégie du gouvernement adoptée en 2001 par le décret n°2001-0191/PR/MEFPP sont réalisées en ignorant les dispositions de la loi programme ». Crime de lèse-majesté. La vengeance de l'offensé ne se fait pas attendre. Pour avoir émis quelques réserves sur le contrat de gestion accordé illégalement à la puissante holding émiratie, la Chambre des comptes et de discipline budgétaire va payer le prix fort : ses locaux comme ses archives vont partir en fumée à la suite d'un incendie dévastateur. Inutile de chercher l’incendiaire, c'est signé comme dirait l'autre.
Quelques années plus tard, le ménage à trois vole en éclats. Fin de la lune de miel et du mariage d’intérêt. S'en suivent alors un divorce douloureux et une guerre sans merci entre les amis d'hier. Depuis leur séparation forcée, une bataille judiciaire très onéreuse, à coup des centaines de millions de dollars, oppose la holding émiratie DP World et leur allié Abdourahman Borreh au couple présidentiel IOG/Odette. Un bras de fer qui risque de s’éterniser. Nous allons revenir plus amplement, dans un prochain billet, sur la bisbille judiciaire de ces trois belligérants.
Deuxième étape : changement du statut juridique du Port de Djibouti
Il convient de rappeler que le poumon économique de notre pays a longtemps été régi par la Loi n°148/AN/80 du 5 novembre 1980. Votée trois années après indépendance nationale, cette Loi fixait le cadre et le statut juridiques du port autonome de Djibouti (PAID). Une Loi dont les articles stipulent que le PAID « est un établissement public de l’État doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière » avant de préciser plus loin que l’établissement portuaire « est placé sous la tutelle du Président de la République ». En 1993, le régime de Gouled/Guelleh modifie la Loi n°148/AN/80 du 5 novembre 1980, notamment l’article 19 relatif aux conditions de contrôle de l’État sur la gestion financière du PAID. La Loi portuaire de 1980 va subir d’autres modifications, avec la création de l’Autorité des Ports et des Zones Franches (APZFD) et l’attribution du contrat de gestion du PAID aux émiratis de DP World (ex-DPI). Mais le véritable changement du statut juridique du Port de Djibouti intervient à partir du 31 décembre 2012, date à laquelle le monocrate Guelleh promulgue la Loi N° 196/AN/12/6ème L portant transformation de la société d’État PAID en « Port de Djibouti SA ». Dans son Article 1er, il est stipulé que « le Port Autonome International de Djibouti dénommé PAID est transformé en société anonyme en application de la Loi n°12/AN/98/4ème L du 11 mars 1998 portant réforme des sociétés d'état, d'économie mixte et des établissements publics à caractère industriel et commercial ». L’article 2 de la Loi apporte les clarifications suivantes : « Le Port Autonome International de Djibouti devient société Anonyme d'Etat " Port de Djibouti SA ". La société a pour objet social l'exploitation et la gestion portuaire dans la limite des prérogatives du PAID. Ce changement n'emporte ni création d'une personne morale nouvelle, ni conséquence sur le régime juridique auquel sont soumis les personnels du Port. La société " Port de Djibouti SA " se substitue au PAID, elle remplace l'actionnaire PAID dans toutes les sociétés dans lesquelles le PAID détient des actions. La société " Port de Djibouti SA " hérite de l'actif et du passif de l'établissement public PAID ».
Le Port autonome international de Djibouti qui était jusqu’alors, depuis la loi du 5 novembre 1980, un établissement public à caractère industriel et commercial change de statut et devient une société anonyme. Deux semaines plus tard, le mari d’Odette/Khadra Haid revient à la charge et ouvre le capital du Port de Djibouti à des étrangers. Cette fois-ci, il vend un quart des parts sociales de l'établissement portuaire à des chinois. Et ce, pour la modique somme de 185 000 000 dollars US. Pour entériner la vente, le tyran prédateur Guelleh signe le décret N° 2013-005/PR/MEFIP portant agrément de la cession des parts sociales de l'Etat dans la société Port de Djibouti SA. Signé le 17 janvier 2013, l'article 1 du décret fait savoir ce qui suit : « Est approuvée, en vertu de la Loi n°12/AN/98/4ème L portant réforme des Sociétés d'État, des Sociétés d'Économie Mixte et des Établissements Publics à caractère Industriel et Commercial et selon les conditions prescrites dans le contrat de cession signé le 29 décembre 2012, la cession de 23.5% des parts sociales de la société Port de Djibouti SA appartenant à 100% à l'Etat et consentie à la société China Merchants Holdings (Djibouti) FZE pour une valeur de 185 000 000 dollars US ( cent quatre vingt cinq millions de dollars US) ».C'est ainsi que l'opérateur portuaire chinois, la China Merchants Ports, est entré par effraction dans le capital du Port de Djibouti. Les chinois détiennent désormais 23,5% des parts du fleuron national, un établissement privatisé et contrôlé directement par le couple présidentiel.
