Excellences Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouvernements d’Europe,
Je vous écris du Tchad, un petit pays dans le monde mais un grand pays dans le cœur de ses enfants. C’est de là que partirent, naguère, les soldats de la Colonne Leclerc pour la libération de la France. C’est encore de là que très récemment partirent les FATIM (Forces Armées Tchadiennes d’Intervention au Mali) à l’assaut du massif malien de l’Adrar des Ifoghas.
L’obstination du devoir et l’exigence de vérité m’obligent à cet exercice épistolaire d’une extrême gravité. Oui, j’en mesure tout le poids et j’en assume l’entière responsabilité. Je me devais de vous adresser cette correspondance eu égard à une double considération. D’une part, c’est en réponse à vos différents représentants et collaborateurs qui, informés de cette perspective, n’ont pas daigné assumer leurs responsabilités en appelant la Délégation de l’Union Européenne au Tchad à une attitude responsable pour le règlement du litige d’harcèlement moral et de licenciement abusif qui nous lie. D’autre part, parce que la seule cause dans le monde pour laquelle il vaille la peine de mourir est celle de la vie. Et, je me dois de défendre la mienne et celle de ceux qui me sont chers.
L’on me fait comprendre que la justice tchadienne est à la botte de l’Union Européenne et le tchadien indigne de toute considération. C’est la raison pour laquelle l’UE méconnait royalement la clause compromissoire du contrat, pourtant rédigée pour servir ses intérêts, au profit de la justice qu’elle croit pouvoir manipuler à sa guise. C’est aussi la raison pour laquelle, n’importe quel agent de l’Union Européenne se croit permis de débiter des sornettes et de grossiers mensonges aux ministres tchadiens sans crainte d’être repris.
Que de forfanteries ignobles et d’abominations inadmissibles qui démontrent à suffisance l’état d’esprit de ceux qui vous représentent dans cette institution aux idéaux pourtant nobles ! Certes, l’UE injecte 25 millions d’euros dans la justice tchadienne. Mais qu’on nous le dise, appuie-t-elle la réforme de cette justice pour la rendre plus performante ou pour l’assujettir?
Une institution qui ruse avec ses principes est une institution indigne d’être reçue dans aucun pays au monde. A ce titre, le TCHAD, éternel que chaque tchadienne et tchadien porte dans son cœur, n’a que faire de tels appuis. Car voyez-vous, si l’on ne peut rendre justice à une seule personne, pourrait-on la rendre à une multitude ? Le Marquis de Condorcet affirmait, avec justesse, que « même la raison d’Etat devrait s’éclipser devant les droits d’une seule personne ». J’adhère à cette vérité. Autrement, si l’on ne peut être interpellé par le sort d’une personne, l’on ne devrait pas non plus s’indigner des cas de violations massives comme en Syrie et partout ailleurs dans le monde. Qu’on ne s’y méprenne pas, les génocides commencent toujours par le crime d’une personne. Et, quoi de plus révoltant et d’outrageant quand le crime est commis ni plus, ni moins que par l’Union européenne.
Non, l’esclavage n’a que trop duré. Et la complaisance aussi. Dire que même les personnes les plus critiques à l’égard de nos gouvernements rechignent à évoquer des dossiers remettant en cause l’honneur obscurci de l’Union Européenne ! Oui, l’on peut se permettre de critiquer au vitriol nos gouvernants et nos institutions, mais pas l’Union européenne. Pas même un Gilles Desesquelles que l’Avocate Stéphanie Vergniault, française et européenne bon teint, à traité de Psychopathe Dangereux. Parce qu’il s’agit de l’UE, les honnêtes gens se muent en carpes muettes et autruches indécentes. C’est le comble ! C’est tout simplement dingue !
