Le billet du vendredi, une chronique hebdomadaire de Michelot Yogogombaye
Nous sommes tous dans un même bateau
Ce 11 août 1960 à Fort-Lamy, lorsque François Tombalbaye achevait de lire la déclaration d’indépendance du Tchad à la lumière d’une lampe torche de poche, au milieu de quelques agents français suspects, la joie se laissait éclater dans tout le pays. A l’image d’autres africains, nombreux en cette année, les tchadiennes et tchadiens, entonnaient comme une seule personne le nouveau hymne national :
« Peuple tchadien, debout et à l’ouvrage ; Tu as conquis ta terre et ton droit ;Ta liberté naitra de ton courage ; Lèves les yeux, l’avenir est à toi …» !
Nos pères et mamans chantaient aussi : « Vive notre pays, notre chère patrie ; À toi la joie la paix, l’honneur et notre amour. Vive le Tchad, pays de nos aïeux, nous te serons fidèles etc.… » .
Les mots patrie, honneur, liberté droit, amour, prospérité, indépendance etc. étaient des monèmes qui nous faisaient rêver ce matin du onze août 1960. Les concepts et thèmes du « développement et prospérité » étaient à la mode. Ils étaient devenus même la pierre angulaire du nouveau Tchad qui venait ainsi d’entrer dans la sphère de sa souveraineté internationale : un territoire vaste, parsemé de fleuves, rivières et de lacs aux eaux douces très poissonneux ; un cheptel riche et varié ; de terres arables partout ; un sous sol saturé de richesse insoupçonnées et un pays très peu peuplé avec moins de 1200 tchadiens et tchadienne ayant le niveau de l’actuel baccalauréat. Tel était le décor en 1960. Que nous reste-t-il aujourd’hui de cette indépendance, de ce Tchad-là ?
Aujourd’hui en effet, en regardant le chemin parcouru, on est obligé de se poser un certain nombre de questions :
1.Où nous situons-nous en ce moment
par rapport à l’évolution de notre société?
par rapport à l’Afrique ? et
par rapport au reste du Monde ?
2.Nous sommes-nous posés assez consciencieusement de questions sur les véritables causes de la décadence actuelle de notre pays ? Des turbulences qui le traversent depuis son indépendance? De sa dépendance, du pillage de sa richesse, de son exploitation, son humiliation et de la domination physique et culturelle que nous subissons, nous tchadiens, en tant que peuple en ce moment?
3.Qu’en est-il du respect de la valeur et de la dignité humaine dans notre pays ?
4.Qu’en est-il de la question de la sécurité juridique, du respect et de la protection des droits humains et des libertés fondamentales dans notre pays ?
5.Sommes-nous en sécurité à l’intérieur de nos frontières, dans notre domicile ?
6.Qu’en est-il du Tchad, notre pays, en tant que « communauté juridique de destin » ? En tant que patrie, objet d’amour et de vénération ? En tant que République ? En tant qu’Etat, entant que Nation développée et prospère?
7.Où sommes-nous avec le Tchad et que deviennent l’Etat et la République du Tchad ?
8.Où se situe aujourd’hui le peuple tchadien avec son pacte social, son identité, son histoire, sa culture et comment vivent les tchadiennes et les tchadiens en ce début du troisième millénaire?
9.En tant que « peuple », avons-nous accompli notre mission historique pour le Tchad et pour l’Afrique ?
10. Enfin quel Etat allons-nous laisser en héritage aux générations futures, à nos enfants?
Telles sont des questions qu’aucun tchadien consciencieux ne peut s’empêcher de se poser. Je me les suis quotidiennement posé ! Sans trouver et ou apporter de réponses ni solutions, évidemment ! Et pour cause, les réponses et solutions à ces questions ne peuvent point venir du seul minable Yogogombaye que je suis, mais de tous les tchadiennes et les tchadiens. A défaut de me fabriquer tout seul les réponses et solutions que je n’ai pas pour ces questions, j’ai tout de même fait quelques constats. Désagréables d’ailleurs!
