Par Mme YARDHOUNOU Clémentine.
La République Centrafricaine appelé jadis (la Suisse de l’Afrique, le havre de paix), ainsi que la population jouissant d’une hospitalité légendaire, sombre aujourd’hui dans un chaos sans précédent. Les tenants et les aboutissants de cette tragique situation sont à rechercher dans les profondeurs de nos pensées, de nos actes quotidiens. Sous une façade extérieure nous prêchons l’appel à la tolérance, au pardon, à la réconciliation nationale. Mais une fois que l’obscurité enveloppe ce que la plupart des hommes ne peuvent ni voir, ni entendre, que nous sortons un visage hideux imbu de haine pour tirer les ficelles et jeter de l’huile sur le feu afin d’incriminer la responsabilité macabre d’une situation à un camp et d’apparaitre comme une sainte nitouche. Par une telle attitude malveillante, sordide et inhumaine, nous même centrafricain nous creusons la tombe pour enterrer notre propre pays, accepter que le sang coule pour qu’au finish nous parvenons au pouvoir que nous convoitons tant mais sans succès d’y parvenir. Nous prions Dieu d’envoyer sa foudre sur ses fossoyeurs et d’exorciser notre pays de cet esprit démoniaque.
C’est sous la pression concertée des antis balaka, de la société civile et de certains religieux, que la CEEAC est obligé sur injonction tacite de monsieur Hollande à pousser Djotodia à la démission. En principe, au aurait pu amorcer un début de rétablissement du climat sécuritaire avec « l’élection » de madame Catherine SAMBA PANZA à la présidence de la transition. Mais bien au contraire, cette ascension féministe prête le flanc à une gestion clientéliste et tribale du pouvoir avec en apothéose la reprise en main et à de positions prépondérantes des caciques séléka au gouvernement et à la présidence de la République. Ce qui insinue que cette deuxième transition, n’est qu’une dose proportionnelle, un alliage « Djoto-Samba » ou « séléka-gbanziri » dans la poursuite de cette politique de la terre brulée. Avec cette politique d’exclusion qui est la marque inscrit au fronton de la primature et de la présidence, il y’a lieu de comprendre aisément que la transition 2 est partie sur de mauvais pieds, avec la promesse d’un ciel orageux menée d’une tempête dévastatrice. Si madame la présidente pouvait discerner ce point névralgique et d’y apporter de solutions adéquates que nous n’en serions pas à ce niveau aujourd’hui. Que constatons-nous en réalité ? Madame SAMBA PANZA, prisonnière de ses propres erreurs se retrouve prise entre les crocs de politicards aventuriers qui ont chacun un calcul politicien soit à lui donner du fil à retordre afin de se faire une issue, soit de diaboliser un autre camp ou une personnalité de cran. Ipso facto, ils peuvent espérer les bonnes grâces d’un soleil radieux d’ici un an c'est-à-dire les échéances électorales futures. En tout cas, l’épée de Damoclès est suspendue sur la tête de madame la présidente depuis son bunker.
Il faut rappeler que la recrudescence de la violence de ces derniers temps avec des tueries et pillages doivent au préalable mobiliser la communauté internationale, les différents donateurs à diligenter une enquête indépendante, impartiale aux fins de ressortir la vérité du fonds du puits que de faire de déclaration péremptoire et hâtive comme l’a fait le général français SORIANO, commandant en chef de l’opération Sangaris qui sans aucune forme de procès, incrimine la responsabilité de ces tueries aux antis balaka qui sont de facto considérés comme ennemis de la paix.
Or parmi une trentaine de nominations issues du décret N°14.016 du 03 février 2014, Monsieur Jean Jacques DEMAFOUTH a été nommé ministre conseiller en matière de sécurité, chargés des relations avec la MISCA et SANGARIS. Ce qui lui donne droit d’éplucher avec la présidente sa lecture de la situation sécuritaire. En sus de cela, de faire de proposition. Mais que l’homme a sauté sur une occasion en or pour ourdir de complot, dérouler son funeste plan. Monsieur DEMAFOUTH pour ceux qui ne le connaissent pas, n’a pas assez de représentativité sur l’échiquier politique centrafricaine. A plus forte raison, il jouit d’une moralité douteuse et mène une vie de frasques et de rebondissements perpétuels. Il a l’habitude d’utiliser des manières retorses, même s’il le faut un sacrifice humain pour parvenir à son but. Il faut mettre les gants s’il faut travailler avec DEMAFOUTH. Utilisant cette fois ci son lien génitrice, puisque né d’une mère de l’ethnie gbanziri, l’homme jouit désormais d’un privilège dans cette partie de poker où il compte remporter le gros lot. Il multiplie les traquenards pour que tout le monde tombe dedans. Il pose ses pions et de raviver discrètement la fibre d’animosité et d’acrimonie d’une communauté envers une autre, alors qu’on semblait apercevoir la lueur d’une réconciliation entre les centrafricains, sans distinction de religion. La confiance n’exclut pas le contrôle. Si la présidente de la transition a vraiment le désir de réussir sa mission, elle doit vraiment le marquer à la semelle.