Loin de moi l’idée que nos gouvernements ne devraient pas être critiqués. Et je ne fais l’apologie de personne. Comme l’a si bien dit BEAUMARCHAIS : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloges flatteurs », sentence qui à juste titre est la devise du journal Le Figaro. Mon propos est que l’on doive faire abstraction des personnes et des couleurs, quand ce sont des idéaux qui nous animent. Les valeurs humaines, il ne suffit pas de les déclamer comme l’on déclame des poèmes dans une salle de classe. Il ne suffit pas d’en être l’inspirateur dans quelque sommet international, de les figer sur du papier glacé ou dans quelque traité obscur et ésotérique. Il faut les porter, les incarner et s’en rendre digne par une attitude juste et courageuse. D’aucuns pensent qu’ils doivent ravaler leur dignité pour des hypothétiques partenariats, qu’il suffit de rouler, sans avoir déboursé le sou, dans des voitures rutilantes aux portières estampillées de la bannière bleue aux douze étoiles dorées pour cesser d’être homme. Mais quel pays ! Quelle humanité ! Et moi qui ne revendique que la juste réalisation de mes légitimes droits !
La justice tchadienne se fera ou ne se fera pas. Peu m’en chaut. Si j’ai l’insigne honneur de m’adresser à vous, garants de la justice de vos pays respectifs et certainement du monde à travers les multiples institutions internationales, c’est pour nous convoquer, tous, devant le Tribunal de l’Humanité. Quelle humanité devons-nous promouvoir ? Le puissant doit-il continuer à écraser impunément le faible?
Oui, c’est bel et bien d’un crime qu’il s’agit et parce qu’il implique l’UE, une institution européenne dont vous êtes les garants, il m’a semblé bon de vous en informer et de vous interpeller. Des faits, très profonds, gravissimes, d’harcèlement moral et de traitements humiliants et dégradants se sont produits à la Délégation de l’Union Européenne au Tchad. Et quand j’ai appelé à une juste réparation, d’horribles épouvantails ont été brandis, faits de muselières diplomatiques, des trafics d’influence et de menaces de tout genre. Oui, que dire quand d’un côté l’on clame justice alors que la voie d’un règlement amiable n’est pas fermée et qu’au moment de la saisine de cette justice tant clamée, l’on dit au Ministre des Affaires Etrangères que l’affaire est réglée et qu’on ne veut plus en entendre parler. Qu’attend-on de la part de ce Ministre ? Qu’il applaudisse ? Qu’il sévisse ? Qu’il interpelle et corrige l’effronté qui a osé troubler la quiétude du « sphinx » ? Après, l’on aura tout le loisir de claironner que la dictature, la tyrannie et l’oppression sont africaines. Et pourtant, les offices du même Ministre ont été exigés par la même délégation pour aider à la résolution du litige avant d’être outrageusement déclinées.
Il faudrait tout un livre pour vous faire découvrir dans le détail ce que j’ai vécu et continue de vivre. Oui, c’est un crime et je dois à Dieu et à ma famille qui m’a soutenu et me soutient encore d’y avoir survécu. Connaissant le lourd tribut qu’a payé dans un passé très récent, la France, sur l’autel du harcèlement moral avec une avalanche de suicides, cette déclaration ne doit certainement pas sonner à vos ouïes comme quelque chose d’étrange. Je certifie sur l’honneur et j’en fais le serment, que mes accusations ne sont pas vides. Et si les multiples correspondances ici jointes ne vous convainquent pas, vous pourriez diligenter une enquête pour vous faire une opinion plus objective. On ne saurait admettre la corruption d’une institution aux idéaux aussi nobles. Ceci dit, je voudrais comprendre un certain nombre de choses.
Je voudrais en effet comprendre pourquoi l’on a ainsi sévi contre moi sans raison, me faisant passer les heures les plus sombres de ma vie, et avec moi tous ceux qui me sont chers, au sein de cette institution qui sort de ses gonds chaque fois que les droits de l’Homme sont mis à mal quelque part dans le monde.
Je voudrais comprendre pourquoi j’ai été torturé psychologiquement pendant plus d’un an au sein de la Représentation de l’UE au Tchad, et avec moi tous ceux qui me sont chers ? Pourquoi cette institution a refusé de me rendre justice alors qu’elle avait des éléments d’appréciation qui me disculpaient entièrement?
