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ANALYSE

Présidentielle au Gabon : peut-on espérer une alternance politique ?


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 8 Décembre 2022


L'alternance politique en Afrique centrale par les urnes reste une question épineuse, au point où l'on s'interroge pourquoi faut-il organiser les élections quand les dirigeants ne veulent pas céder le fauteuil présidentiel.


Si l’on s’y réfère, Ali Bongo Odimba fait partie des présidents africains qui ont hérité le pouvoir après la mort du père. Au regard de l’élection présidentielle en vue, l'opposition gabonaise a mis en place une stratégie commune afin de gagner ce scrutin face à Ali Bongo Odimba.

Cependant, Paulette Missambo, présidente du parti Union nationale (UN), lance un appel d'unité au sein de l'opposition : « c'est le seul moyen pour emporter l’élection », estime-t-elle. Cette expérience de l'opposition risque de rendre la tâche difficile au parti Les démocrates de Bongo.

Même si l'opposition a connu un échec avec un grand écart lors des élections sénatoriales, car sur les 52 sièges, elle n'a obtenu que 13,46% contre le parti au pouvoir qui a 86, 54%. Toutefois, l'espoir n'est pas perdu du moment où l'union fait la force. Ce qui semble difficile à réaliser, c'est l'alternance politique par les élections libres et transparentes.

L'opposition peut toujours espérer accéder au fauteuil présidentiel par les urnes, mais en réalité, Ali Bongo Odimba n'est pas prêt à sortir par cette porte. Cette question d'alternance politique n'est pas seulement au Gabon mais dans toute l'Afrique. Pourtant, l'alternance est un élément essentiel d'une démocratie. Malheureusement, le monde occidental soutient cette forme de « démocratie sans alternance ».

Même si les élections sont organisées, c'est au profit du parti au pouvoir. Bien que le continent africain ne soit pas mûr pour la démocratie, au regard de ce système de gouvernance, c'est ce qui intéresse l’opinion internationale, du moment où leur intérêt est protégé. Si tel est le cas, l'alternance politique par les urnes en Afrique ne sera possible, ni aujourd'hui, ni demain.

Il faut s'attendre à une démocratie dynastique, comme le cas du Tchad, ou à des coups d'État, comme c'est le cas au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et bien d'autres pays. Toutefois, les chefs d'État qui ont choisi l'alternance politique dans leur pays sont en paix. Tels que Abdoulaye Wade du Sénégal, Thomas Boni Yayi du Bénin, Mahamadou Issoufou du Niger, pour ne citer que ceux-là. Malheureusement, ceux qui ont choisi le contraire ont fini la gourmandise de gouvernance en exil : ce fut le cas de Pr Alpha Condé de Guinée.

En prison, l'on peut citer Omar El-Béchir du Soudan et au cimetière, difficile à tout décrire. Ali Bongo Odimba et son entourage doivent ainsi choisir la voie de la raison. Ce sera le seul moyen d'éviter le pire, au regard de son état de santé fragile et face aux vents de mécontentement.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)