Oui, en regardant le chemin jusque-là parcouru, je constate entre autres choses que les slogans de notre fameuse indépendance du onze août 19960 ne tiennent plus debout! D’abord la dite indépendance n’est que nominale. Ensuite, le niveau de développement et de croissance économique et social promis et auquel nous aspirons légitimement n’est simplement pas atteint. Au contraire. Nombreux sont les experts qui pensent d’ailleurs que le Tchad d’aujourd’hui est un état « Néant ». Et pour cause ! Qu’il s’agisse du Sud ou du Nord, rien d’autre que des galères !
Galères, galères de galères ! Oui, galères pour les uns, hydroglisseur pour les autres. C’est pourquoi c’est en Arche que nous métamorphosons notre vaisseau Tchad dans ce billet du premier vendredi du premier mois de Ramadan sans Ibni Oumar Mahamat Saleh! Que le déséquilibre ne nous fasse pas chavirer et que tous à bord nous puissions vivre décemment. C’est inéluctable. C’est une question de survie. La survie de la nation tchadienne !
Car nous sommes tous dans ce même, unique et commun bateau, en ce moment, lequel est en dérive en plein océan de perdition. Il est impossible pour quiconque, même pas pour le bourreau Deby, de sauter par-dessus bord de ce navire. Il nous faut donc mettre tous ensemble le cap sur un nouveau Tchad plus équitable ; vers un développement véritablement justice et écologiquement durable de notre pays ; vers une réparation juste et équitable des richesses tirées de nos ressources. Tout le monde y gagnera.
Je constate aussi, et en outre, au niveau de l’embarcation conduite par ce capitaine appelé Deby, que la barque des malheurs et de la pauvreté embarque, déchoit et déchoque des familles tchadiennes entières. Les régions, toutes les régions économiques de notre pays, toute voile dehors chacune avec ses matelots, cherchent imperturbablement à rapprocher les rives de l’océan de malheurs, écartelées et prises au piège par des individus sans cœur, sans loi et sans foi qu’on a installés à la tête du pays au nom d’un « pré carré » à conserver coute que coute dans son giron !
Réussirons-nous à nous en sortir sans aucune révolte populaire à dimension historique ? Réussirons-nous à redresser le gouvernail sans aucun sursaut national ? Sans doute pas. Tant l'amélioration de la carène collective est indispensable sous peine de prendre l'eau. Or, les vagues sont nombreuses qui malmènent le bateau : « le pays est livré, depuis maintenant 18 ans, pieds et poings liés à une bande de pillards qui tuent, violent, humilient à longueur de journées. Des assassinats massifs et ou ciblés ; des tortures, des meurtres et autres détournements des deniers publics sont des jeux favoris, sinon une partie de chasse sportive de ces « quidams » sans peu scrupule, sans aucune notion de ce qu’est « l’Etat » et « la gestion publique ». Des centaines de villages brûlés, des affrontements interethniques délibérément provoqués ; des troupeaux de bétails volés, des viols collectifs à desseins pour humilier; des nominations et des « définitivement mis fin aux fonctions de.. » sans tenir compte de la continuité de l’Etat etc. La liste est longue. Le pays a, pour ainsi dire, en permanence la tête sous le billot royal du clan. La mort plane en permanence sur « tout ce qui apparaît de loin ou de près comme un opposant. Et n’importe qui, plus ou moins déguisé en général ou simple soldat et se faisant passé pour un Zaghawa peut entrer tranquillement dans n’importe quelle maison, pour y arrêter, torturer et surtout abattre n’importe qui, n’importe quand » et ressortir tranquillement sans en être inquiété. L'intérêt général et national tend dans notre pays à s'effacer sinon à disparaître du vocabulaire de nos populations, si éloignées de la sécurité et du confort et qui sont aujourd’hui obligées de vivre les dents serrées.
Dans ce triste et funèbre décor, notre seul, unique et commun navire à tous n’est-il pas en danger de naufrage ? Comment de temps allons-nous encore attendre médusés un hypothétique sauveur à venir de l’extérieur ? Combien de temps allons-nous encore rester indifférents face à ce danger qui menace le navire dans le quel nous sommes tous logés? Qu'allons nous apporter, « Nous » qui avons la possibilité de faire quelque chose de nationale, à quels cordages allons-nous souquer pour que notre « bateau commun » puisse s’en sortir et venir à bon port? À quel timon allons-nous maintenir le contrôle du cap? Suivant quels objectifs alimenterons-nous l’expédition? Sur quel pont allons-nous percher pour orienter la boussole afin qu’à bord du navire, personne ne soit égaré?