Je voudrais comprendre pourquoi, comme un satrape rusant avec les principes démocratiques, l’UE a modifié l’organigramme de la Délégation pour me contraindre à accepter l’inacceptable, consacrant ainsi la suprématie de l’arbitraire et de l’iniquité sur la justice ?
Je voudrais comprendre pourquoi l’UE voulait ainsi briser mon mental, me chosifier, m’enlever toute dignité et me faire baisser la tête comme un jonc pour le restant de ma carrière et de ma vie?
Je voudrais comprendre pourquoi, après m’avoir licencié injustement, cette institution m’a pris en otage, me torturant psychologiquement, avec les miens, depuis maintenant trois ans, en refusant de mettre en œuvre l’article 11 du contrat rédigé par elle-même ? L’UE n’a-t-elle pas compris toute la portée de l’acte qu’alors elle signait? A–t-elle perdu la mémoire ou ne comprend-elle plus le français qui est pourtant la langue« la plus concise, la plus claire, la langue des diplomates et des souverains ? » (Jean Anouilh, Le rendez-vous de Senlis). Quel diplomate est-on à l’UE ? Rien que cet aspect des choses, vérifiable par tous, consacre la forfaiture, l’imposture, l’hypocrisie, la duplicité, l’arbitraire, l’injustice, l’iniquité, le gangstérisme, la criminalité (que l’on me donne d’autres mots…) d’une institution qui prétend promouvoir l’état de droit, la justice et les droits de l’Homme. Pour paraphraser Charles de Leusse, non, on ne renie sa propre Signature, mais sa nature. En refusant d’honorer sa signature, l’UE a renié ce qu’elle prétend être.
En écrivant ceci, je me rappelle les propos de David YIM, mon ancien collègue de travail, en fait l’un des véritables ambassadeurs de l’Europe au Tchad en lieu et place de Gilles Desesquelles, qui osa dire à ce dernier que Max ne méritait pas les sanctions qui lui étaient infligées et que l’UE ne pouvait prétendre se trouver au Tchad pour promouvoir les valeurs des Droits de l’Homme, de démocratie et de bonne gouvernance et poser un acte qui envoyait un message contraire. Hélas, il ne fut pas écouté par le faux ambassadeur. D’autres collègues firent autant sans être entendus non plus. De même que l’UE, Desesquelles se voul ait un dieu impitoyable.
L’UE fait-elle dans le racisme? La question mérite d’être posée et répondue afin que plus jamais cette institution ne se croie permise de discriminer racialement et impunément les agents locaux. En effet, Gilles Desesquelles ne disait-il pas à qui voulait l’entendre, alors que j’en appelais au siège à Bruxelles pour me rendre justice : « que peut faire un agent local ? », en d’autres termes « que peut faire un non-européen, un africain, un tchadien, en l’occurrence un noir ?». Et le siège à Bruxelles n’a-t-il pas confirmé ses propos en condamnant un innocent? La justice, dans cette institution qu’est l’UE, est-elle réservée aux seuls européens? Le même Gilles ne disait-il pas : «…quand bien même la justice de ton pays te donnerait raison, cela ne te conduira nulle part. Et, quand bien même la décision de justice connaitrait un début d’application, à un certain palier elle sera bloquée...» ? Un diplomate, fut-il de l’Union européenne, a-t-il le droit de mépriser ainsi le Tchad, les tchadiens et leur justice?Avez-vous, en outre, remarqué la force brute, le gangstérisme qui transparaît dans ces propos? Et pourquoi ce mépris? N’est-ce pas encore une fois parce qu’il s’agit d’une justice de tchadiens, d’africains, de noirs? La « démocratie du respect » chère à son excellence Madame Joëlle Milquet, Vice-Première Ministre du gouvernement belge, semble inconnue des diplomates de l’UE ! Et que dire du refus de mettre en application la clause compromissoire du contrat pourtant rédigée par l’UE elle-même. N’est-ce pas parce que devant la puissante Union européenne ne se trouvequ’un petit nègre, de la petite République noire du Tchad, un petit nègre qui ne peut rien faire?
