Au regard de l’importance des questions inscrites à l'ordre du jour, cette rencontre a enregistré la présence effective de trois de ses Collègues membres du Gouvernement, à savoir : le Colonel Abdoulaye MAIGA, Ministre d’État, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement, le Colonel Sadio CAMARA, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants et Monsieur Alhamdou AG ILYENE, Ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration.
Plusieurs questions majeures à l’échelle nationale, sous régionale et multilatérale ont été au cœur des échanges, en l’occurrence, le processus de retrait de la MINUSMA du Mali, le processus de la transition, la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel, la coopération du Mali avec certaines organisations sous régionales ainsi que les perspectives de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
Le Ministre DIOP a ouvert la séance par réitérer la compassion et la solidarité du Mali en faveur de certains pays victimes de catastrophes naturelles, singulièrement, le Maroc, la Libye, la Türkiye et l’Afghanistan. Il a également saisi l’occasion pour dénoncer, suite à la situation sécuritaire dans la bande de Gaza, les violences et les excès sous toutes leurs formes, surtout ceux exercés contre les populations civiles. A cet égard, il a invité la Communauté internationale à se mobiliser à la recherche de solutions politiques, pacifiques et durables entre l’État d’Israël et l’État de Palestine, conformément à la légalité internationale prévue en la matière.
Abordant la question du retrait de la MINUSMA, les Ministres ont réaffirmé l’engagement des Autorités de la transition de conduire ce désengagement de façon coordonnée, ordonnée et sécurisée, avec comme objectif final, le recouvrement total de l’intégrité territoriale du Mali et le plein exercice de la souveraineté nationale sur toute l’étendue du territoire, tout en garantissant la paix et la sécurité à tous les citoyens par nos forces de défense et de sécurité. Cependant, ils ont souligné avec regret le manquement grave et le déficit de coordination qui ont caractérisé la récente situation à Kidal, ayant favorisé l’occupation du camp1 de cette ville par des groupes armés et faisant perdre à l’État malien plusieurs équipements militaires, y compris des véhicules. Pour les Ministres, les textes des Nations Unies indiquent clairement que les emprises occupées par la MINUSMA ne devraient être transférées qu’à l’État malien seul. A cet égard, ils ont solennellement invité la MINUSMA à s’en tenir au plan de retrait convenu et communiqué, et ce, dans le strict respect du délai fixé par la résolution 2690 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
S’agissant du processus de transition, le Ministre d’État, s’appuyant sur le Communiqué N°060 du 25 septembre 2023 du Gouvernement de Transition, a expliqué que le léger changement intervenu au chronogramme des élections est essentiellement dû à des difficultés techniques susceptibles d’entamer l’organisation crédible et transparente des élections. Pour lui, la décision du Gouvernement de n’organiser que l’élection présidentielle pour sortir de la transition est un indicateur de bonne foi des plus hautes Autorités du pays. Dans la même veine, il a souligné que le processus politique de transition est conduit dans une démarche inclusive et participative impliquant tous les acteurs concernés et intégrant des innovations technologiques qui permettent aux électeurs la possibilité de procéder au transfert en ligne de leur bureau de vote. Dans la même dynamique, les Ministres ont renouvelé la ferme détermination des Autorités de transition à mener à bon port, le processus irréversible de retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé, et ce, malgré quelques difficultés d’interactions avec la CEDEAO en raison de ses sanctions mal inspirées de février 2023 qui rendent difficiles le dialogue politique de haut niveau avec notre pays.
Concernant l’Accord pour la paix et la réconciliation, les Ministres ont réaffirmé l’attachement du Mali à cet Accord, un mécanisme politique complémentaire aux opérations militaires, en vue d’asseoir une paix durable sur toute l’étendue du territoire malien.
Sur le plan sous régional, la question de la Charte du Liptako-Gourma a été évoquée. En complément à l’Autorité du Liptako-Gourma, une organisation de coopération en matière de développement, le Ministre DIOP a indiqué que l’Alliance constitue une réponse collective aux besoins de sécurité et de défense de ses pays membres, eu égard aux défis et enjeux géopolitiques des temps présents, marqués par des visées agressives et déstabilisatrices, y compris par l’instrumentalisation de nos organisations sous régionales censées protéger leurs membres. C’est pourquoi, le Chef de la diplomatie malienne a insisté sur le caractère profondément solidaire de cette Alliance en vue de répondre aux aspirations les plus profondes des populations concernées, en termes de sécurité et de développement harmonieux et intégré.
En conclusion, les participants ont vivement salué l’initiative du Gouvernement visant à leur apporter les vraies et officielles informations sur des questions importantes de l’heure marquant la vie de la nation. Ils ont également saisi cette occasion pour poser des questions d’éclaircissement et apporter des contributions sur les sujets abordés, tout en souhaitant qu'un tel exercice d’informations soit organisé à temporalité mensuelle.