Par Dounia Tao (Alwihda)
Je m’interroge, oui, la renaissance un nouveau départ, oublions le passé, il ne reviendra plus à l’esprit…un Tchad où le peuple trouvera la joie, un Tchad réconcilié avec sa population!
Nous fêtons le cinquantième anniversaire de l’indépendance de notre pays. A l’occasion, il s’impose à nous comme tout autre peuple un vaste champ d’analyses et de réflexions axé sur le passé et l’avenir du pays de Toumaï, des Sao.
Il me parait audacieux de m’adresser aux tchadiennes et tchadiens par amour de mon métier et celui des hommes et des femmes de ce pays qui me sont chers et pour avoir vécu des dictatures, des atrocités. Pendant cinq décennies, pour avoir partagé avec eux la fièvre politique des hommes, assoiffés du pouvoir comme un lion face à sa proie.
Tchadiennes tchadiens, aimons nous les uns les autres comme Dieu nous a tant aimé pour avoir envoyé son fils pour le sacrifice à cause de nos pêchés.
Evitons de trop regarder dans le rétroviseur qui revêt jusqu’à là l’image d’un démon, comme quoi qui veut aller plus loin doit ménager sa monture. Quel message le cinquantenaire promet-il par rapport à ce que nous avons vécu jusqu’à maintenant ?
Nous disons à nos hommes politiques qu’il est grand temps de changer certaines habitudes par amour pour les générations présentes et futures afin de se pencher résolument sur l’avenir de ce pays tant décrié.
Certes, nous reconnaissons à Idriss Déby Itno les apports de la démocratie tels que la prise de conscience de la citoyenneté tchadienne, l’émergence de la société civile, l’affirmation de la liberté d’expression, le bien- être social.
Mais comment ne pas se convaincre qu’il y a bien de choses à changer dans notre pays si l’on en croit Transparency International qui nous situe parmi les pays les plus corrompus au monde !
Nous avons le droit de réagir face à cette situation qui ne grandit nullement notre patrie.
Il est nécessaire sinon urgent que nous fassions un sérieux examen de conscience afin de tirer les leçons des cinquante années écoulées pour redorer le blason de notre pays qui peine à retrouver sa place dans le concert des nations.
Pourquoi le Tchad est-il riche et sa population si pauvre ?
Evidemment cette question taraude notre esprit et suscite réflexion. Le Tchad doit retrouver la voie du renouveau tant attendue et ce, par tous les moyens c’est ce que nous attendons de notre chef de l’Etat le jour « J ».
Certains tirent profit de la situation actuelle mais la majorité en subit les conséquences et risque de sombrer dans le désespoir le plus total.
Le moins que l’on puisse dire, il ne faudrait pas que le discours du cinquantenaire ressemble à une simple propagande électoraliste.
Ce que le commun des tchadiens attend du chef de l’Etat c’est aussi peut être la confirmation du discours prononcé lors des festivités de l’an un de la renaissance à Ati : « la fin des barrières et des barrages, causes de la surenchère des prix des denrées alimentaires » ou « un nouveau ordre de société, un nouveau Tchad où il n y aura plus de place pour les brebis galeuses de l’administration, où l’autorité de l’Etat, l’application stricte des lois et règlements, l’orthodoxie administrative et financière doivent prévaloir sur toutes autres considérations.
C’est sans doute aussi l’occasion peut être du n°1 tchadien d’avoir une pensée positive en faveur de la jeunesse, fer de lance d’une société mais meurtrie par le désespoir et le manque d’emploi. Aura-t-elle la chance d’espérer ? Attendons de voir.