Les Africains sont encore passés à côté de la plaque comme à l'accoutumée au sommet de l'OCI de Dakar. Pour une fois de plus, ce sommet s'est tenu en terre d'Afrique Noire. Si les pays Arabes profitent de telles circonstances pour montrer leur solidarité, à juste titre, et pointer du doigt leur ennemi commun Israël, les Africains, eux, brillent par leur manque de solidarité et de courage. Ils ont encore été à côté de la plaque, notamment par rapport à la crise tchadienne. Rien d'étonnant. Ce sont des Africains. On se croirait encore au sommet de l'OUA.
Le sommet de l'OCI, une rencontre de si grande envergure, a coïncidé avec une situation par trop critique au Tchad. On est au lendemain d'une grande offensive de rebelles qui ont tenté de renverser Idriss Déby Itno. Le sommet de Dakar a affiché clairement ses objectifs : développer la solidarité dans le monde musulman et combattre l’islamophobie. Il faut le dire en termes très clairs : par rapport au Tchad, ces deux objectifs n'ont pas été atteints. Voici pourquoi :
SOLIDARITÉ DANS LE MONDE MUSULMAN : Le Tchad est un pays qui abrite une forte communauté musulmane. Presque un Tchadien sur deux se réclame de la religion musulmane. Or, ce pays, membre de l'OCI, vient justement d'être secoué par une crise politique très grave qui a fait plusieurs centaines de victimes, en majorité musulmanes d'ailleurs. Si les pays membres de l'OCI prenant part au sommet de Dakar étaient sérieux par rapport au problème tchadien, ils devraient poser le problème tchadien dans tous ses aspects, et les discuter, cartes sur table afin de trouver des solutions durables à la situation indescriptible que traverse en ce moment le Tchad. Mais le vrai problème tchadien a été dissimulé sous la table.
Le vrai problème tchadien que tout le monde connaît, le voici : Idriss Déby a renversé en 1990, un dictateur criminel hors pair, Hissein Habré, et a promis de donner aux Tchadiens un cadeau, qui n'est "ni or ni argent, mais la liberté et la démocratie". Mais la tentation de rester au pouvoir à vie, contre la volonté populaire a fini par prendre le dessus. Pour que ce doux rêve soit réalité, Idriss Déby a un soutien de taille : la France. Cette France qui n'aime les Noirs. C'est un plaisir pour la France que de voir mourir des Noirs. Avec le nouveau président, Sarkozy, la haine et le mépris des Noirs sont plus ostensibles que jamais.
La France a donc ouvertement soutenu le sanguinaire Déby pendant les combats du 2 et 3 février 2008. Déby a fini par prendre le dessus. Sur ordre de Paris, tous les principaux opposants civils, de véritables démocrates, ont été arrêtés. Sarkozy, sur le chemin de l'Afrique du Sud, s'est arrêté à N'Djaména pour féliciter Déby pour la torture infligé aux Noirs Tchadiens. Si aujourd'hui, on a des signe de vie de Lol Mahamat Choua et de Yorongar, Ibni Oumar Mahamat Saleh est toujours porté disparu. Idriss Déby est en train de modifier la cartographie de la capitale N'Djaména, dans le seul but de sauver son pouvoir contre une éventuelle attaque armée. Comme Déby Itno ne veut plus de démocratie au Tchad, la seule alternative reste la force.
En brillant élève de Habré, Déby ne comprend que le langage des armes. Aujourd'hui, la rébellion armée reste l'ultime solution pour apporter un changement à la tête du Tchad. Voilà le vrai problème tchadien qu'il fallait aborder comme tel au sommet de Dakar. Les personnes âgées forcent le respect en Afrique, sauf le président Sénégalais Abdoulaye Wade. Ce vieillard rêvant lui aussi d'une présidence à vie, ne peut que soutenir Déby. Il a donc posé le problème tchadien sous un angle imposé par Déby et la France : un problème tchado-soudanais qu'on peut balayer par une simple poignée de mains et un échange de sourire entre les présidents Tchadien et Soudanais. Le correspondant de RFI à Dakar n'a pas manqué de le souligner : ce geste de réconciliation entre Déby et El Béchir, ne résout pas les problèmes de fond que sont : les crises politiques qui ont été à l'origine de la naissance des rébellions armées au Tchad et au Soudan. Les Africains, et les Tchadiens soucieux de voir la paix réelle au Tchad, sont donc restés sur leur faim par rapport à la façon dont le problème tchadien a été abordé à Dakar.
