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INTERNATIONAL

Retrospective: 'indifférences ou incohérences...'


- 19 Mai 2008


De tout ce qui se passe dans ce monde contemporain, les fléaux, soient-ils du fait de l’homme ou naturels, ont des solutions potentielles. Si seulement celles-ci peuvent être appliquées en partie ou au moment opportun, nous éviterons les graves conséquences qui font la Une des journaux ou des télévisions. En voici quelques faits qui ne flattent pas.


Retrospective: 'indifférences ou incohérences...'

Regard sur l'actualité. Une chronique hebdomadaire du Dr Djimé Adoum

Lundi 19 mai 2008 : Indifférences ou incohérences….Par Dr Djimé Adoum, tchadews.info


Retrospective: 'indifférences ou incohérences...'
De tout ce qui se passe dans ce monde contemporain, les fléaux, soient-ils du fait de l’homme ou naturels, ont des solutions potentielles. Si seulement celles-ci peuvent être appliquées en partie ou au moment opportun, nous éviterons les graves conséquences qui font la Une des journaux ou des télévisions. En voici quelques faits qui ne flattent pas.

Afghanistan : Dans son journal Anglais du dimanche 18 mai 2008, Aljazeera nous fait savoir que la situation de la faim en Afghanistan a atteint des proportions inqualifiables. Selon ce reportage, un afghan du nom Khalet Dad a vendu, entendez bien, a vendu l’une de ses filles de 4 ans pour subvenir au besoin alimentaire du reste de sa famille. Son épouse se joint à lui pour dire qu’ils n’hésiteront pas à vendre une deuxième fille pour survivre. Non seulement les filles et les femmes sont toujours défavorisées dans ce petit monde, c’est toujours les filles ou les femmes qui garantissent la survie de la famille même dans ces conditions abominables. Nous espérons que les instances des Nations unies, notamment l’UNICEF, prendront bonne note de cette situation et viendront en aide à cette fille afghane, et au-delà à tout le pays. N’est-il pas opportun que les américains et les européens de se poser quelques questions quant à l’efficacité de leur présence massive en Afghanistan ? Sont-ils seulement intéressés par l’aspect militaire pour lequel des solutions sont de plus en plus hypothétiques ?

Birmanie : Après deux semaines en hiatus et plus de 78,000 morts, le chef de la junte birmane le général Than Shwe trouve opportun de visiter un camp de sinistrés aux alentours de Rangoon. Rappelons que le général et sa milice ont organisé une mascarade de référendum qu’ils estiment avoir remporté à 92%. A vous de tirer les conclusions qui s’imposent. Le malheur dans ce qui se passe c’est que le monde entier se comporte comme si les tyrans birmans sont les plus puissants de la planète et semblent être immunisés et protégés contre tout tsunami politique. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon est en route pour discuter avec la junte. Il sera en Birmanie le mercredi prochain. Nous nous demandons bien pour quels résultats et attendons de voir ce que donnera ce périple. Serait-il le tremplin pour aider les populations sinistrées ou une opportunité photographique ? Plus de 30.000 enfants âgés de moins de 5 ans risquent de périr dans les semaines qui suivent s’ils n’ont pas accès à l’alimentation qui est à portée de pistes mais que la junte refuse, pour des raisons obscures, à distribuer. Wait and see !

Tchad/Soudan : Le mouvement pour la justice et l’égalité de Brahim Khalil frappe à la porte de Khartoum (MJE). Les forces armées soudanaises repoussent les attaques et déjouent la tentative de renversement du régime. Compte tenu du fait que le leader du MJE et ses forces ont élu résidence au Tchad, les autorités soudanaises accusent le gouvernement de Ndjamena d’être l’instigateur de cette tentative de renversement. Khartoum rompt ses relations diplomatiques avec Ndjamena. La tension entre les deux pays monte et devient inquiétante. Entretemps, les tchadiens sont bien priés de ne pas écouter la musique soudanaise. Chose qui risquerait d’être très compliquée dans la mesure où les tchadiens écoutaient la musique soudanaise avant même que le président Deby soit né. Cette intimité ne dépendait d’aucune initiative administrative. Le mal est ailleurs ! Le président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping fait la navette entre les deux militaires-présidents pour les ramener à de meilleurs sentiments et permettre au citoyen lambda d’écouter Wardi, Madjzoub, Ibnil Badyya, Ibrahim Hissein, Abderahmane Abdallah et Wad Madani dans la quiétude.

En résumé, voici ce qui ressort du manque de démocratie et de bonne gouvernance. Dans les pays où la démocratie piétine, les citoyens sont soumis à une misère de toute sorte comme nous l’avons ci-haut indiqué. Les investissements massifs des américains et des européens en Afghanistan n’ont pas réussi à améliorer la vie des citoyens. La présence massive de tout le monde aux portes de la Birmanie n’est pas moins catastrophique. Les revenus gigantesques qui émanent du mazout tchadien et soudanais prennent souvent des directions connues seulement de Dieu. Dans les pays démocratiques, les citoyens peuvent exprimer leur ras le bol comme l’ont fait les pêcheurs français tres mécontents de la cherté du gazole. Ils sont en grève et ont déjà arraché une rencontre avec le ministre français Michel Barnier qui selon le Journal de TV5 et le Monde "réaffirme la mobilisation du gouvernement" en faveur des pêcheurs et se dit "conscient du contexte nouveau et particulièrement difficile dû à l'augmentation accélérée du (prix du) gazole". Une réunion est déjà prévue pour ce mercredi.

Comme l’ont indiqué les rapports du système des Nations unies, il y a une corrélation assez forte entre le manque de développement politico-socio-économique et la corruption endémique. Le monde entier sait, et selon le rapport de Transparency International 2007, la Birmanie, le Tchad et le Soudan font partie des pays classés parmi les 10 Etats les plus corrompus de la planète. Cette liste comprend: la Somalie, la Birmanie, l’Iraq, Haiti, l’Uzbekistan, Tonga, le Soudan, le Tchad, l’Afghanistan et le Laos. Ce n’est pas un jeu de hasard si rien ne va plus dans ces pays et que leurs citoyens ne savent à quel saint se vouer.

A bon entendeur salut !


Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)