Donner une nouvelle chance à la paix !
Au moment où le gouvernement et les mouvements armés se préparent pour engager la deuxième phase des pourparlers de paix à Alger à partir du 1er septembre 2014, la multiplication de nouveaux mouvements armés et de groupes d’autodéfense ainsi que l’insécurité grandissante qui règne actuellement au nord du Mali constituent une sérieuse préoccupation.
L’insécurité a un impact négatif sur la circulation des personnes et des biens, le retour des réfugiés et personnes déplacées, ainsi que sur le redéploiement de l’administration et des services socio-économiques de base dans les régions concernées. La résurgence de la violence est d’autant plus inquiétante que les incidents et les tensions intercommunautaires ont augmenté en nombre, malgré la déclaration de cessation des hostilités, signée le 24 juillet, les missions de sensibilisation et les appels au calme qui s’en ont suivis.
Ces nouveaux développements pourraient rendre particulièrement difficile le processus de désarmement et de réintégration qui constitue une des questions de fond des négociations de paix. En tout état de cause, la cessation des hostilités est un impératif pour créer les conditions d’un dialogue dans un climat serein et apaisé. Les Parties doivent s’y atteler avec le soutien de la Médiation et de tous les autres partenaires qui au cours de l’ouverture des négociations le 16 juillet à Alger, ont encore réitéré leur ferme volonté d’accompagner le Mali pour sortir définitivement de la crise.
Nous avons appris que les mouvements armés se sont réunis à Ouagadougou à la veille de la reprise des pourparlers à Alger afin d’arrêter une position commune. La MISAHEL se félicite de la Déclaration qui s’en est suivie et qui constitue indéniablement une avancée dans la bonne direction, celle de la paix. Nous encourageons cette démarche d’unification des mouvements armés, qui, nous l’espérons, facilitera les négociations et permettra d’aboutir à un accord de paix inclusif.
Pour la deuxième étape des pourparlers comme pour la phase initiale, la délégation de la MISAHEL sera représentée afin d’accompagner et d’encourager les maliens à aller de l’avant en mettant l’intérêt de la Nation au-dessus de toute autre considération.
La délégation de la MISAHEL sera dirigée par M. Pierre Buyoya, Haut Représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel. Les experts de la MISAHEL siégeront également dans les différents groupes de travail.