En mars 2013, le tyranneau de Haramous monte d'un cran dans la mégestion de la chose publique. Il décrète la suppression, ni plus ni moins, du poste d'agent comptable au Port de Djibouti. En effet, IOG signe, le 20 mars 2013, le Décret N° 2013-035/PRE portant suppression du poste d'agent comptable au Port de Djibouti SA. Il convient de souligner que l'établissement portuaire de Djibouti est une grosse machine à sous qui génère, chaque année, des milliards de dollars. A titre d’exemple, citons le cas des éthiopiens qui payent 2 milliards de dollars de droits portuaires. Soit environ 350 milliards de nos francs. Soit trois fois le budget national qui se chiffre à la somme de 126 milliards FD. Un budget adopté lors de la 24ème Séance du Conseil des ministres, le 11/12/2017, dans le cadre du projet de Loi de Finances portant Budget Initial de l’État pour l’exercice 2018.
Phase ultime : l'appropriation pure et simple du Port de Djibouti par le couple présidentiel
Établissement public de l’État avant l'arrivée du dictateur Guelleh au pouvoir, en 1999 par le biais d'une dévolution monarchique concoctée par son oncle Gouled, le Port de Djibouti est aujourd'hui la propriété exclusive du couple présidentiel. Incroyable mais vrai, le poumon économique du pays a changé de main et n'appartient plus à l’État. Il est tombé, depuis peu, dans l'escarcelle du tandem mafieux, Ismail Omar Guelleh et Odette/Khadra Haid. En effet, les actuels occupants illégitimes de Beit-el-wali se sont appropriés, en catimini et dans l'opacité la plus totale, du patrimoine national via une mystérieuse société dénommée « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S ». Comment les beaux-parents de Tommy Tayoro ont-ils mis le grappin dessus sur le Port de Djibouti ?
Il y a d'abord eu la création de la société dénommée « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S ». Cette holding appartenant à IOG et Odette/Khadra Haid a été portée sur les fonts baptismaux par le Décret N° 2016-306/PRE créant une société dénommée « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S ». Lequel décret, signé le 14 novembre 2016 par le dictateur Guelleh lui-même, stipule dans son article premier : « Il est créé la société dénommée GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S dont 100% des actions sont détenues par l'Autorité des Ports et des Zones Franches, sous la tutelle de la Présidence de la République ». Et dans son article 2, l'on précise que « l'Autorité des Ports et des Zones Franches est chargée des formalités de constitution de cette société, de sa gestion et de sa promotion ».
L'Autorité mentionnée dans l'article 2 du décret ci-dessus est en réalité l'homme-lige du couple présidentiel et il s'appelle Aboubaker Omar HADI. Il assure la présidence des Ports et Zones Franches de Djibouti pour le compte des époux Guelleh/Haid. A noter que l'homme des basses besognes de Beit-el-wali est un escroc patenté qui a été épinglé par les « Panama Papers ». C'était dans le cadre de l'affaire révélée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui regroupe les 109 médias ayant eu accès aux données sur le monde opaque de la finance offshore. Dans leur enquête, ce consortium a mis en lumière le rôle d’intermédiaire et de facilitateur d'Aboubaker Omar HADI dans le blanchiment de fraudes fiscales aggravées (entre 2008 et 2011) auprès de la société offshore RUBEL S.A. Il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'il ait agi sur ordre de ses parrains de Haramous.
« GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S » est comme son nom l'indique une société par actions simplifiée (SAS). Pour constituer ce type de société, il faut être deux associés. Tiens, comme le nombre des locataires illégitimes de Beit-el-wali. Cette mystérieuse société est l’un des secrets les mieux gardés de Haramous.
