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INTERNATIONAL

Référendum constitutionnel au Congo : François Hollande fidèle à la déclaration de Dakar


Alwihda Info | Par Serge Tchiloumbe, analyste politique - 23 Octobre 2015


Le président français a reconnu à son homologue congolais, « le droit de consulter son peuple » et celui du peuple de « répondre » à la question posée. La déclaration de François Hollande a suscité une vive réaction dans la presse qui avait déjà vu en Denis Sassou N’Guesso un condamné d’Hollande qu’ils accusent de revirement. Ce qui, en réalité est un faux procès contre le président français.


Toutes les critiques, notamment de la presse à l’encontre de François Hollande en rapport avec sa position sur le référendum du 25 octobre 2015 au Congo, ne se réfèrent qu’à sa déclaration de Dakar pour dire qu’il changé d’avis.

La presse africaine, relayant les médias occidentaux a, comme par effet de mode, repris en boucle les récriminations de l’opposition congolaise contre Denis Sassou N’Guesso au sujet du référendum constitutionnel du 25 octobre 2015 au Congo. Tous y compris les opposants congolais se sont appuyés principalement sur la déclaration de François Hollande à Dakar, le 29 novembre 2014 pour espérer voir le président congolais être condamné sans procès, parce qu’il aura décidé de consulter son peuple.

Tous ceux qui avaient prédit la condamnation sans jugement de Denis Sassou N’Guesso ont, aujourd’hui, mordu le doigt. Ils accusent, désormais, le président français de tous les maux, parce qu’il a logiquement reconnu à son homologue Congolais « le droit de consulter son peuple ».

Le fond de la pensée de François Hollande

Quand François Hollande a dit le 22 octobre 2015 que « Denis Sassou N’Guesso a le droit de consulter son peuple », visiblement les médias occidentaux, dont Radio France internationale, ont vu en leur président, l’ami personnel de Denis Sassou N’Guesso.

En effet, alors qu’il donnait une conférence de presse conjointe avec le président malien qu’il venait de rencontrer en tête à tête à l’Elysée, François Hollande a explicitement dit au sujet du référendum constitutionnel du 25 octobre 2015 au Congo : « Nous respectons toujours les droits des autorités légitimes. Le président Sassou a le droit de consulter son peuple. Ça fait partie de son droit et le peuple doit répondre. Une fois que le peuple aura été consulté, ça vaut pour tous les chefs d’Etat du monde, il faut toujours veiller à rassembler, à respecter et apaiser ».

Quel est l’élément qui constitue dans cette intervention, la preuve du revirement de que Radio France internationale, notamment a cru lire dans la position de François Hollande face au référendum qui est prévu au Congo ?

Ici, la position du président Hollande ne donne l’impression de son amitié à Denis Sassou N’Guesso. C’est dire que s’il rappelle sa position de Dakar, cela ne doit pas donner à penser qu’il a « repris ses distances » avec Denis Sassou N’Guesso, comme l’a insinué RFI sur son site.

Pourtant le président Hollande le rappelle lui-même : il avait « souhaité, lors de son discours prononcé à Dakar, le 29 novembre 2014, que les constitutions [des pays africains] soient respectées et que les consultations électorales se tiennent dans des conditions de transparence incontestables ».

Autant, ce rappel n’a rien d’une interdiction faite au gouvernement ou au président congolais de consulter son peuple, autant, il n’est pas en contradiction avec son propos du 21 octobre 2015.

Le consensus en question

Quand tous les médias rappellent en boucle le discours d’Hollande à Dakar, ils ignorent à volonté le communiqué de l’Elysée du 07 juillet 2015, sanctionnant le tête à tête entre Denis Sassou N’Guesso et François Hollande. En effet, à cette occasion, ce communiqué soulignait bien « l’attachement du président français à la préservation et à la consolidation des institutions » dans l’approfondissement de la démocratie au Congo, tout en rappelant également son attachement aux réformes constitutionnelles fondées sur un consensus.

Or, le consensus dont il s’agit ici est strictement politique. Comme tel, il n’implique pas directement le peuple. Il signifie que les acteurs politiques doivent préalablement discuter du sujet et tomber d’accord, non pas à l’unanimité, mais par consensus sur la nécessité de changer la constitution ou non. Dans ce contexte, l’idée de consulter le peuple par voie référendaire serait facultative.

C’est dans cette optique que sans opposer à la nécessité du consensus, Denis Sassou N’Guesso affirmait le 31 décembre 2014 « les affaires des Congolais sont et seront réglées par les Congolais eux-mêmes, de préférence par le dialogue. Et, si des divergences persistent entre responsables politiques, seul le peuple souverain sera appelé à trancher, par le vote ».

Le président congolais le disait, en sachant que le débat avait déjà pris corps dans le pays et bien avant le dialogue de Sibiti, boycotté par l’opposition radicale dont le territoire d’expression a pour nom, les médias occidentaux.

Le fait est qu’habituée à crier sur ce qu’elle appelle les « rétropédalages » du président Hollande dans la mise en œuvre de ses engagements électoraux, la presse française comme les détracteurs de Hollande ont vite lu et voulu faire lire à tous ceux qui les lisent et les écoutent que le président français a fait un revirement sur le Congo. Mais, en réalité, le président français a dit la même chose de manière différente.
Le Congo changera ou non sa constitution par référendum. Et ce n’est pas le président Hollande qui devait renier ce droit au peuple congolais. Le reste est amalgame.

 



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