Un mouvement dans le Tchad profond nous campe évidement sur la problématique de l’eau. L’extension de forage de point d’eau est en toute sincérité hypothétique au pays de Toumaï. Dans de grands centres urbains, les citadins souffrent surtout de manque d’eau en période de canicule. Tandis dans les campagnes les villageois et leurs bétails en souffrent tout au long des saisons. Les forages artésiens et équipés n’existent pas au Tchad. Il est dit quelque part que l’eau est la source de vie. Mais dans l’esprit de beaucoup de nos concitoyens villageois que nous avons rencontrés, la pénurie d’eau constitue plutôt la source d’une mort lente. Les autorités tournent le cap du développement vers la campagne. Mais il s’agit effectivement de quel développement ?les femmes se lèvent tôt, juste pour chercher cette source de vie mais elles attendent plusieurs heures pour n’en prendre qu’une dizaine de litres. Ceci pour tout le ménage et pour toute une journée. Quelque fois les villageois boivent de l’eau de surface. Ils utilisent jusqu’aujourd’hui à l’ère pétrolifère des puits traditionnels. Certains responsables des organismes internationaux œuvrant dans d’autres villages dans le cadre de la santé, de l’agriculture et qui trouvent ces puits ancestraux s’étonnent. Bien que le principe d’accès libre à l’eau potable soit reconnu, disons en ce sens que l’eau est du fait réservée en priorité à des individus ou regroupement d’individus qui ont autorité sur ce point d’eau. Ce qui ne se constate pas au Tchad. Que fait le ministère d’eau ? que fait le projet hydraulique villageois ? Est –il un projet de mangement? Si c’est un projet conscient de développement villageois comme le nom indique, il doit multiplier des forages artésiens de pompe manuelle. Regardons l’image de vieilles femmes en attente de l’eau parce qu’il y a pénurie et un attroupement fort autour d’un point d’eau. Elles ne peuvent pas se tenir debout pendant plusieurs heures sur les pieds. En cette période des pluies, les villageoises recueillent l’eau du toit de leurs huttes ou elles prennent de l’eau dans des mares environnantes pour en utiliser dans la cuisine et boire. Souhaitons un sourire en milieu des désarrois. À vrai dire la population campagnarde fait face sérieusement au manque d’eau hygiénique. Elle ne sait à quel saint se vouer. A en croire cette population du Tchad profond, elle en a marre avec les discours des politiques promettant faire des forages en sa faveur, construire des routes, des écoles, des centres de santé … Elle estime que c’est de blabla. Elle prétend voir le concret sur le terrain.
« Les discours politiques paralysent nos oreilles. Pour nous les éleveurs, le problème de l’eau se pose cruellement. Nous voulons un point d’eau pour nous servir à boire et aussi à nos bétails. Nos femmes supportent pour nous trouver de l’eau à nous laver. Nous voulons ici dans notre village rien que de l’eau. Sauf ça. Sinon vos discours ne nous arrangent pas. Je vous pose une question est ce que les gens que Deby donne l’argent pour le forage qui bouffent ou il ne leur donne rien pour nous les villageois ? Nous souffrons avec nos animaux qui sont l’économie de nos foyers », s’insurge un éleveur des chameaux.
Alors que nous vivons une pénurie d’eau exagérée, on nous promet de boire du lait à notre soif !
Les Tchadiens pourront-ils boire du lait à leur soif ?
Le président de la République, chef de l’Etat Idriss Deby Itno focalise son mandat prochain sur le développement rural. Ainsi en lançant la campagne agricole 20011-2012 le 1er juin dernier à Gounou gaya région du Mayo Kebbi Est, il a déclaré que « le monde rural sera le socle de ma politique de développement durable. C’est sur le secteur rural que je vais m’appuyer pour assurer la souveraineté alimentaire de notre pays ».
Elysée N
C’est à cet effet que le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) en collaboration avec le ministère de l’Elevage et des Ressources Animales saisit l’opportunité pour prouver à la population tchadienne qu’il sera en mesure de lui produire suffisamment du lait à travers les élevages. Il s’agit là de la diversification des productions animales par actions de développement des élevages ovins, caprins, camelins, équins et porcins. La vulgarisation, l’organisation et le développement de la production laitière en vue du ravitaillement des centres urbains ont été également au centre de cette pensée.
Pour le ministre de l’Elevage et des Ressources Animales M. Ahmat Amanany Rakis présent à l’ouverture de l’atelier national sur la filière Lait qui a eu lieu du 8 au 11 juin dernier à l’hôtel Kempinski, il a souligné que l’atelier s’inscrit en droite ligne dans cette noble vision et se fixe comme objectif de redynamiser la filière lait par des actions tendant à lever les contraintes qui minent son développement. De son avis, améliorer les facteurs de production, la qualité sanitaire du lait et la transformation, la commercialisation, la conservation ainsi que la consommation du lait. S’agissant de la substance nutritive du lait, le ministre signifie que le lait contient des protéines animales dont l’être humain a nécessairement besoin chaque jour pour sa survie. Le patron du département de l’élevage révèle qu’au Tchad comme partout ailleurs sur le plan socio-économique le lait procure des revenus aux éleveurs. Ces revenus profitent aussi à l’Etat. Il est à souligner que dans cette activité la femme joue un rôle très prépondérant. Le ministre Ahmat Manany Rakhis relève que son pays le Tchad dispose d’une importante capacité de production laitière. Les estimations selon lui, sont les plus pessimistes et donnent une production annuelle d’environ 175000 tonnes par an. De l’avis du chef du département de l’élevage, plusieurs tentatives d’industrialisation ont été menées mais vouées à l’échec pour de raisons inavouées. Cela fait que la production reste très basse au besoin national. Nonobstant les difficultés connues par ci par là, le ministre rassure les populations tchadiennes que l’environnement actuel offre des possibilités et des opportunités énormes. Raison pour laquelle les commerçants ont recours aux importations massives du lait en poudre. Au plan national, en plus de la filière lait, on assiste à une émergence de nombreuses initiatives de modernisation et d’intensification de la production laitière en zone périurbaine. Il poursuit que le gouvernement a traduit de manière concrète sa politique de développement à travers le programme intégré de développement rural (PIDR). D’après lui, cette politique a pour objectif de garantir la sécurité alimentaire de façon durable et de contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté en milieu rural et urbain. En projetant sa vision alimentaire, le ministre de l’élevage et des ressources animales ARM informe que dans cette optique, le PNSA, instrument de développement est résolument engagé dans un vaste champ pour appuyer aux filières animales en général et aujourd’hui particulièrement à la filière lait.
Pour sa part, le coordonnateur national de PNSA M Issaka Abdramane Haggar a estimé que la production animale joue un rôle très important dans la sécurité alimentaire par l’apport de protéine dans l’alimentation de la population ainsi que dans l’économie familiale. La philosophie de PNSA est de vaincre la famine et de favoriser la création d’un environnement nutritionnel répondant au besoin de toute la population. Le PNSA très ambitieux prétend répondre à toutes les questions qui se posent au pays renchérit-il. A en croire le coordonnateur, le programme à court terme était l’appui aux aviculteurs de la zone urbaine et périurbaine de N’djamena. Cela a permis de tripler la production des œufs dans cette zone, occasionnant ainsi la formation des agents techniques de l’élevage dans le domaine de la vulgarisation pour appuyer les producteurs et la formation des femmes sur la technologie de transformation et de conservation de viande. En tout cas le lait est au centre de la préoccupation de cette institution. Issakha Abderamane Haggar est une personnalité de haute expérience en la matière.