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Tchad, La lutte contre la vie chère ou une bataille déjà perdue par le Gouvernement?


Alwihda Info | Par - 8 Octobre 2014


La cherté de vie a atteint son point le plus culminant au pays de Toumaï. Chaque jour, chaque heure qui passe, l’étau se resserre un peu plus, autour de certains ménages, surtout ceux qui ont des revenus moyens.


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La cherté de vie a atteint son point le plus culminant au pays de Toumaï. Chaque jour, chaque heure qui passe, l’étau se resserre un peu plus, autour de certains ménages, surtout ceux qui ont des revenus moyens. Le Gouvernement, les opposants politiques et les acteurs de la société civile s’adonnent à une course médiatique sans pause en oubliant et laissant de côté les victimes de ce phénomène. Tout à commencé avec la déclaration du Porte-parole de la CPDC, Ali Golore, sur les ondes des médias internationaux accusant le régime au pouvoir d’être à l’origine de la vie chère au Tchad et peine à juguler le fléau. Quelques jours après les polémiques médiatiques sur les opinions de ce dernier, le porte-parole du Gouvernement, Hassan Syla Bakari contrattaque et taxe les opposants de repeindre le pays en noir pour faire plaire à leurs partenaires étrangers. Syla déplace le débat pour espérer contourner le point pointu de la situation de la vie chère décrié par les opposants et qui n’arrangerait guère son camp en ce moment précis. Mais en même temps, ses arguments ne reposent sur aucun fait réel. Ils ressemblent forts aux esquives politiques. « La cherté de vie est un phénomène mondial… » A-t-il vaguement précisé.
La société civile fait son entrée dans la danse avec une cadence légèrement différente et change le rythme des pas. Elle commence par diagnostiquer le problème de la cherté de vie au fond et les critiques tombent de partout. Le président du Collectif Tchadien Contre la Vie Chère (CTVC), Dingamnayal Nely Versin n’a pas tardé à taper sur le point sensible et du coup met à nu, les défaillances du Gouvernement tchadien. « Le CTVC se demande s’il n’y aurait pas une complicité  entre le gouvernement et ces commerçants véreux qui augmentent aisément les prix de leur gré ? Il faut relever cet aspect pour le déplorer, sinon comment comprendre que des mesures prises par le gouvernement sont foulées aux pieds par les particuliers sans  réaction des plus hautes autorités, c'est-à-dire que ces commerçants défient ouvertement l’autorité de l’Etat sans une moindre inquiétude… » A argumenté Dingamnayal lors d’une interview accordée récemment à un média local. Comme lui, plusieurs acteurs de la société civile haussent le ton sur la position du porte-parole du Gouvernement. Contacté par téléphone, un membre du bureau exécutif de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), qui reste dans l’anonymat, a réagie avec une colère inimaginable : « De qui se moque Hassan Syla ? Les tchadien ne méritent pas cela. Si le phénomène de la cherté de vie est mondial, le gouvernement tchadien ne doit pas croiser les bras et attendre le miracle…la cause principale de la vie chère au Tchad, c’est la Gouvernement et nul n’ignore… ».
Si la lutte contre la vie chère est devenu une bataille politique au Tchad et figure dans presque tous les programmes politiques des partis de l’opposition démocratique et s’offre une bonne place dans les fréquentes interventions de la société civile, c’est parce qu’elle constitue, à elle seule, l’échec flagrant du Gouvernement dans le domaine social. Et surtout que l’exécutif prend des mesures réconfortantes pour les ménages à revenu modeste, en fixant des prix des denrées de premières nécessités mais hésite, quant à son application. Ce qui fait croire que certains membres du Gouvernement ont mis sur pied un lobby capable de défier les décisions du Gouvernement et même l’Etat, au profit de leurs intérêts et ceux de leurs proches. Le Gouvernement n’a plus d’argument, surtout que son porte-parole Hassan Syla Bakari l’enfonce encore plus en faisant des déclarations peu honorables à l’endroit des victimes de ce fléau caractérisé au Tchad. Si l’on se fie aux interprétations du public, les déclarations de ce dernier, veut précisément dire : « Le Gouvernement tchadien n’a pas de solution pour atténuer la cherté de vie, parce qu’elle est mondiale. Vous allez attendre une solution mondiale et en attendant subissez comme tous les autres dans le monde… » Eh bien jusqu’à quand ? Si cette solution mondiale ne tombe pas à temps, les tchadiens périront certainement sans le secours de leur Gouvernement.
 
Mahamat Ramadane
Journaliste-reporter Alwihda Info. Tél : +(235) 63 38 40 18 En savoir plus sur cet auteur



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