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Publi-reportage: Message du porte parole des ressortissants du Nord Kanem M. Souleymane Mahamat Béchir


Alwihda Info | Par - 8 Octobre 2014



Message du porte parole des ressortissants du Nord Kanem, sous-préfecture de N’tiona, Monsieur Souleymane Mahamat Béchir, sur la situation qui prévaut autour du Wadi-télé dans le village de Balali .
 
Mesdames et messieurs les journalistes
 
Nous vous convions en ce moment, à ce point de presse pour porter à votre connaissance et par vous, celle de l’opinion nationale et internationale ce que vivent les habitants exploitants du Wadi-télé, dans la sous- préfecture de N’tiona au nord Kanem depuis plus d’un an.
Il s’agit, Mesdames et Messieurs, les journalistes, d’un conflit créé de toutes pièces par les autorités traditionnelles et le député de la localité autour de l’exploitation du Wadi-télé situé à une quarantaine de kilomètres au nord de Mao, chef -lieu  de la région du Kanem.
Sous le fallacieux prétexte que les habitants de ce village Balali sont des « Haddads », entendez par là « des forgerons » venus d’ailleurs, l’on prétend qu’ils n’ont pas le droit d’exploiter le Wadi, cette petite surface cultivable dans le désert. Pendant que ces familles avaient déjà semé le mil, faisaient les travaux de sarclages, que le mil arrivait à maturité, sur le point d’être moissonné, que l’on saisit le tribunal de Mao aux fins de suspensions des travaux sur le Wadi pour dit-on, prévenir des troubles à l’ordre public, placé sous le vocable d’intérêt général. Le juge saisi de cette affaire prend une ordonnance en référé pour ordonner la suspension de toutes sortes de travaux sur ce Wadi querellé.
Tenez-vous bien mesdames et messieurs les journalistes :
C’est à la moisson que le tribunal suspend tous les travaux à la demande des prétendus terriens appuyés par le chef de canton de la place et le député du nord Kanem. Des femmes et des hommes ont semé. Mais ce sont des troupeaux des bœufs, des moutons, de chèvres et d’ânes qui ont moissonné. Ce sont environ 53 familles qui avaient été exposées à la famine par une décision des autorités compétentes de la région.
Et comme la procédure le prévoit, une décision de justice estimée injuste par l’une des parties au procès étant susceptible de recours devant les juridictions supérieurs. Ainsi ces pauvres familles affamées par une ordonnance sans motivation, sans date et sans référence initialement, ont fait appel de la dite ordonnance ayant déjà été rédigée et notifiée aux parties. C’est en ce moment seulement qu’un juge se rendant  compte des irrégularités grossières contenues dans sa décision, procède à une modification pour tenter de donner bonne forme à sa décision, mais toujours sans motivation. Cependant, en date du 03/07/2014, la cour d’appel de n’djamena à annuler l’ordonnance n°64/PT/MAO/2013. C’est ainsi que le 11/07/2014 le greffier en chef Huissier a rendu exécutoire la grosse toute en faisant signification à l’autre partie.
A notre grande surprise, un groupe d’individus quittant pour Balali environs cent (100)  personnes armées des armes blanches et à feu, mobilisés par le chef de canton de N’tiona et dirigé par le maire du N’tiona, ont cherché à troubler l’ordre public en descendant sur le Wadi le 24/07/2014 pour empêcher les pauvres cultivateurs de semer leurs champs, voilà une deuxième année de  campagne agricole sans récolte.
Mesdames et messieurs les journalistes,
Il est inadmissible au 21e siècle de se fonder sur des considérations du genre, il est forgeron, il est esclave, il est ceci, il est cela, pour stigmatiser les communautés. Or, la population de Balali a été victime de tout cela. Pour ce faire, nous, les ressortissants du nord Kanem, condamnons avec dernière énergie ce genre de considérations illégales inventées par le chef de canton de N’tiona et le député du nord Kanem.
Mesdames et messieurs les journalistes,
Au nom de l’égalité de tous les tchadiens devant la loi et les charges publiques, au nom des principes universels de droits de l’Homme en vertu desquels tous les Hommes naissent et demeurent libres et en droit et en dignité. Nous, les ressortissants du nord Kanem demandons à l’Etat tchadien de protéger contre l’injustice et la discrimination la communauté de Balali, voulue et entretenue par une catégorie de personnes originaires de la même localité.
Que justice soit rendue à toutes ces familles de Balali aux noms desquelles nous nous battons.
Je vous remercie
Mahamat Ramadane
Journaliste-reporter Alwihda Info. Tél : +(235) 63 38 40 18 En savoir plus sur cet auteur



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