Après la création de « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S », le tyran Guelleh décrète la cession des actions de l’État, à titre gratuit, à sa société privée. Le 4 janvier 2017, il signe le Décret N° 2017-004/PRE portant agrément du transfert des actions que l'État détient dans la société Port de Djibouti S.A. à la société « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S ». Dans l'article premier du décret, « il est approuvé le transfert des actions que l'État détient dans la société Port de Djibouti S.A. à la société GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S dont l'unique actionnaire est l'Autorité des Ports et des Zones Franches ». Et dans l'article 2, l'on apprend que « ce transfert est fait à titre gratuit » et que « l'Autorité des Ports et des Zones Franches, représentant l’État, est chargée des formalités de transfert ». En somme, voilà comment le couple présidentiel IOG/Odette s'est offert, sans dépenser le moindre centime, le Port de Djibouti. Il n'existe nulle part ailleurs dans le monde une telle appropriation privative. Une prédation de haut vol unique en son genre.
Que faire ? Comment réagir face au casse du siècle perpétré par le couple présidentiel ? La balle est plus que jamais dans le camp du peuple de Djibouti. Tous ensemble, mettons fin, maintenant, au règne sans fin du régime prédateur et criminel de Guelleh/Haid.
A l'instar du défunt dictateur équato-guinéen, le tyran Ismail Omar Guelleh considère le pays qu’il dirige depuis plus de deux décades, pardon qui ploie sous son joug, comme sa propriété privée et les Djiboutiens comme des esclaves malléables et corvéables à merci. «Djibouti m’appartient !», proclame-t-il à qui veut l’entendre. Force est malheureusement de constater que ce despote d'un autre temps fait la pluie et le beau temps à Djibouti. Une nation prise en otage. En plus d’être sous la férule d’un dictateur féroce, notre pays est devenu la vache à lait de la famille régnante et de leur entourage le plus proche. Une prédation clanico-familiale. Effectivement, cette clique mafieuse, aujourd’hui aux commandes de Djibouti, a fait main basse dans l’arbitraire le plus absolu sur l’économie nationale : pas un secteur n’échappe à l’appétit vorace du cartel de Haramous dirigé d’une main de fer par le tandem mafieux IOG/Odette. La preuve flagrante de ce hold-up économique est le fait que tous les commerces florissants ou toutes les activités lucratives du pays appartiennent soit à un membre de la famille régnante soit à un prête-nom. Souvent évoqués sur cette présente page Facebook, les faits de prédation de cette kleptocratie clanico-familiale sont conséquemment devenus de notoriété publique. Une prédation au vu et au su de tout le monde, autrement dit au grand jour, et de surcroît à l'échelle industrielle. Pauvre Djibouti !
Et comme si la mainmise de la famille régnante sur toutes les richesses nationales ne suffisait pas, voilà que le couple présidentiel IOG/Odette jette leur dévolu sur le poumon économique du pays. Après l'avoir pillé des décennies durant, les beaux-parents de Tommy Tayoro ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Grisés par l'impunité, ils ont tout simplement mis le grappin dessus sur le Port de Djibouti. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le fleuron économique du pays est désormais devenu la propriété exclusive d’un couple bien connu pour leur prédation tous azimuts, nous avons nommé Ismail Omar Guelleh et Odette/Khadra Haid. En effet, le Port de Djibouti a changé de main et n'appartient plus à l’État. Et ce, depuis que les deux parrains du cartel de Haramous se sont appropriés, via une mystérieuse société dénommée « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S » , de la principale source de revenu du pays. Une appropriation à la fois illégale et opaque. Comment le Port de Djibouti est-il tombé entre les mains des locataires illégitimes de Beit-el-wali ?