Sur ce plan, le sommet de l'OCI a manqué à un de ses objectifs qui est la solidarité dans le monde musulman. Car, c'était le moment où jamais, la France, principal soutien de Déby dictateur, devrait être interpellée. La France devait être invitée à s'expliquer au sommet de Dakar par rapport à son soutien à un dictateur, un tueur comme Déby ! Mais rien n'a été fait. Un dictateur criminel continue de sévir au Tchad sous le regard impitoyable de la communauté internationale. Il faut le dire : le monde musulman a manqué de solidarité par rapport au Tchad, au sommet de Dakar.
COMBATTRE L'ISLAMOPHOBIE : Idriss Déby, lui-même musulman semble-t-il, n'arrête jamais de présenter le Tchad comme une victime de l'Islam soudanais, à chaque fois qu'il fait face à une attaque armée, de ses propres compatriotes qui se sont vus obligés de prendre les armes contre son régime sanguinaire. Déby accuse Oumar El Béchir de vouloir imposer un islamisme pur et dur au Tchad. Il a présenté les quelques prisonniers pris parmi les rebelles comme étant des recrutés d'Al Qaidah. Du coup, Déby est islamophobe affiché. C'est on ne peut plus clair ! Le sommet de l'OCI de Dakar était donc le moment opportun pour interpeller le président Tchadien sur son islamophobie. Mais rien : un islamophobe musulman, parmi les musulmans, c'est passé à Dakar comme lettre à la poste. Finalement, on peut dire que les sommets de l'OCI ne sont pas différents des sommets de l'OUA ou de l'Union Africaine : on met les vrais problèmes sous la table, et on met les faux problèmes sur la table avec des conclusions applaudies. Les accords de non-agression conclus entre Déby et El Béchir sont de véritables leurres de réconciliation qui ne trompent personne, à commencer par les signataires.
En procédant de la sorte à tous les sommets, nos chefs Africains ne résoudront jamais les problèmes qui minent notre continent. Toujours à notre péril.
BELEMGOTO Macaoura.
[email protected]
Le sommet de l'OCI, une rencontre de si grande envergure, a coïncidé avec une situation par trop critique au Tchad. On est au lendemain d'une grande offensive de rebelles qui ont tenté de renverser Idriss Déby Itno. Le sommet de Dakar a affiché clairement ses objectifs : développer la solidarité dans le monde musulman et combattre l’islamophobie. Il faut le dire en termes très clairs : par rapport au Tchad, ces deux objectifs n'ont pas été atteints. Voici pourquoi :
SOLIDARITÉ DANS LE MONDE MUSULMAN : Le Tchad est un pays qui abrite une forte communauté musulmane. Presque un Tchadien sur deux se réclame de la religion musulmane. Or, ce pays, membre de l'OCI, vient justement d'être secoué par une crise politique très grave qui a fait plusieurs centaines de victimes, en majorité musulmanes d'ailleurs. Si les pays membres de l'OCI prenant part au sommet de Dakar étaient sérieux par rapport au problème tchadien, ils devraient poser le problème tchadien dans tous ses aspects, et les discuter, cartes sur table afin de trouver des solutions durables à la situation indescriptible que traverse en ce moment le Tchad. Mais le vrai problème tchadien a été dissimulé sous la table.
Le vrai problème tchadien que tout le monde connaît, le voici : Idriss Déby a renversé en 1990, un dictateur criminel hors pair, Hissein Habré, et a promis de donner aux Tchadiens un cadeau, qui n'est "ni or ni argent, mais la liberté et la démocratie". Mais la tentation de rester au pouvoir à vie, contre la volonté populaire a fini par prendre le dessus. Pour que ce doux rêve soit réalité, Idriss Déby a un soutien de taille : la France. Cette France qui n'aime les Noirs. C'est un plaisir pour la France que de voir mourir des Noirs. Avec le nouveau président, Sarkozy, la haine et le mépris des Noirs sont plus ostensibles que jamais.