La tâche de formation, d’éducation, de sensibilisation et d’information est, à notre avis, essentielle. Mais aussi et surtout à l’heure actuelle le sens de responsabilité de la lutte armée s’impose comme un devoir sacré ! La résistance et la lutte armée restent un devoir et une responsabilité individuelle pour nous tous. Elles doivent être hissées au faîte de nos consciences pour enfin engager une bataille décisive et sans merci cet automne pour l’avènement d’un autre Tchad dès 2009.
Pour notre part, nous, qui n’avons pas le doigt à la gâchette, c’est à la plume que nous nous confions. S'il y a quelle que action à entreprendre, ce serait d'agir ici en informant l’opinion publique internationale sur le mal du siècle du peuple tchadien. Étant entendu que l’information et la communication constituent elles aussi la meilleure arme de défense antiaérienne pour nos populations.
Nous avons tous intérêt à cette obligation, à quel que lieu où nous sommes, pour que la voile se maintienne gonflée afin d’éviter que le navire ne chavire. Car ne l’oublions pas : nous avons le devoir moral envers non seulement les générations futures mais aussi envers nous-mêmes. Il n’y a, dans cette lutte pour la survie, ni sudiste, ni nordiste. Il n’y a que des tchadiens qui ont une tumeur cancéreuse dans le cerveau de leur nation. Les effets néfastes de cette tumeur et ses conséquences ne font pas de distinction entre nordiste et sudiste, entre musulman et chrétien: il y a eu Joseph Béhidi, Laokein Bardé, Kette Moïse. Mais il y a eu aussi Abas Koty, Goukouni Guet, et maintenant Ibni Oumar Mahamat Saleh, pour ne citer que ceux-là. Personne n’est à l’abri. C'est dire combien nous sommes tous concernés par cette mort soudaine et immédiate qui plane au dessus de nos têtes. Nous sommes tous dans un seul, même et unique bateau, et dans ce bateau il n'y a pas de paradis privé, pas même un abri garanti à l’intérieur du clan assassin.
Michelot Yogogombaye
[email protected].
billet du vendredi
Ce 11 août 1960 à Fort-Lamy, lorsque François Tombalbaye achevait de lire la déclaration d’indépendance du Tchad à la lumière d’une lampe torche de poche, au milieu de quelques agents français suspects, la joie se laissait éclater dans tout le pays. A l’image d’autres africains, nombreux en cette année, les tchadiennes et tchadiens, entonnaient comme une seule personne le nouveau hymne national :
« Peuple tchadien, debout et à l’ouvrage ; Tu as conquis ta terre et ton droit ;Ta liberté naitra de ton courage ; Lèves les yeux, l’avenir est à toi …» !
Nos pères et mamans chantaient aussi : « Vive notre pays, notre chère patrie ; À toi la joie la paix, l’honneur et notre amour. Vive le Tchad, pays de nos aïeux, nous te serons fidèles etc.… » .
Les mots patrie, honneur, liberté droit, amour, prospérité, indépendance etc. étaient des monèmes qui nous faisaient rêver ce matin du onze août 1960. Les concepts et thèmes du « développement et prospérité » étaient à la mode. Ils étaient devenus même la pierre angulaire du nouveau Tchad qui venait ainsi d’entrer dans la sphère de sa souveraineté internationale : un territoire vaste, parsemé de fleuves, rivières et de lacs aux eaux douces très poissonneux ; un cheptel riche et varié ; de terres arables partout ; un sous sol saturé de richesse insoupçonnées et un pays très peu peuplé avec moins de 1200 tchadiens et tchadienne ayant le niveau de l’actuel baccalauréat. Tel était le décor en 1960. Que nous reste-t-il aujourd’hui de cette indépendance, de ce Tchad-là ?
Aujourd’hui en effet, en regardant le chemin parcouru, on est obligé de se poser un certain nombre de questions :
1.Où nous situons-nous en ce moment
par rapport à l’évolution de notre société?
par rapport à l’Afrique ? et
par rapport au reste du Monde ?