D’emblée, il convient de préciser que le Port de Djibouti a toujours été la chasse gardée du couple présidentiel IOG/Odette. C’est ce qu’a publiquement reconnu l’ancien directeur de l’établissement portuaire, Luc Deruyver. C’était au cours d’une interview qu’il avait accordée au journaliste Saleh Ismail Wabar de la RTD. Un secret de polichinelle d’ailleurs dévoilé dans un rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), notamment dans le chapitre consacré au poumon économique du pays. Intitulé « Le port de Djibouti : le trésor fantôme », on peut y lire que « la principale ressource du pays réside dans l'activité portuaire de la ville de Djibouti. Depuis la résurgence des conflits en Somalie, au Soudan et entre l'Érythrée et l'Éthiopie, le port de Djibouti est le principal point d'entrée des importations éthiopiennes. La lecture du budget de l’État djiboutien ne permet pas de connaître la contribution du port autonome de Djibouti, pourtant point névralgique de l'économie djiboutienne dans les finances publiques. "Le port est une chasse gardée présidentielle, personne ne sait combien il rapporte réellement ", résume un opérateur économique ». Rendu public en août 2006, le rapport de la FIDH dénonce également « une économie minée par la corruption et l’affairisme » ainsi que l’opacité des recettes « qu'il s'agisse de la rente stratégique, des revenus des principales entreprises publiques, des recettes fiscales, les députés djiboutiens ne disposent d'aucune information sur les sommes drainées par l’État et n'exercent donc aucun contrôle ». A noter que le despote prédateur a placé à la tête du Port de Djibouti son propre frère, l’ignare Saad Omar Guelleh. Ce dernier a été un ancien apprenti garagiste à Diré-dawa, en Éthiopie. Plus précisément chez Ragazzi, un garagiste italien installé dans la deuxième ville éthiopienne.
Première phase de la mainmise sur le Port de Djibouti : l’irruption du géant portuaire dubaïote DP World
En juin 2000, les Djiboutiens apprennent à la seule chaîne de télévision du pays, la RTD pour ne pas la nommer, que le Port autonome international de Djibouti (PAID) a été privatisé et qu'il est désormais passé aux mains de Dubaï Port international. Une privatisation opaque décrétée par le tyranneau de Haramous, kaligi taliye Ismail Omar Guelleh. Sans consulter qui que ce soit, le beau-père de Tommy Tayoro confie la gestion du PAID aux arabes de Dubaï Port World (DPW, ex-DPI), pour une durée de 20 ans. En effet, IOG a signé dans l’opacité la plus totale un partenariat avec l'opérateur dubaiote. Avec le concours d’une tierce personne qui, elle, a joué le rôle d'intermédiaire dans cette histoire de gros sous. Il s'agit, bien entendu, de l'ami et complice d’alors du dictateur Guelleh, en l’occurrence l’homme d’affaires Abdourahman Borreh (ancien patron de la boîte de nuit « le Penelope club »). Il faut savoir que l’attribution du contrat de gestion n’a fait l’objet d’aucun appel d’offres international. Moyennant sonnants et trébuchants (plusieurs centaines de millions de dollars), le traître Guelleh a effectivement vendu, de gré à gré, le Port de Djibouti à la société émiratie Dubaï Port International. Jusqu’à ce jour, le contrat paraphé par le locataire illégitime de Beit-el-wali demeure un secret d’État. Confidentielle ou pas, la forfaiture du monocrate Guelleh a toutefois suscité une vive réprobation de la population djiboutienne. Chose inédite qui mérite d'être soulignée : le bradage du poumon économique du pays a même été dénoncé par la Chambre des comptes et de discipline budgétaire dans un rapport daté du 15 novembre 2004. Lequel rapport note que : « La loi n°130/AN/97 prévoit quatre modalités de privatisation des entreprises publiques : la cession d'actifs, la cession des participations ou du capital, le transfert de l'exploitation, la concession ou affermage. Or, la loi n°12/AN/98 du 11 mars 1998 n'encadre qu'une seule possibilité : la cession du capital. Or le mode de privatisation privilégié par le gouvernement est la concession. Les contrats de gestion autorisés par décret, ainsi que la stratégie du gouvernement adoptée en 2001 par le décret n°2001-0191/PR/MEFPP sont réalisées en ignorant les dispositions de la loi programme ». Crime de lèse-majesté. La vengeance de l'offensé ne se fait pas attendre. Pour avoir émis quelques réserves sur le contrat de gestion accordé illégalement à la puissante holding émiratie, la Chambre des comptes et de discipline budgétaire va payer le prix fort : ses locaux comme ses archives vont partir en fumée à la suite d'un incendie dévastateur. Inutile de chercher l’incendiaire, c'est signé comme dirait l'autre.
Quelques années plus tard, le ménage à trois vole en éclats. Fin de la lune de miel et du mariage d’intérêt. S'en suivent alors un divorce douloureux et une guerre sans merci entre les amis d'hier. Depuis leur séparation forcée, une bataille judiciaire très onéreuse, à coup des centaines de millions de dollars, oppose la holding émiratie DP World et leur allié Abdourahman Borreh au couple présidentiel IOG/Odette. Un bras de fer qui risque de s’éterniser. Nous allons revenir plus amplement, dans un prochain billet, sur la bisbille judiciaire de ces trois belligérants.
