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ANALYSE

Tchad : Enseignement supérieur, à quand la suppression des filières qui fabriquent les chômeurs ?


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 25 Juillet 2024


Au moment où le taux de chômage augmente de jour en jour, et que l'État est incapable d'absorber tous les diplômés, la solution serait de supprimer les filières inadaptées au marché de l'emploi, et de créer celles qui répondent aux besoins actuels. Partant de ce principe, on pourrait réduire le taux de chômage.


Depuis une dizaine d'années, le système d’enseignement supérieur du Tchad est entré dans l’ère du LMD (Licence, Master, Doctorat).

Ce système vise à offrir une formation professionnelle reposant sur des connaissances nouvelles et durables. Malheureusement, ce système est à la traîne, et loin d'être une solution. L'obstacle actuel est l'inadéquation entre la formation et le marché de l'emploi. Combien d'étudiants nouvellement diplômés parviennent à décrocher un emploi dans le secteur public ou privé ?

Une question qui renvoie les autorités de l'enseignement supérieur à recenser leurs diplômés au chômage. Bien qu'il n’y ait pas de données claires, documentant les effectifs des diplômés chercheurs d’emplois au pays, dans le contexte économique actuel, il est sans doute difficile pour ces jeunes d'espérer intégrer la fonction publique.

Pire encore, la notion d'entrepreneuriat pose de réels problèmes financiers et de compétences. La majorité des diplômés, issus de nos universités et instituts universitaires, n'ont pas une large connaissance de la création d'entreprise. Cette tendance, où chaque étudiant qui termine ses études doit compter sur l'État, doit être renversée.

Bien que des experts aient milité pour l'introduction de l'entrepreneuriat dans les curricula, cela doit être un programme à long terme. Pour le moment, la première pierre à jeter est celle de la suppression des filières qui fabriquent des chômeurs.

Aujourd'hui, c'est par manque de perspectives que certains nouveaux bacheliers s'inscrivent dans des filières, dont ils savent qu'à la fin de leurs études, ils seront au chômage. Cette triste réalité a brisé des milliers de rêves. Beaucoup, étant encore sur les bancs de l'école, ont espéré un avenir meilleur en disant : « Après mes études, je vais avoir une belle vie, un gros salaire, une belle maison. » Mais, c'est tout le contraire.

Certains ont obtenu leurs diplômes il y a dix ans. C'est pourquoi la meilleure solution est que chaque filière enseignée dans nos universités réponde nécessairement à un besoin. Comment comprendre qu'on continue à produire des diplômés qui ne servent à rien au pays ?

Partant de ce principe, on pourra sûrement diminuer le taux de chômage. Il est important de recenser les filières inutiles, enseignées depuis des années dans nos institutions universitaires. Ce n'est pas une attaque à certains départements, mais il faut que les autorités se rendent à l'évidence. Il faut supprimer les filières telles que Sciences et Langues (S.L) et Lettres Modernes (L.M).

Beaucoup de diplômés de ces filières cherchent à enseigner dans les écoles privées, mais sont souvent concurrencés par les enseignants formés à l’Ecole Normale Supérieure. Une situation visible de tous. À cela s'ajoute le droit, qui continue de séduire les jeunes bacheliers.

Malheureusement, beaucoup de jeunes ayant obtenu leurs diplômes dans cette filière, ne trouvent pas d'emploi. Sans oublier les filières comme Sociologie et Histoire, dont les diplômés connaissent des difficultés d'insertion professionnelle. Le destin des diplômés de ces filières est connu. Il est vrai qu'il manque des enquêtes statistiques sur les filières créant des chômeurs.

De ce fait, le patron de l'Enseignement supérieur, Dr Tom Erdimi, doit comprendre ce proverbe populaire : « Quand le monde est en mutation, il faut des concepts adaptés à la réalité. » Il faut une assise de tous les responsables de l'enseignement supérieur, pour revoir les filières qui ne répondent pas au marché de l'emploi, et qui ne sont d'aucune utilité pour le développement du pays.

Il vaut mieux chercher à éviter le pire que de continuer à fabriquer des chômeurs. Il est temps de remettre les pendules à l'heure. En tout cas, mieux vaut tard que jamais, dit-on.



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