2.Nous sommes-nous posés assez consciencieusement de questions sur les véritables causes de la décadence actuelle de notre pays ? Des turbulences qui le traversent depuis son indépendance? De sa dépendance, du pillage de sa richesse, de son exploitation, son humiliation et de la domination physique et culturelle que nous subissons, nous tchadiens, en tant que peuple en ce moment?
3.Qu’en est-il du respect de la valeur et de la dignité humaine dans notre pays ?
4.Qu’en est-il de la question de la sécurité juridique, du respect et de la protection des droits humains et des libertés fondamentales dans notre pays ?
5.Sommes-nous en sécurité à l’intérieur de nos frontières, dans notre domicile ?
6.Qu’en est-il du Tchad, notre pays, en tant que « communauté juridique de destin » ? En tant que patrie, objet d’amour et de vénération ? En tant que République ? En tant qu’Etat, entant que Nation développée et prospère?
7.Où sommes-nous avec le Tchad et que deviennent l’Etat et la République du Tchad ?
8.Où se situe aujourd’hui le peuple tchadien avec son pacte social, son identité, son histoire, sa culture et comment vivent les tchadiennes et les tchadiens en ce début du troisième millénaire?
9.En tant que « peuple », avons-nous accompli notre mission historique pour le Tchad et pour l’Afrique ?
10. Enfin quel Etat allons-nous laisser en héritage aux générations futures, à nos enfants?
Telles sont des questions qu’aucun tchadien consciencieux ne peut s’empêcher de se poser. Je me les suis quotidiennement posé ! Sans trouver et ou apporter de réponses ni solutions, évidemment ! Et pour cause, les réponses et solutions à ces questions ne peuvent point venir du seul minable Yogogombaye que je suis, mais de tous les tchadiennes et les tchadiens. A défaut de me fabriquer tout seul les réponses et solutions que je n’ai pas pour ces questions, j’ai tout de même fait quelques constats. Désagréables d’ailleurs!
Oui, en regardant le chemin jusque-là parcouru, je constate entre autres choses que les slogans de notre fameuse indépendance du onze août 19960 ne tiennent plus debout! D’abord la dite indépendance n’est que nominale. Ensuite, le niveau de développement et de croissance économique et social promis et auquel nous aspirons légitimement n’est simplement pas atteint. Au contraire. Nombreux sont les experts qui pensent d’ailleurs que le Tchad d’aujourd’hui est un état « Néant ». Et pour cause ! Qu’il s’agisse du Sud ou du Nord, rien d’autre que des galères !
Galères, galères de galères ! Oui, galères pour les uns, hydroglisseur pour les autres. C’est pourquoi c’est en Arche que nous métamorphosons notre vaisseau Tchad dans ce billet du premier vendredi du premier mois de Ramadan sans Ibni Oumar Mahamat Saleh! Que le déséquilibre ne nous fasse pas chavirer et que tous à bord nous puissions vivre décemment. C’est inéluctable. C’est une question de survie. La survie de la nation tchadienne !
Car nous sommes tous dans ce même, unique et commun bateau, en ce moment, lequel est en dérive en plein océan de perdition. Il est impossible pour quiconque, même pas pour le bourreau Deby, de sauter par-dessus bord de ce navire. Il nous faut donc mettre tous ensemble le cap sur un nouveau Tchad plus équitable ; vers un développement véritablement justice et écologiquement durable de notre pays ; vers une réparation juste et équitable des richesses tirées de nos ressources. Tout le monde y gagnera.
Je constate aussi, et en outre, au niveau de l’embarcation conduite par ce capitaine appelé Deby, que la barque des malheurs et de la pauvreté embarque, déchoit et déchoque des familles tchadiennes entières. Les régions, toutes les régions économiques de notre pays, toute voile dehors chacune avec ses matelots, cherchent imperturbablement à rapprocher les rives de l’océan de malheurs, écartelées et prises au piège par des individus sans cœur, sans loi et sans foi qu’on a installés à la tête du pays au nom d’un « pré carré » à conserver coute que coute dans son giron !