La France a donc ouvertement soutenu le sanguinaire Déby pendant les combats du 2 et 3 février 2008. Déby a fini par prendre le dessus. Sur ordre de Paris, tous les principaux opposants civils, de véritables démocrates, ont été arrêtés. Sarkozy, sur le chemin de l'Afrique du Sud, s'est arrêté à N'Djaména pour féliciter Déby pour la torture infligé aux Noirs Tchadiens. Si aujourd'hui, on a des signe de vie de Lol Mahamat Choua et de Yorongar, Ibni Oumar Mahamat Saleh est toujours porté disparu. Idriss Déby est en train de modifier la cartographie de la capitale N'Djaména, dans le seul but de sauver son pouvoir contre une éventuelle attaque armée. Comme Déby Itno ne veut plus de démocratie au Tchad, la seule alternative reste la force.
En brillant élève de Habré, Déby ne comprend que le langage des armes. Aujourd'hui, la rébellion armée reste l'ultime solution pour apporter un changement à la tête du Tchad. Voilà le vrai problème tchadien qu'il fallait aborder comme tel au sommet de Dakar. Les personnes âgées forcent le respect en Afrique, sauf le président Sénégalais Abdoulaye Wade. Ce vieillard rêvant lui aussi d'une présidence à vie, ne peut que soutenir Déby. Il a donc posé le problème tchadien sous un angle imposé par Déby et la France : un problème tchado-soudanais qu'on peut balayer par une simple poignée de mains et un échange de sourire entre les présidents Tchadien et Soudanais. Le correspondant de RFI à Dakar n'a pas manqué de le souligner : ce geste de réconciliation entre Déby et El Béchir, ne résout pas les problèmes de fond que sont : les crises politiques qui ont été à l'origine de la naissance des rébellions armées au Tchad et au Soudan. Les Africains, et les Tchadiens soucieux de voir la paix réelle au Tchad, sont donc restés sur leur faim par rapport à la façon dont le problème tchadien a été abordé à Dakar.
Sur ce plan, le sommet de l'OCI a manqué à un de ses objectifs qui est la solidarité dans le monde musulman. Car, c'était le moment où jamais, la France, principal soutien de Déby dictateur, devrait être interpellée. La France devait être invitée à s'expliquer au sommet de Dakar par rapport à son soutien à un dictateur, un tueur comme Déby ! Mais rien n'a été fait. Un dictateur criminel continue de sévir au Tchad sous le regard impitoyable de la communauté internationale. Il faut le dire : le monde musulman a manqué de solidarité par rapport au Tchad, au sommet de Dakar.
COMBATTRE L'ISLAMOPHOBIE : Idriss Déby, lui-même musulman semble-t-il, n'arrête jamais de présenter le Tchad comme une victime de l'Islam soudanais, à chaque fois qu'il fait face à une attaque armée, de ses propres compatriotes qui se sont vus obligés de prendre les armes contre son régime sanguinaire. Déby accuse Oumar El Béchir de vouloir imposer un islamisme pur et dur au Tchad. Il a présenté les quelques prisonniers pris parmi les rebelles comme étant des recrutés d'Al Qaidah. Du coup, Déby est islamophobe affiché. C'est on ne peut plus clair ! Le sommet de l'OCI de Dakar était donc le moment opportun pour interpeller le président Tchadien sur son islamophobie. Mais rien : un islamophobe musulman, parmi les musulmans, c'est passé à Dakar comme lettre à la poste. Finalement, on peut dire que les sommets de l'OCI ne sont pas différents des sommets de l'OUA ou de l'Union Africaine : on met les vrais problèmes sous la table, et on met les faux problèmes sur la table avec des conclusions applaudies. Les accords de non-agression conclus entre Déby et El Béchir sont de véritables leurres de réconciliation qui ne trompent personne, à commencer par les signataires.
En procédant de la sorte à tous les sommets, nos chefs Africains ne résoudront jamais les problèmes qui minent notre continent. Toujours à notre péril.
BELEMGOTO Macaoura.
[email protected]