Singe ou pré-humain ?
Comme le laissait supposer les méthodes de datation relative, l’utilisation de la méthode de datation absolue à l’aide d’isotopes confirme qu’un des ancêtres probable de l’humanité trouvé au Tchad en 2001, Toumaï, vivait bien il y a environ 7 millions d’années.
Par Laurent Sacco, Futura-Sciences
La découverte au début des années 2000 de plusieurs fossiles d’hominidés plus anciens que les australopithèques, dont Lucy est le parangon, mais surtout en dehors de la partie Est de l’Afrique, est venue battre en brèche la théorie de l’apparition de la bipédie proposée par Yves Coppens, l’East side story.
La vision de l’évolution ayant mené des singes à l’homme s’est singulièrement compliquée depuis au moins 20 ans et le vieux schéma d’une chaîne linéaire, menant des premiers primates à l’Homo sapiens, a laissé la place à un buisson touffu. En particulier, on ne pense plus que les Australopithecus afarensis, comme Lucy, étaient les ancêtres directs du genre Homo. Le schéma de la figure 1 donne une petite idée de la situation actuelle chez les paléoanthropologues, où les débats continuent et peuvent être chauds.
Bien que Abel, découvert au Tchad en 1995 à Koro Toro, avait déjà commencé à agiter le milieu de la paléontologie, ce sont les découvertes d’Orrorin et surtout de Toumaï qui ont fait le plus parler d’elles. En particulier, le grand public a fait connaissance avec Sahelanthropus tchadensis à l’occasion d’une émission de télévision, que l'on trouve aujourd’hui sous forme de DVD, Toumaï le nouvel ancêtre.
Singe ou pré-humain ?
Toumaï était-il bien un hominidé ou s’agissait-il d’un singe, comme le laissait par exemple penser le volume de sa boîte crânienne ? Sur cette question, le débat fut âpre. Pourtant, dès 2002, ses découvreurs le présentaient bien dans un article de Nature comme le plus ancien ancêtre de l’humanité. Des études ultérieures, parues elles aussi dans Nature en 2005 et employant entre autre des techniques de reconstitutions du crâne en 3D, apportèrent une série d’arguments étayant fortement la thèse du caractère d’hominidé des Sahelanthropus tchadensis.
Par Laurent Sacco, Futura-Sciences
La découverte au début des années 2000 de plusieurs fossiles d’hominidés plus anciens que les australopithèques, dont Lucy est le parangon, mais surtout en dehors de la partie Est de l’Afrique, est venue battre en brèche la théorie de l’apparition de la bipédie proposée par Yves Coppens, l’East side story.
La vision de l’évolution ayant mené des singes à l’homme s’est singulièrement compliquée depuis au moins 20 ans et le vieux schéma d’une chaîne linéaire, menant des premiers primates à l’Homo sapiens, a laissé la place à un buisson touffu. En particulier, on ne pense plus que les Australopithecus afarensis, comme Lucy, étaient les ancêtres directs du genre Homo. Le schéma de la figure 1 donne une petite idée de la situation actuelle chez les paléoanthropologues, où les débats continuent et peuvent être chauds.
Bien que Abel, découvert au Tchad en 1995 à Koro Toro, avait déjà commencé à agiter le milieu de la paléontologie, ce sont les découvertes d’Orrorin et surtout de Toumaï qui ont fait le plus parler d’elles. En particulier, le grand public a fait connaissance avec Sahelanthropus tchadensis à l’occasion d’une émission de télévision, que l'on trouve aujourd’hui sous forme de DVD, Toumaï le nouvel ancêtre.
Singe ou pré-humain ?
Toumaï était-il bien un hominidé ou s’agissait-il d’un singe, comme le laissait par exemple penser le volume de sa boîte crânienne ? Sur cette question, le débat fut âpre. Pourtant, dès 2002, ses découvreurs le présentaient bien dans un article de Nature comme le plus ancien ancêtre de l’humanité. Des études ultérieures, parues elles aussi dans Nature en 2005 et employant entre autre des techniques de reconstitutions du crâne en 3D, apportèrent une série d’arguments étayant fortement la thèse du caractère d’hominidé des Sahelanthropus tchadensis.
Michel Brunet et Ahounta Djimdoumalbaye, deux des découvreurs de Toumaï au Laboratoire de géobiologie, biochronologie et paléontologie humaine de Poitiers
Michel Brunet et Ahounta Djimdoumalbaye, deux des découvreurs de Toumaï au Laboratoire de géobiologie, biochronologie et paléontologie humaine de Poitiers.
Le nouveau résultat obtenu par les chercheurs porte sur la datation des restes trouvés au Tchad. Une bonne estimation avait déjà été faite à partir des fossiles d’animaux qui vivaient à la même époque autour de Toumaï. Cette faune le situait vers 6 à 7 millions d’années avant notre ère, et plutôt 7 que 6.
A nouveau, la datation absolue a été fournie par la radiochronologie et plus précisément l’emploi du béryllium 10. Le carbone 14 ne permettant pas de faire des datations au-delà de 50.000 ans, c’est lui qui a permis d’attribuer un âge de 6,9 à 7,2 millions d’années pour la couche de sédiments où les restes de Toumaï ont été découverts.
Malgré un faisceau de preuves convaincantes en faveur du caractère pré-humain de Toumaï, la preuve définitive ne sera apportée que lorsqu'on découvrira un squelette plus complet, avec surtout des membres.
Toumaï, dont le nom signifie espoir de vie en langue goran (son nom lui a été donné par le Président de la République du Tchad), n'a probablement pas encore fini de faire parler de lui.
Le nouveau résultat obtenu par les chercheurs porte sur la datation des restes trouvés au Tchad. Une bonne estimation avait déjà été faite à partir des fossiles d’animaux qui vivaient à la même époque autour de Toumaï. Cette faune le situait vers 6 à 7 millions d’années avant notre ère, et plutôt 7 que 6.
A nouveau, la datation absolue a été fournie par la radiochronologie et plus précisément l’emploi du béryllium 10. Le carbone 14 ne permettant pas de faire des datations au-delà de 50.000 ans, c’est lui qui a permis d’attribuer un âge de 6,9 à 7,2 millions d’années pour la couche de sédiments où les restes de Toumaï ont été découverts.
Malgré un faisceau de preuves convaincantes en faveur du caractère pré-humain de Toumaï, la preuve définitive ne sera apportée que lorsqu'on découvrira un squelette plus complet, avec surtout des membres.
Toumaï, dont le nom signifie espoir de vie en langue goran (son nom lui a été donné par le Président de la République du Tchad), n'a probablement pas encore fini de faire parler de lui.