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Depuis le début de la guerre civile de 1991, des centaines de femmes Afars ont été violées par l’armée gouvernementale à Djibouti. Ces femmes gardent pour beaucoup d’entre elles, des séquelles physiques. Elles sont, toutes, marquées à vie dans leur corps, leur dignité, leur conscience.
Malgré la répression et la honte qu’elles éprouvent, certaines victimes ont eu le courage de porter plainte. Mais les plaintes impliquant des soldats n’aboutissent jamais en République de Djibouti,
Arrestations arbitraires, tortures, et agressions sexuelles sont le lot quotidien des femmes des régions du Nord du Pays, régions considérées comme « dangereuses » par l’armée. Notre association, en lien avec le Comité des femmes Djiboutiennes contre les Viols et l’Impunité, a pu recueillir de nombreux témoignages de femmes violentées, des femmes violées, de très jeunes filles enceintes à l’issue des viols commis par des soldats.
Des témoignages qui attestent de viols en série de femmes Afars par l’armée gouvernementale. Des viols qui visent à la destruction de l’identité ethnique. Ces femmes sont violées par plusieurs soldats pour qu’elles soient marquées à vie, brisées, humiliées. Elles sont souvent violées devant leurs parents, leurs maris pour briser toute reconstruction familiale.
Deux accords de paix signés entre le gouvernement de Djibouti et le Front pour la Restauration de l’Unité et la Démocratie n’ont pas permis jusqu’aujourd’hui l’instauration d’une véritable paix. La reconnaissance des viols comme crimes de guerre et leur jugement n’ont même pas été abordés lors de ces accords. C’est toujours l’impunité totale pour les soldats violeurs. Ils ne sont jamais sanctionnés. Certains sont même promus à des grades supérieurs et côtoient leurs victimes. Ce qui constitue la pire forme d’humiliation pour ces femmes qui continuent à vivre dans la crainte. Cette impunité totale, Madame la Présidente, dont jouissent les criminels encourage de nouveaux viols.
Femmes Solidaires soutient les demandes des femmes djiboutiennes pour la reconnaissance de ces viols comme crimes de guerre et la fin de l’impunité des soldats coupables des viols.
Nous lançons un appel au rapporteur spécial pour une enquête internationale sur toutes les exactions à l’égard des femmes Djiboutiennes et plus particulièrement sur les viols des femmes du Nord et du Sud-ouest de la République de Djibouti.
Je vous remercie
12 juillet 2012 Dabale Ahmed Aicha