Cette attitude raciste se retrouve déjà au stade initial de cette affaire, quand l’ambassadeur lui-même, et avec lui le siège à Bruxelles, ont choisi de laisser tranquilles les Européens concernés par le dossier ayant donné prétexte à la sanction et de blâmer le noir qui n’avait rien eu à voir avec ledit dossier, quand bien même l’un des Européens, très honnête et très noble, avait dit à l’ambassadeur que s’il fallait blâmer, cela devait commencer par lui, l’initiateur du dossier, puis continuer avec le chef de section –celui-là même qui demandait que Max soit sanctionné- ainsi que trois autres personnes qui avaient géré le dossier avec lui, mais pas Max. Suprême injustice : on me sanctionne pour un dossier que je n’ai pas traité, et quand faisant foi aux professions de foi de l’UE sur la justice, j’en appelle au siège pour que ces sanctions arbitraires soient annulées, on les maintient et on m’en colle une autre. Y comprenez-vous quelque chose ? Il va sans dire, et tout un chacun peut le constater, à moins d’avoir de la peau de saucisson sur les yeux, que cette affaire sent l’arbitraire et la discrimination raciale sur toute la ligne.
Le monde entier doit être édifié. Tout compte fait, mes lettres ouvertes sont lues à grande échelle par une multitude de personnalités grâce à une large diffusion et aux nouvelles technologies de l’information. Tout le monde sait à présent dans le pays, et même au-delà, à quoi riment les beaux discours de cette institution sur les droits de l’homme. Oui, les gens sont médusés, d’autres révoltés et il ne se passe de jours sans que l’on ne me demande où est-ce que j’en suis dans mon bras de fer avec l’Union européenne. Du reste, alors que l’affaire n’avait pas encore été ébruitée, mais qu’elle brûlait à la délégation de l’UE où je me trouvais encore, un haut responsable de la république qui en avait eu vent disait étonné : « Qu’attend Max pour rendre cette affaire publique ? ». Cela vous donne une idée de la perception que les gens ont de l’image de l’institution dans le pays.
Je voudrais comprendre pourquoi l’UE prône l’Etat de droit, les droits de l’Homme, la démocratie et la bonne gouvernance, s’en prend aux gouvernements chinois, russe ou autre dès lors qu’ils ont des problèmes avec leurs dissidents, tout en appliquant en son sein la règle inique et abominable, selon laquelle « l’institution soutient toujours la hiérarchie ». Cette philosophie, poussée à l’extrême, ne veut-elle pas dire qu’outre le racisme qu’elle soutient déjà, l’UE est prête à soutenir le fascisme, le nazisme, le djihadisme, le terrorisme et tous les autres maux et mots en –isme, pourvu qu’ils proviennent de sa hiérarchie ? Cette conclusion somme toute logique est irrécusable et, tout esprit cartésien ne peut qu’y souscrire. Très intéressant de la part d’une institution détentrice du Prix Nobel de la Paix ! Il y a ici de quoi faire retourner Alfred Nobel dans sa tombe.
Excellences Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouvernements d’Europe, le chantier devant vous est grand, si v ous voulez que cette institution reparte aux valeurs originelles d’humanisme qui ont animé les pères fondateurs. Vous devriez peut-être aussi commanditer un audit du respect par cette institution des Droits de l’Homme dans les délégations. En effet, avec une telle philosophie, peut-être ne suis-je pas le seul à avoir subi et à subir ainsi l’arbitraire de l’UE ; peut-être que d’autres avant moi ont été victimes de la vision étriquée de la justice, du pharisianisme et de l’hypocrisie de cette institution.
Je voudrais comprendre pourquoi Madame Hélène CAVET, l’ambassadeur, chef de délégation de l’UE au Tchad succédant à Gilles Desesquelles a menti à Son Excellence Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères du Tchad, lui disant que mon problème avait été réglé et qu’elle ne voulait plus en entendre parler, alors qu’il ne l’est pas? Quel autre mensonge a-t-elle ensuite concoctée qui lui permette de reparaître régulièrement en sa présence et de le regarder dans les yeux sans rougir? Ce mensonge fut déjà servi auparavant quand il s’est agi, à la demande des Affaires Etrangères, de me payer le solde de tout compte. La réponse écrite de l’UE fut : « Cette affaire a été déjà clôturée en collaboration avec les services de l’Inspection du Travail et du bureau Price Water House Coopers Tax and Legal ».
