LE SOUS-PREFET D’AM-ZOER REJOINT L’UFCD
Le colonel MOUSTAPHA HASSAN ABAKAR est à la tête de la sous-préfecture d’Am-zoer depuiis un an. Il vient de basculer dans le camp de l’Union des Forces pour le Changement et la Démocratie. A l’instar des centaines de ses compagnons d’armes, Moustapha Hassan Abakar a bravé les barrières érigées par les forces de Déby pour atteindre les positions avancées de l’UFCD.
Il ressort de l’entretien que nous avons eu avec le colonel Moustapha Hassan Abakar que le mouvement des Tchadiens vers le macquis s’intensifie et ira crescendo parce que la situation devient insupportable. Les exactions de toutes sortes, le nespotisme, l’insécurité, les attaques de la milice Abtéké, les viloations quotidiennes et massives des droits de l’homme et les pratiques criminelles de toutes sortes sont à l’origine de cette ruée vers le maquis en général et l’UFCD en particulier. LesTchadiens n’ont pas d’autre choix que de prendre les armes contre la dictature rampante de Deby.
Avant de quitter son poste et utilisant les prérogatives de ses fonctions, le colonel Moustapha Hassan Abakar a fait une tournée à l’intérieur de sa circonscription. Cette sortie lui a permis de constater de visu les problèmes auxquels sont confontées les populations et de s’enquérir de l’état d’esprit des différentes couches sociales. Toutes les personnes qu’il a rencontrées tiennent le même langage de rejet du système de Deby et expriment le même ras-le-bol.
Ce que j’ai compris des intentions réelles de Déby est décevant, dit-t-il. Le Tchad est pris en otage par un système véreux qui n’entend donner aucune chance de survie aux populations Le colonel Moustapha Hassan Abakar est arrivé à la conclusion que le Tchad ne sortira de la misère et du désordre que lorsque le dictateur sera chassé du pouvoir. Déby ne travaille pas pour le peuple tchadien. Il a abandonné ses fonctions de chef d’Etat pour ne s’occuper que des intinrêts familiaux. A titre d’exemple,toute la chair à canon qu’il jette dans les batailles contre l’opposition armée est une force hétéroclite. C’est une floppée d’hommes en armes qu’on peut qualifier de tout, sauf d’une armée nationale. C’est la seule armée au monde qui n’a pas de casernes.
Les matériels militaires sont stockés dans les quartiers. Depuiis quelques semaines des quantités importantes de cet arsenal sont trnsférés dans des cachettes amenagées dans les montagnes de l’Ennedi. Les Toroboro dont la base est installée à Amdjeress sont les principaux bénéficiaires de cette poudrière. Les Tchadiens soupçonnent même leur président de préparer les conditions d’une rebellion dont il prendra la tête au cas où il venait à être chassé du pouvoir. A l’intérieur du pays, les ponts sont définitivement rompus entre les populations et le pouvoir de Deby. Toutes les composantes de la communauté ne demandent que le départ du dictateur.
Pour montrer que plus rien ne le lie à ses compatriotes, Déby fait occuper les concessions abandonnées par leurs propriétaires. En effet beaucoup de gens fuient chaque jour la capitale pour éviter d’être pris en chasse par les hommes de Déby au moment de la chute de la dictature.Les Tchadiens ont en mémoire toutes les atrocités que Déby et ses hommes à tout faire leur ont fait connaître après les combats de N’Djaména en février 2008
Ce qui se passe en ce moment dans le pays en général et dansles régions du Ouadaï et du Guéra et les Départements du Dar-tama et d’Assonga en particulier est très grave. Dans ces régions, les gens sont traités de rebelles et offerts en pature à tous les malfrats que compte le système de Deby. Les assassinats, viols, pillages, destructions des villages sont le lot quotidien des populations du Dar tama et du Département d’Assongha. Il ne se passe pas de jour où des villages ne soient pas attaqués et detruits par la Milice de Deby dans ces deux Départements.
J’ai été temoin, juste avant mon départ, de l’assissinat d’un paisible citoyen dans la ville d’Am-Zoer. Souleyman Adam, âgé de 40 ans environ, a été abattu froidement en plein jour sous le regard impuissant de la population et des agents administratifs. Ces scènes sont légion sur l’ensemble du territoire national. Dans la ville de Biltine, nous avons assisté en juillet 2008 à un carnage contre de paisibles citoyens. Cet acte odieux a été dirigé par l’un des hommes de main de Deby, le Gouverneur de la région de Ouadi Fira, Ramadan Erdibou .
Moustapha Abakar lance un appel pressant à ceux qui continuent de servir encore dans l’armée de Deby de la quitter pour rejoindre l’UFCD. Toutes les forces vives du pays doivent se mobiliser pour contribuer à la chute de la dictature, ajoute-t-il.
Propos recueillis par Djédé Kourtou Gamar
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