AFP et Journal du Tchad
Patientes accueillies et prises en charges dans le Village des femmes à l’hôpital d’Abéché souffrant de fistules obstétricales. Médécins Sans Frontières
La Côte d'Ivoire, le Tchad, le Nigeria, la Sierra Leone, la Centrafrique, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, la République démocratique du Congo (RDC) et, à la dernière position, la Somalie, sont les dix endroits les plus difficiles pour être mère, d'après ce classement de Save The Children, qui documente depuis 15 ans les conditions de vie des mères à travers le monde. L'ONG a comparé la situation des mères dans 178 pays, en étudiant notamment leur état de santé, leur niveau d'éducation, leur situation économique, leur statut politique et le bien-être des enfants, selon son rapport transmis à l'AFP par son bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, basé à Dakar. En tête du classement cette année, figurent la Finlande, la Norvège, la Suède, l'Islande, les Pays-Bas, le Danemark, l'Espagne, l'Allemagne. L'Australie et la Belgique occupent le 9e rang ex-aequo, la France et la Grèce le 20e rang ex-aequo, les Etats-Unis sont classés à la 31e place. Les données recueillies montrent les écarts impressionnants entre les pays riches et les pays pauvres, et la nécessité urgente d'accélérer les progrès en matière de santé et de bien-être des mères et de leurs enfants, affirme l'ONG.
Elles mettent aussi en relief le rôle que les conflits armés, la gouvernance insuffisante et les catastrophes naturelles jouent dans ces tragédies. Tous les pays figurant parmi les dix derniers ont des antécédents récents de conflit armé et sont considérés comme des Etats fragiles (...). Six des dix derniers pays subissent des catastrophes naturelles récurrentes, ajoute-t-elle. Elle souligne que la Somalie arrive dernière sur tous les pays étudiés, et dans les dix derniers du classement, en moyenne, une femme sur 27 meurt de causes liées à la grossesse et un enfant sur sept meurt avant son cinquième anniversaire. A l'échelle mondiale, estime l'ONG, plus de 60 millions de femmes et d'enfants ont besoin de secours humanitaires cette année. Plus de la moitié des décès maternels et infantiles du monde entier ont lieu dans des (zones) en proie à des crises. Pourtant, la majorité de ces décès sont évitables. Elle appelle notamment à faire en sorte que chaque pays soit mieux préparé à venir en aide aux mères et aux enfants en situation d'urgence, à améliorer l'accès aux soins de santé et à contribuer à instaurer la stabilité dans les régions les plus fragiles du monde.