En effet, les antibalakas originellement sont de petits groupes clairsemés de villageois ayant tout perdu à savoir enfants femmes tués, violées. D’autres sont enlevés contre paiement de rançons. Les villageois doivent malgré la paupérisation aggravée avec la razzia sélékistes, payer de taxe d’habitation aux lugubres mercenaires commandant de zones. Faute de quoi, ils sont traqués même dans leurs champs puis de les tuer de manière infamante et dégradante. Leurs maisons, semences brulées. Devant l’irresponsabilité et l’abandon d’un gouvernement sélékistes complice, devant l’insuffisance numérique des forces internationales ne pouvant couvrir toute l’espace territorial et pour contrer les collusions organisées contre le peuple centrafricain que les paysans abandonnés à eux même sont obligés d’agir en légitime défense pour s’auto défendre. C’est-à-dire, passer du statut de simple citoyen se contentant de subir l'oppression organisée méthodiquement par un groupe de traitre renégat, à celui de personne désirant coûte que coûte user de son droit et son devoir de Résistance à l’oppression conformément à la déclaration des Droits de l’Homme de 1789. Alors qu’à ce moment précis, monsieur Jean Jacques DEMAFOUTH, l’un des pères géniteur de la séléka se claquemurait au camp de l’ex FOMAC. Les antibalakas sont ainsi obligés de contre-attaquer avec les moyens de bord (la machette) qui est l’incarnation d’un symbole. Par contagion, certaines communautés leurs ont emboités le pas jusqu’à ce que leurs actions synchronisées, puissent obliger la machine meurtrière séléka d’abdiquer. Non seulement qu’ils sont payés en monnaie de singe par le pouvoir actuel, mais plus gravissime encore, les antibalakas sont cloués aux piloris puis d’être considéré comme « ennemis de la paix ». Puisque DEMAFOUTH aidé par d’autres politicards en mal de légitimité ont sorti un autre cliché pour convaincre la France en montant des jeunes incontrolés, leurs distribuant de machettes et de les pousser à perpétrer de forfaits à inscrire à l’actif des antibalakas. Leur objectif de noyer d’abord l’aile politique des antibalaka, in fine s’en prendre à l’ex président dont certains se réclament de lui. Nous demandons instamment à DEMAFOUTH de ne pas jouer avec le feu pour envenimer une situation déjà chaotique. Sa roublardise pourrait le placer un jour ou l’autre dans une situation inconfortable lourde de conséquence qui sonnera le glas de sa carrière politique de félonie. Aujourd’hui, c’est ce dernier qui se substitue aux ministres de la défense nationale, de la sécurité publique. En tout cas, l’homme à tout faire jouissant d’une omnipotence notoire. Il profite de son statut pour tisser une véritable toile d’araignée dans l’architecture politique et auprès de la MISCA, SANGARIS. Madame Catherine SAMBA PANZA doit s’attendre à toute surprise.
En mois de mai 2013, devant un parterre de jeune centrafricain, DEMAFOUTH ayant demandé le mea culpa pour son implication actif dans l’avènement séléka et de regretter les dérives qui s’en suivent. Ce dernier avait monté une cavale pour aller au Tchad, prétextant qu’il est persécuté par l’ex pouvoir, emportant dans sa besace une forte somme d’argent du programme DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion). Dès le coup d’Etat du 24 mars 2013, il rédigeait encore son discours croyant qu’il allait être choisi comme chef de l’Etat lorsque Djotodia lui a coupé l’herbe sous les pieds.
La MISCA doit comprendre que la population a été très remontée du comportement de l’ex FOMAC et qu’ils ont désormais le devoir de rectifier le tir en faisant preuve d’exemplarité, de ne pas confondre une mission de maintien de la paix à une mission d’homme d’affaire venu chercher les dividendes assorti d’une crise.
A la force SANGARIS, nous leur demandons de mesurer leur propos intempestifs et tendancieux de nature à jeter de l’huile sur le feu. Le général SORIANO doit comprendre que les antibalakas ne portent ni de numéro matricule, ni de tenue de combat auquel ils sont reconnaissables. Beaucoup de séléka et autres bandits à la solde de DEMAFOUTH et autres politicards se sont placés dans cette logique meurtrière pour tuer à l’arme blanche et d’attribuer la responsabilité aux antibalakas. Le paradoxe est que DEMAFOUTH, le commandement Sangaris et autres lâches ont eu froid au dos lorsque la frénésie meurtrière séléka a abattu froidement deux valeureux soldats français. Ils sont obligés de d’appeler les antibalakas à la rescousse. Aujourd’hui encore, ce même général SORIANO amorce un virage à 90° pour mettre ces même antibalakas dans son collimateur sans aucune preuve matérielle irréfragable. Que la France cesse avec cette politique deux poids deux mesures en centrafrique. La période d’hibernation a trop durée. La France est l’une des causes de la tragédie actuelle. Elle doit plutôt chercher à se dédouaner que de brandir de menaces inutiles qui ne pourraient qu’envenimer la situation. Les centrafricains sont assez mûrs pour comprendre ce qui se passe. Qu’on dise clairement aux centrafricains qu’ils ne sont que des usufruitiers sur le sol de leurs ancêtres, que le sous sol centrafricain est la propriété exclusive de la France au lieu de tourner les gens en bourrique.
Mme YARDHOUNOU Clémentine.