Casimir Betel se donne les meilleures chances d'accomplir son rêve : il vient de rejoindre le meilleur club de France de taekwondo, situé à Asnières, en banlieue parisienne. Alors qu'il se déchaîne sur le pao, ce bouclier utilisé à l'entraînement pour absorber les coups de pieds, ses cheveux mi-longs flottent dans les airs. « Comme vous venez de voir, c'était intense. C'est comme ça tous les jours ! », s'exclame le sportif.
Sept jours sur sept, le Tchadien vient transpirer et terminer sa longue journée. Étudiant en management de la stratégie marketing, il travaille en intérim comme préparateur de commande pour gagner sa vie et s'inflige des heures de transport en partant de Corbeil-Essonnes, où il habite, de l'autre côté de Paris.
« Je rentre très tard, je n'arrive pas à me reposer. Ce n'est pas facile tout ça, témoigne Casimir Betel. C'est aussi le parcours d'un athlète, donc j'essaie de tenir. Le plus important, c'est de faire un appel à l'État tchadien, aux responsables en charge du sport, de bien penser à moi parce que ça fait déjà deux ans que je suis en train de glaner des médailles pour mon pays. Je suis au top de mon niveau, mais j'ai besoin aussi de leur accompagnement. »
Le top niveau, Casimir Betel l'a atteint en devenant l'an dernier numéro 1 mondial l'été dernier pendant plusieurs mois. Une belle façon de digérer sa non-qualification aux Jeux olympiques 2024. « Il a beaucoup de mérite »
Pour tenter de se qualifier pour les prochains Jeux olympiques, le Tchadien peut compter sur un nouveau cadre solide puisqu'il vient d'intégrer le club des deux médaillés français des Jeux de Paris en taekwondo. Dont la toute première championne olympique Althéa Laurin.
Un micro toujours relié à une enceinte pendant les entraînements qu'il dirige, Ekvara Kamkasoumphou est le fondateur du club d'Asnières. « Il a beaucoup de mérite. Il travaille loin, il habite loin. Moi, ça me rappelle Althéa Lorin, qui faisait 1h30, 2h pour venir s'entraîner, estime le fondateur du club. J'apprends à le connaître encore, mais je vois quelqu'un qui a une belle éducation. Il a su s'intégrer très vite dans le groupe. »
« Il faut savoir que Casimir, c'est une très belle personne, en dehors de l'aspect sportif, dans son comportement, dans sa manière d'être, juge Leyna, l'une des filles d'Ekvara qui s'entraîne dans le club, championne de France en titre dans sa catégorie à 19 ans. Il a aussi ses qualités physiques, il est souple, etc. Tous les efforts qu'il fait au quotidien pour se donner la chance d'atteindre son rêve, c'est très admirable. Je lui souhaite beaucoup de force en espérant qu'il atteigne ses objectifs. »
« L'objectif maintenant, c'est de chercher à accumuler des points », confie Casimir Betel. « Participer aussi au Grand Prix avant la qualification des Jeux olympiques, être le tout premier Tchadien à qualifier le Tchad dans le domaine du taekwondo. Je rêve grand. »
Rêver grand, pour Casimir Betel, c'est rêver de remporter la toute première médaille du Tchad dans l'histoire des Jeux olympiques.