Les électeurs centrafricains, ont commencé à voter, mercredi matin, en nombre, pour désigner leur président parmi les 30 candidats en lice, ainsi que leurs députés. Trois candidats, émergent déjà du lot.
Près de 30 candidats - dont deux Musulmans - se présentent à la présidentielle, la première de l'histoire de ce pays sans président sortant. Parmi ces nombreux candidats, si certains n'ont " aucune chance de succès", selon les observateurs, trois personnalités émergent toutefois et s'avèrent de redoutables adversaires les uns pour les autres. Les spéculations vont donc bon train dans le pays.
Parmi les grands favoris de ce scrutin, Martin Ziguélé, âgé de 58 ans, est considéré comme un véritable « poids lourd », selon certains observateurs qui lui justifient « une longueur d’avance », par son expérience.
Son parti, le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC - crée en 1979 par l’ex-président Ange-Félix Patassé dont Ziguélé fut Premier ministre) est doté d’un programme structuré et rassurant. Mais pour ces mêmes observateurs, le soutien de Ziguélé à la milice Séléka lors du coup d’Etat qui a renversé François Bozizé en 2013, pourrait jouer en sa défaveur.
Anicet-Georges Dologuélé, également ancien Premier ministre (de 1999 à 2001), est à la tête d’un jeune parti, l’Union pour le renouveau centrafricain (Urca, créée en octobre 2013). Si Dologuélé était moins présent que Ziguélé durant la campagne électorale qui a pris fin lundi à minuit, il est toutefois parvenu à se faire remarquer la semaine dernière en s’alliant, via un accord, au KNK de François Bozizé, dont la candidature a été invalidée. L’électorat de Bozizé avait permi à ce dernier de s’imposer en 2011 avec 64.34% des voix. Un soutien non négligeable, donc.
Un autre candidat, Karim Meckassaoua, s’est fait particulièrement remarqué durant cette dernière campagne électorale.
Ce candidat indépendant, de confession musulmane, fier d’appartenir à l’enclave musulmane PK5 de Bangui, attire un large public composé aussi bien de musulmans (minoritaires dans ce pays-10%) que de chrétiens, selon des témoignages recueillis par Anadolu.
Meckassoua, séduit surtout par «l’unité» qu’il incarne, pour un Peuple divisé par des années de guerre civile.
Le candidat est fort d’une longue carrière dans les rouages de l'administration centrafricaine. Il a dirigé,à titre d'exemple, le cabinet de l'ancien Président Bozizé, et a assuré de nombreux postes ministériels (cinq portefeuilles différents).
Meckassoua, véritable «espoir » de la communauté musulmane, particulièrement persécutée durant près de deux ans de conflits interconfessionnels, a émis le souhait d’être celui de «tous les centrafricains». Un souhait, tout à fait réalisable, selon les analystes, et qui pourrait permettre à la RCA, de tourner définitivement une page tragique de son histoire.
D’autres candidats, novices en politique ou qui ont manqué de financement durant la campagne, font figure « d’outsiders », d'après les mêmes observateurs, mais pourraient peut-être «inverser le rapport de force» dans les urnes. Il s’agit notamment des candidats Sylvain Patassé et Désiré Kolingba, tous deux fils d’anciens présidents.
Concernant les élections législatives, 1.192 candidats issus de 62 partis politiques, à côté de formations indépendantes, concourent pour pourvoir près de 140 sièges que comptera la prochaine Assemblée Nationale (chambre basse du prochain Parlement).
Ces élections générales, pour lesquelles sont attendues près de 1,4 millions d'électeurs –sur 4.8 millions d’habitants- mettront fin à la transition politique installée après une guerre civile aux dimensions politiques et confessionnelles, qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts, de déplacés et d'exilés depuis 2013.
Le vote, qui s'est ouvert mercredi dès 5h GMT, a accusé un retard dans quelques bureaux du pays. Toutefois, aucun débordement n'a été enregistré jusqu'à 9h GMT, tandis que de longues queues étaient visibles dans la majorité des bureaux de vote.