Réussirons-nous à nous en sortir sans aucune révolte populaire à dimension historique ? Réussirons-nous à redresser le gouvernail sans aucun sursaut national ? Sans doute pas. Tant l'amélioration de la carène collective est indispensable sous peine de prendre l'eau. Or, les vagues sont nombreuses qui malmènent le bateau : « le pays est livré, depuis maintenant 18 ans, pieds et poings liés à une bande de pillards qui tuent, violent, humilient à longueur de journées. Des assassinats massifs et ou ciblés ; des tortures, des meurtres et autres détournements des deniers publics sont des jeux favoris, sinon une partie de chasse sportive de ces « quidams » sans peu scrupule, sans aucune notion de ce qu’est « l’Etat » et « la gestion publique ». Des centaines de villages brûlés, des affrontements interethniques délibérément provoqués ; des troupeaux de bétails volés, des viols collectifs à desseins pour humilier; des nominations et des « définitivement mis fin aux fonctions de.. » sans tenir compte de la continuité de l’Etat etc. La liste est longue. Le pays a, pour ainsi dire, en permanence la tête sous le billot royal du clan. La mort plane en permanence sur « tout ce qui apparaît de loin ou de près comme un opposant. Et n’importe qui, plus ou moins déguisé en général ou simple soldat et se faisant passé pour un Zaghawa peut entrer tranquillement dans n’importe quelle maison, pour y arrêter, torturer et surtout abattre n’importe qui, n’importe quand » et ressortir tranquillement sans en être inquiété. L'intérêt général et national tend dans notre pays à s'effacer sinon à disparaître du vocabulaire de nos populations, si éloignées de la sécurité et du confort et qui sont aujourd’hui obligées de vivre les dents serrées.
Dans ce triste et funèbre décor, notre seul, unique et commun navire à tous n’est-il pas en danger de naufrage ? Comment de temps allons-nous encore attendre médusés un hypothétique sauveur à venir de l’extérieur ? Combien de temps allons-nous encore rester indifférents face à ce danger qui menace le navire dans le quel nous sommes tous logés? Qu'allons nous apporter, « Nous » qui avons la possibilité de faire quelque chose de nationale, à quels cordages allons-nous souquer pour que notre « bateau commun » puisse s’en sortir et venir à bon port? À quel timon allons-nous maintenir le contrôle du cap? Suivant quels objectifs alimenterons-nous l’expédition? Sur quel pont allons-nous percher pour orienter la boussole afin qu’à bord du navire, personne ne soit égaré?
La tâche de formation, d’éducation, de sensibilisation et d’information est, à notre avis, essentielle. Mais aussi et surtout à l’heure actuelle le sens de responsabilité de la lutte armée s’impose comme un devoir sacré ! La résistance et la lutte armée restent un devoir et une responsabilité individuelle pour nous tous. Elles doivent être hissées au faîte de nos consciences pour enfin engager une bataille décisive et sans merci cet automne pour l’avènement d’un autre Tchad dès 2009.
Pour notre part, nous, qui n’avons pas le doigt à la gâchette, c’est à la plume que nous nous confions. S'il y a quelle que action à entreprendre, ce serait d'agir ici en informant l’opinion publique internationale sur le mal du siècle du peuple tchadien. Étant entendu que l’information et la communication constituent elles aussi la meilleure arme de défense antiaérienne pour nos populations.
Nous avons tous intérêt à cette obligation, à quel que lieu où nous sommes, pour que la voile se maintienne gonflée afin d’éviter que le navire ne chavire. Car ne l’oublions pas : nous avons le devoir moral envers non seulement les générations futures mais aussi envers nous-mêmes. Il n’y a, dans cette lutte pour la survie, ni sudiste, ni nordiste. Il n’y a que des tchadiens qui ont une tumeur cancéreuse dans le cerveau de leur nation. Les effets néfastes de cette tumeur et ses conséquences ne font pas de distinction entre nordiste et sudiste, entre musulman et chrétien: il y a eu Joseph Béhidi, Laokein Bardé, Kette Moïse. Mais il y a eu aussi Abas Koty, Goukouni Guet, et maintenant Ibni Oumar Mahamat Saleh, pour ne citer que ceux-là. Personne n’est à l’abri. C'est dire combien nous sommes tous concernés par cette mort soudaine et immédiate qui plane au dessus de nos têtes. Nous sommes tous dans un seul, même et unique bateau, et dans ce bateau il n'y a pas de paradis privé, pas même un abri garanti à l’intérieur du clan assassin.
Michelot Yogogombaye
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