Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

Tchad : à N'Djamena, l'oseille est rare et de mauvaise qualité


Alwihda Info | Par Masrambaye Blaise - 31 Janvier 2025



L'inondation prolongée a empêché les maraîchers de produire abondamment l'oseille, très prisée des N'Djamenois. L'infime quantité disponible sur les marchés est chère et de piètre qualité. Sylvie, emmitouflée d'une écharpe de laine, a bravé le froid de l'aube ce jeudi.

Elle hèle une mototaxi, descend très vite aux encablures du marché de Dembé et rejoint une meute de dames attendant des mini-bus ou motos devant décharger des légumes. « Comme hier encore ? », soupire la dame à peine arrivée sur les lieux. Visiblement, la chance d'avoir les précieux légumes s'est amenuisée.

En effet, la veille, Sylvie n'a pu trouver qu'un sac d'oseilles à un prix prohibitif. « En saison pluvieuse, nous achetons en moyenne le sac à 3000 FCFA. Depuis quelques mois, le prix a doublé », explique la fille mère. Près d'une demi-heure d'attente anxieuse, un motard en provenance des banlieues, transportant quelques sacs, provoque un attroupement quasi violent des vendeuses. Elles s'arrachent les sacs en un clin d'œil. Sylvie en a arraché aussi, même si le contenu du sac s'est quasiment étiolé.

« Les feuilles sont souvent jaunes, ou à moitié dévorées par les insectes, mais on n'a pas le choix », témoignera plus tard une acheteuse dont l'époux en mange deux fois par semaine. « J'achète pour 500 FCFA et j'associe à l'épinard. Je dépense en gros 750 FCFA alors qu'en saison pluvieuse, 200 FCFA suffisaient », confie la dame. « Nous récolterons en mars ».

La berge du fleuve Chari d'ordinaire verte par endroits, est plutôt jaune ce midi ensoleillé du jeudi 30 janvier. Une cinquantenaire, en compagnie de sa fille adolescente et deux employés, creuse « encore » des planchers. « Nous ne récolterons malheureusement qu'en mars », regrette la dame. Habituellement, l'argent gagné grâce à la vente de cette plante permet de payer la deuxième tranche d'écolage de sa fille qui est en classe de 2nde.

Chose impossible cette année. L'eau s'est retirée très lentement de son champ.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)