Les diplomates de l’UE n’ont pas assez de jugeote pour comprendre que leur contradicteur aurait beau jeu de réclamer la preuve du règlement du litige. Soit dit en passant, c’est cela même qui fit reculer le chargé d’affaires, Monsieur Eduardo Campos MARTINS, qui dut concéder devant le Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères et l’Inspecteur du Travail que le problème n’avait pas été réglé. Hélas, Mme Hélène CAVET, loin d’en tirer les leçons, revenait avec le même argument éculé et faux, alors qu’elle était déjà en poste quand son chargé d’affaires reconnaissait la vacuité de cette affirmation. Nos fameux diplomates savent pourtant que le contradicteur avait déjà démonté les unes après les autres toutes les fausses accusations fabriquées pour l’incriminer. N’empêche, ils pensaient quand même qu’ils pouvaient persister et signer dans le mensonge et que cela le ferait passer comme lettre à la poste. La déchéance morale et intellectuelle de l’UE est tout simplement dramatique!
Je voudrais comprendre pourquoi, Monsieur Hermann Van Rompuy, Président de l’Union Européenne, interpellé sur cette affaire par une lettre ouverte (son service de presse ayant accusé réception de ladite lettre et l’ayant transmis à son cabinet) , a gardé un silence de marbre, laissant l’institution qu’il dirige continuer par me torturer jusqu’à ce jour?
Je voudrais enfin comprendre pourquoi, interpellés par trois fois parce que destinataires des copies des lettres ouvertes =9crites à Messieurs Gilles Desesquelles et Herman Van Rompuy ainsi que Mme Hélène Cavet, Mme Catherine Ashton, Haute représentante de l’UE et Monsieur José Manuel Barroso, Président de la Commission de l’UE, se sont eux aussi murés dans un silence de morts? Que dire de vos illustres députés, particulièrement de son Honorable Martin SCHULZ, lui aussi informé avec une bonne brochette de ses pairs ?
J’ai fait preuve de beaucoup de patience et de retenue dans cette affaire. Dès la première lettre ouverte à Gilles Desesquelles, je disais déjà que si mes droits avaient été respectés la lettre en question n’aurait pas été écrite. Ce dernier a choisi de faire la politique de l’autruche et les destinataires des lettres suivantes de même.
A l’heure qu’il est, je me considère, ni plus ni moins, comme pris en otage par l’UE, exactement comme les otages de quelque contrée au monde. Demandez, en Europe même, à des gens qui ont souffert ou souffrent de l’arbitraire et ils vous diront que ces propos ne sont pas exagérés. La seule différence entre mes geôliers et les seconds est que ces derniers sont armés de kalachnikovs, tandis que les miens sont armés de la puissance que leur confère le regroupement de vingt-huit (28) pays européens, une puissance sortie pour combattre un homme, de surcroît sans défense. Mais les ressorts de leurs actions sont les mêmes : la méchanceté gratuite et la volonté de nuire à l’autre.
Je vous fais grâce des larmes amères que j’ai versées et des conséquences perverses que j’ai souffertes dans mon âme et ma chair. Tout le monde peut-il se faire une idée exacte du gaz sarin sans l’avoir humé un jour ? Oui, il faut avoir vécu l’horreur pour mieux la comprendre ; ce qui n’est le partage d’aucuns de vos représentants. Mais la justice est l’aspiration de tout être humain. Et je ne me lasserai de la revendiquer, de l’exiger.
Nous voilà à présent devant le tribunal de l’Histoire et de l’Humanité. De deux choses l’une : soit la bannière de la justice, de l’équité, et du droit est levée haut pour mettre bas celle de l’arbitraire, de l’injustice, et du racisme élevée par l’UE sur cette affaire, soit, puisque l’UE est toute puissante et que personne ne peut lui résister, cette dernière continue par flotter allègrement, à toujours et à perpétuité. L’Histoire retiendra alors que l’Union Européenne, Prix Nobel de la Paix, s’est rendue coupable d’Arbitraire, d’Injustice et de Racisme, et que le monde a laissé faire. Alléluia !
