Depuis les événements dramatiques qui se déroulent en Libye, des interventions de personnes se réclamant de l’opposition tchadienne affirment avec certitude de la présence des mercenaires tchadiens aux côtés des forces gouvernementales libyennes et qui participent à la répression des manifestants.
Ces allégations sont relayées par certaines télévisions qui n’hésitent pas à faire admettre auprès de l’opinion libyenne et internationale que les mercenaires africains et principalement tchadiens sont responsables de tueries et de meurtres des pauvres populations civiles désarmées.
Aussi face à cette agitation l’UFR tient à faire la mise au point suivante :
- Dans l’état actuel des informations que nous possédons aucune preuve réelle nous a été apportée sur la présence de ces soi-disant mercenaires africains et moins encore tchadiens et des supposés exactions et de meurtres qu’ils auraient commis.
- Le fait de combattre le régime de N’djamena n’autorise pas certaines personnes se réclamant de l’opposition tchadienne à prendre des positions aussi légères sans en apporter la preuve mettant en danger la vie des milliers de tchadiens vivant en Libye
- Les événements dramatiques qui se déroulent dans ce pays frère doit nous inciter à la plus grande prudence en mesurant nos propos et à adopter un comportement responsable et digne
En effet ayant suivi dès le 17 février courant le drame qui se joue en Libye aucune preuve déterminante et convaincante n’a été encore apportée par les télévisions qui couvrent ces événements de la présence de mercenaires africains. Aucun témoignage précis n’a pu corroborer ce fait. Les très rares personnes présentées comme des mercenaires sont des preuves encore insuffisantes et invérifiables compte tenu du climat de propagande de chacun des camps en conflit.
Nous avons, au contraire, vu et entendu une manifestation de haine contre les noirs et les africains par des manifestants convaincus de la réalité de ces rumeurs qui s’enflent de jour en jour et désormais relayés par certains d’entre nous, eux- mêmes manipulés par des médias en mal de sensationnalisme et d’exclusivité.
La colonie tchadienne expatriée en Libye est l’une des plus importantes et il faut éviter de la livrer en pâture et à la vindicte populaire et les faire passer pour des boucs émissaires idéals. L’amalgame Noir ou africain=mercenaire est trop facile et gagne de l’ampleur en Libye faisant craindre les pires bavures.
Il ne faut pas oublier que l’armée libyenne est aussi composée de noirs car il y a des populations noires dans ce pays et qui sont très nombreuses. Il existe par exemple des villages entiers libyens composés de Toubous autour de la frontière avec le Tchad et le Niger. L’armée libyenne comprend en son sein des milliers d’officiers et d’hommes de troupe noirs et leur présence n’est pas une surprise sauf pour ceux qui découvrent, à l’occasion de ces événements, la Libye et sa complexité tribale et ethnique.
L’opposition tchadienne n’a absolument aucune preuve de la présence ou non des mercenaires africains en Libye ; elle lance donc un appel à chacun pour mesurer l’ampleur de ces événements et d’être suffisamment responsables pour ne pas mettre en péril la vie de nos compatriotes qui peuvent êtres accusés à tort d’être les responsables de ces massacres qui, si elles s’avèrent, ne peuvent incomber qu’aux dirigeants libyens et à leur armée.
Nous ne pouvons que souhaiter ardemment que la Libye retrouve la paix et la sécurité et qu’elle choisisse librement son destin. La stabilité et la cohésion de ce pays frère est un élément important pour l’Afrique et particulièrement pour notre pays.
L’opposition tchadienne se tient toujours aux côtés de ceux qui luttent pour un devenir meilleur et exprime son attachement à la paix à la liberté et à la démocratie.
Fait le 26 fevrier 2011
ABDERAMAN KOULAMALLAH
Porte Parole de l’UFR