Deuxième étape : changement du statut juridique du Port de Djibouti
Il convient de rappeler que le poumon économique de notre pays a longtemps été régi par la Loi n°148/AN/80 du 5 novembre 1980. Votée trois années après indépendance nationale, cette Loi fixait le cadre et le statut juridiques du port autonome de Djibouti (PAID). Une Loi dont les articles stipulent que le PAID « est un établissement public de l’État doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière » avant de préciser plus loin que l’établissement portuaire « est placé sous la tutelle du Président de la République ». En 1993, le régime de Gouled/Guelleh modifie la Loi n°148/AN/80 du 5 novembre 1980, notamment l’article 19 relatif aux conditions de contrôle de l’État sur la gestion financière du PAID. La Loi portuaire de 1980 va subir d’autres modifications, avec la création de l’Autorité des Ports et des Zones Franches (APZFD) et l’attribution du contrat de gestion du PAID aux émiratis de DP World (ex-DPI). Mais le véritable changement du statut juridique du Port de Djibouti intervient à partir du 31 décembre 2012, date à laquelle le monocrate Guelleh promulgue la Loi N° 196/AN/12/6ème L portant transformation de la société d’État PAID en « Port de Djibouti SA ». Dans son Article 1er, il est stipulé que « le Port Autonome International de Djibouti dénommé PAID est transformé en société anonyme en application de la Loi n°12/AN/98/4ème L du 11 mars 1998 portant réforme des sociétés d'état, d'économie mixte et des établissements publics à caractère industriel et commercial ». L’article 2 de la Loi apporte les clarifications suivantes : « Le Port Autonome International de Djibouti devient société Anonyme d'Etat " Port de Djibouti SA ". La société a pour objet social l'exploitation et la gestion portuaire dans la limite des prérogatives du PAID. Ce changement n'emporte ni création d'une personne morale nouvelle, ni conséquence sur le régime juridique auquel sont soumis les personnels du Port. La société " Port de Djibouti SA " se substitue au PAID, elle remplace l'actionnaire PAID dans toutes les sociétés dans lesquelles le PAID détient des actions. La société " Port de Djibouti SA " hérite de l'actif et du passif de l'établissement public PAID ».
Le Port autonome international de Djibouti qui était jusqu’alors, depuis la loi du 5 novembre 1980, un établissement public à caractère industriel et commercial change de statut et devient une société anonyme. Deux semaines plus tard, le mari d’Odette/Khadra Haid revient à la charge et ouvre le capital du Port de Djibouti à des étrangers. Cette fois-ci, il vend un quart des parts sociales de l'établissement portuaire à des chinois. Et ce, pour la modique somme de 185 000 000 dollars US. Pour entériner la vente, le tyran prédateur Guelleh signe le décret N° 2013-005/PR/MEFIP portant agrément de la cession des parts sociales de l'Etat dans la société Port de Djibouti SA. Signé le 17 janvier 2013, l'article 1 du décret fait savoir ce qui suit : « Est approuvée, en vertu de la Loi n°12/AN/98/4ème L portant réforme des Sociétés d'État, des Sociétés d'Économie Mixte et des Établissements Publics à caractère Industriel et Commercial et selon les conditions prescrites dans le contrat de cession signé le 29 décembre 2012, la cession de 23.5% des parts sociales de la société Port de Djibouti SA appartenant à 100% à l'Etat et consentie à la société China Merchants Holdings (Djibouti) FZE pour une valeur de 185 000 000 dollars US ( cent quatre vingt cinq millions de dollars US) ».C'est ainsi que l'opérateur portuaire chinois, la China Merchants Ports, est entré par effraction dans le capital du Port de Djibouti. Les chinois détiennent désormais 23,5% des parts du fleuron national, un établissement privatisé et contrôlé directement par le couple présidentiel.
En mars 2013, le tyranneau de Haramous monte d'un cran dans la mégestion de la chose publique. Il décrète la suppression, ni plus ni moins, du poste d'agent comptable au Port de Djibouti. En effet, IOG signe, le 20 mars 2013, le Décret N° 2013-035/PRE portant suppression du poste d'agent comptable au Port de Djibouti SA. Il convient de souligner que l'établissement portuaire de Djibouti est une grosse machine à sous qui génère, chaque année, des milliards de dollars. A titre d’exemple, citons le cas des éthiopiens qui payent 2 milliards de dollars de droits portuaires. Soit environ 350 milliards de nos francs. Soit trois fois le budget national qui se chiffre à la somme de 126 milliards FD. Un budget adopté lors de la 24ème Séance du Conseil des ministres, le 11/12/2017, dans le cadre du projet de Loi de Finances portant Budget Initial de l’État pour l’exercice 2018.
