À l’évidence, le monde rural qui respire par son élevage et l’agriculture est touché au poumon et devient un « cas contact » qu’il convient de suivre de très près par les acteurs du secteur et le gouvernement. D'où l’appel du Président de la république aux tchadiens à investir les champs pour booster la production agricole de l’année 2020 sur laquelle plane une menace de famine.
Les perspectives ne sont guère rassurantes. On annonce une mévente record de plus 40 000 tonnes des produits destinés à l’exportation (particulièrement le sésame) et un manque à gagner de près de 50 milliards pour les producteurs et exportateurs tchadiens de ce produit qui ne voit pas l’ombre des acheteurs soudanais, turcs ou chinois.
Le désastre sera d’autant plus grand que la campagne précédente était chahutée par une chute drastique des prix aux producteurs, due à une surproduction au niveau mondial. Les groupements, les coopératives agricoles ou les unions, dont c’était le métier principal, exprime leur désarroi devant les magasins vides construits par les projets, alors que leurs partenaires commerciaux soudanais ou turcs confinés chez eux ne donnent pas signe de vie.
C’est toute une filière qui à l’entame de son envol, prend du plomb dans l’aile avec ce Covid-19 qui n’épargne même pas l’élevage, pour les mêmes raisons de manque d’acheteurs.
Les deux mamelles principales de l’économie sont ainsi « infectées ». Ce qui présente déjà des comorbidités lourdes liées aux effets des changements climatiques, la baisse des rendements, au sous-équipement des exploitations agricoles, etc.
L’application stricte des mesures barrières pour freiner la propagation du pathogène a abouti à une fermeture immédiate des marchés hebdomadaires ruraux sur l’étendue du territoire.
Les éleveurs et les paysans sont ainsi privés de leurs débouchées commerciales au premier niveau, là où ils réalisent leurs affaires et écoulaient leurs produits pour subvenir à leurs besoins monétaires et alimentaires.
Dans plus de 80% des cas, les ménages ruraux épuisent leurs stocks vivriers six mois après récolte. Pour le reste de l’année, ils seront vulnérables à l’insécurité alimentaire, d’où la famine.
Les restrictions imposées dans les transports intérieurs et extérieurs ont perturbé le fonctionnement des chaines logistiques (approvisionnement, livraison) qui impliquent l’exploitation agricole.
Le chef de l’État a indiqué qu’il veillerait personnellement à ce que tous les moyens et toutes les facilités soient mise à la disposition. La campagne agricole 2020-2021 est compromise par des lenteurs ou blocages dans la mise à disposition des intrants agricole (semences améliorés ou de qualité, fertilisant organique et inorganique et matériels agricoles).
Si la vague actuelle de contamination de l’épidémie qui progresse gagne le monde rural, déjà exposé en période de soudure, la morbidité provoquée dans la main d’œuvre familiale entrainera une chute drastique des rendements et exposera le pays tout entier à une crise alimentaire sévère.
L’aide alimentaire distribuée à grande échelle aux populations vulnérables par l’ONASA pourra certes amortir le choc du quasi-confinement pour les paysans, mais son effet sera fort limité si la crise venait à durer au-delà du mois de juin.
L’inquiétude est grande, la détermination est forte pour stopper la progression de la maladie, atténuer ses impacts sur l’agriculture et l’élevage, réduire les risques alimentaires qui pointent à l’horizon.
En tout état de cause, l’Agriculture en grand A (compris l’élevage et la pêche) devra s’interroger sur ces difficultés persistantes à faire face à ses missions essentielles de nourrir les populations, créer des emplois pour les jeunes et des revenus décents, fournir un cadre de vie propice en milieu rural.
Mahamat Al-moukhtar Idriss Annour
Ingénieur Agronome de Conception Spécialiste du Génie Rural
Les perspectives ne sont guère rassurantes. On annonce une mévente record de plus 40 000 tonnes des produits destinés à l’exportation (particulièrement le sésame) et un manque à gagner de près de 50 milliards pour les producteurs et exportateurs tchadiens de ce produit qui ne voit pas l’ombre des acheteurs soudanais, turcs ou chinois.
Le désastre sera d’autant plus grand que la campagne précédente était chahutée par une chute drastique des prix aux producteurs, due à une surproduction au niveau mondial. Les groupements, les coopératives agricoles ou les unions, dont c’était le métier principal, exprime leur désarroi devant les magasins vides construits par les projets, alors que leurs partenaires commerciaux soudanais ou turcs confinés chez eux ne donnent pas signe de vie.
C’est toute une filière qui à l’entame de son envol, prend du plomb dans l’aile avec ce Covid-19 qui n’épargne même pas l’élevage, pour les mêmes raisons de manque d’acheteurs.
Les deux mamelles principales de l’économie sont ainsi « infectées ». Ce qui présente déjà des comorbidités lourdes liées aux effets des changements climatiques, la baisse des rendements, au sous-équipement des exploitations agricoles, etc.
L’application stricte des mesures barrières pour freiner la propagation du pathogène a abouti à une fermeture immédiate des marchés hebdomadaires ruraux sur l’étendue du territoire.
Les éleveurs et les paysans sont ainsi privés de leurs débouchées commerciales au premier niveau, là où ils réalisent leurs affaires et écoulaient leurs produits pour subvenir à leurs besoins monétaires et alimentaires.
Dans plus de 80% des cas, les ménages ruraux épuisent leurs stocks vivriers six mois après récolte. Pour le reste de l’année, ils seront vulnérables à l’insécurité alimentaire, d’où la famine.
Les restrictions imposées dans les transports intérieurs et extérieurs ont perturbé le fonctionnement des chaines logistiques (approvisionnement, livraison) qui impliquent l’exploitation agricole.
Le chef de l’État a indiqué qu’il veillerait personnellement à ce que tous les moyens et toutes les facilités soient mise à la disposition. La campagne agricole 2020-2021 est compromise par des lenteurs ou blocages dans la mise à disposition des intrants agricole (semences améliorés ou de qualité, fertilisant organique et inorganique et matériels agricoles).
Si la vague actuelle de contamination de l’épidémie qui progresse gagne le monde rural, déjà exposé en période de soudure, la morbidité provoquée dans la main d’œuvre familiale entrainera une chute drastique des rendements et exposera le pays tout entier à une crise alimentaire sévère.
L’aide alimentaire distribuée à grande échelle aux populations vulnérables par l’ONASA pourra certes amortir le choc du quasi-confinement pour les paysans, mais son effet sera fort limité si la crise venait à durer au-delà du mois de juin.
L’inquiétude est grande, la détermination est forte pour stopper la progression de la maladie, atténuer ses impacts sur l’agriculture et l’élevage, réduire les risques alimentaires qui pointent à l’horizon.
En tout état de cause, l’Agriculture en grand A (compris l’élevage et la pêche) devra s’interroger sur ces difficultés persistantes à faire face à ses missions essentielles de nourrir les populations, créer des emplois pour les jeunes et des revenus décents, fournir un cadre de vie propice en milieu rural.
Mahamat Al-moukhtar Idriss Annour
Ingénieur Agronome de Conception Spécialiste du Génie Rural