En m’excusant de cette intrusion dans votre vécu quotidien déjà chargé de problè mes, je vous prie de croire, Excellences, Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Europe des 28, en l’expression de ma plus haute considération et de mes tchadiennes et sincères salutations.
Post-Scriptum : Avis aux lecteurs anonymes et autres sympathisants
Les cinq milles exemplaires de cette lettre dont vous tenez une copie en main ne pourraient atteindre le bout du monde sans votre concours.
- Lettre Ouverte à Madame Hélène Cavet - Lettre Ouverte à Monsieur Herman Van Rompuy - Lettre Ouverte à Monsieur Gilles Desesquelles
Copie :
- S.E. Monsieur Barack Obama, Président des Etats-Unis d’Amérique
- S.E. Monsieur Jacob Zuma, Président de la République d’Afrique du Sud
- S.E. Monsieur Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie
- S.E. Monsieur Xi Jinping, Président de la République Populaire de Chine
- S.E. Monsieur Hailemariam Desalegn, Premier Ministre de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie, Président de l’Union Africaine
- S.E. Madame Nkosazana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l'UA.
- S.E. Madame Navy Pillay, Haut-Commissaire des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme
- Représentations Permanentes aux Nations-Unies des 191 pays membres de l’ONU
- Membres du Gouvernement du Tchad
- Honorables Députés du Tchad
- Parlements des 28 pays européens membres de l’Union Européenne.
- Organisations Internationales (y compris le Comité du Prix Nobel)
- Organisation Internationale de la Francophonie
- L.E. Messieurs les Ministres des Affaires Etrangères des 28 pays européens membres de l’UE
- Ambassades accréditées au Tchad
- Grandes Institutions du Tchad
- AFLCD-Allemagne, CRAN-France, The Danish Institute for Human Rights, Ligue Internationale Contre le Racisme, MRAP, SOS Racisme, The International Ombudsman Institute
- Associations nationaux et internationaux de Défense des Droits Humains
- Partis Politiques du Tchad
- Quelques Partis Politiques de pays européens membres de l’UE
- Médias nationaux et internationaux (y compris les sites internet)
- Avocats….
[[1] Allemagne: S.E. Mme Angela Merkel; Autriche: S.E. Dr. Heinz Fischer ; Belgique : S.E. Mr. Elio Di Rupo ; Bulgarie : S.E. Mr. Plamen Oresharski ;Chypre : S.E. Mr. Nicos Anastasiades ; Croatie : S.E. Mr. Zoran Milanovic ; Danemark : S.E. Mr. Helle Thorning-Schmidt ; Espagne : S.E. Mr. Mariano Rajoy Brey ; Estonie : S.E. Mr. Andrus Ansip ; Finlande : S.E. Mr. Jyrki Katainen ; France : S.E. Mr. François Hollande ; Grèce : S.E. Mr. Antonis Samaras ;Hongrie : S.E. Mr. Viktor Orban ; Irlande : S.E. Mr. Enda Kenny ; Italie : S.E. Mr. Enrico Letta ; Latvie : S.E. Mr. Valdis Dombrovskis ; Lithuanie : S.E. Mr. Algirdas Butkevicius ; Luxembourg : S.E. Mr. Jean-Claude Junker ; Malte : S.E. Dr. Joseph Muscat ; Pays-Bas : S.E. Mr. Mark Rutte ; Pologne : S.E. Mr. Donald Tusk ; Portugal : S.E. Mr. Pedro Passos Coelho ; République Tchèque : S.E. Mr. Milos Zeman ; Roumanie : S.E. Mr. Victor-Viorel Ponta ; Royaume-Uni : S.E. Mr. David Cameron ; Slovaquie ; S.E. Mr. Ivan Gasparovic ; Slovénie : S.E. Mr. Alenka Bratusek ; Suède : S.E. Mr. Frederik Reinfeldt