Phase ultime : l'appropriation pure et simple du Port de Djibouti par le couple présidentiel
Établissement public de l’État avant l'arrivée du dictateur Guelleh au pouvoir, en 1999 par le biais d'une dévolution monarchique concoctée par son oncle Gouled, le Port de Djibouti est aujourd'hui la propriété exclusive du couple présidentiel. Incroyable mais vrai, le poumon économique du pays a changé de main et n'appartient plus à l’État. Il est tombé, depuis peu, dans l'escarcelle du tandem mafieux, Ismail Omar Guelleh et Odette/Khadra Haid. En effet, les actuels occupants illégitimes de Beit-el-wali se sont appropriés, en catimini et dans l'opacité la plus totale, du patrimoine national via une mystérieuse société dénommée « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S ». Comment les beaux-parents de Tommy Tayoro ont-ils mis le grappin dessus sur le Port de Djibouti ?
Il y a d'abord eu la création de la société dénommée « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S ». Cette holding appartenant à IOG et Odette/Khadra Haid a été portée sur les fonts baptismaux par le Décret N° 2016-306/PRE créant une société dénommée « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S ». Lequel décret, signé le 14 novembre 2016 par le dictateur Guelleh lui-même, stipule dans son article premier : « Il est créé la société dénommée GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S dont 100% des actions sont détenues par l'Autorité des Ports et des Zones Franches, sous la tutelle de la Présidence de la République ». Et dans son article 2, l'on précise que « l'Autorité des Ports et des Zones Franches est chargée des formalités de constitution de cette société, de sa gestion et de sa promotion ».
L'Autorité mentionnée dans l'article 2 du décret ci-dessus est en réalité l'homme-lige du couple présidentiel et il s'appelle Aboubaker Omar HADI. Il assure la présidence des Ports et Zones Franches de Djibouti pour le compte des époux Guelleh/Haid. A noter que l'homme des basses besognes de Beit-el-wali est un escroc patenté qui a été épinglé par les « Panama Papers ». C'était dans le cadre de l'affaire révélée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui regroupe les 109 médias ayant eu accès aux données sur le monde opaque de la finance offshore. Dans leur enquête, ce consortium a mis en lumière le rôle d’intermédiaire et de facilitateur d'Aboubaker Omar HADI dans le blanchiment de fraudes fiscales aggravées (entre 2008 et 2011) auprès de la société offshore RUBEL S.A. Il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'il ait agi sur ordre de ses parrains de Haramous.
« GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S » est comme son nom l'indique une société par actions simplifiée (SAS). Pour constituer ce type de société, il faut être deux associés. Tiens, comme le nombre des locataires illégitimes de Beit-el-wali. Cette mystérieuse société est l’un des secrets les mieux gardés de Haramous.
Après la création de « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S », le tyran Guelleh décrète la cession des actions de l’État, à titre gratuit, à sa société privée. Le 4 janvier 2017, il signe le Décret N° 2017-004/PRE portant agrément du transfert des actions que l'État détient dans la société Port de Djibouti S.A. à la société « GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S ». Dans l'article premier du décret, « il est approuvé le transfert des actions que l'État détient dans la société Port de Djibouti S.A. à la société GREAT HORN INVESTMENT HOLDINGS S.A.S dont l'unique actionnaire est l'Autorité des Ports et des Zones Franches ». Et dans l'article 2, l'on apprend que « ce transfert est fait à titre gratuit » et que « l'Autorité des Ports et des Zones Franches, représentant l’État, est chargée des formalités de transfert ». En somme, voilà comment le couple présidentiel IOG/Odette s'est offert, sans dépenser le moindre centime, le Port de Djibouti. Il n'existe nulle part ailleurs dans le monde une telle appropriation privative. Une prédation de haut vol unique en son genre.
Que faire ? Comment réagir face au casse du siècle perpétré par le couple présidentiel ? La balle est plus que jamais dans le camp du peuple de Djibouti. Tous ensemble, mettons fin, maintenant, au règne sans fin du régime prédateur et criminel de Guelleh/Haid.