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TCHAD

Tchad : agression d'un garde nomade, vers une plainte contre le ministre de la défense (avocats)


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 5 Mai 2020



Tchad : agression d'un garde nomade, vers une plainte contre le ministre de la défense (avocats)
Les avocats Me Alain Kagonbé et Me Françis Lokoulde ont réagi mardi à l'incident entre l'agent de la Garde nomade et nationale du Tchad en service à l'Assemblée nationale, Galmaï Tchouwi Togou, et le ministre en charge de la défense et de la sécurité, Mahamat Abali Salah.

Selon eux, "pour que force demeure toujours en la Loi, il sera fait usage de la Loi contre Mahamat Abali Salah et sa suite pour qu’à l’avenir, la Loi soit respectée par tous, en commençant par les Ministres."

Les deux avocats ont tenu à "éclairer l’opinion nationale malheureusement abusée par des versions tronquées des faits circulant sur la toile d’une part, et de déplorer, décrier et dénoncer à haute voix ce scandale historique dans l’histoire récente du Tchad d’autre part, afin d’atteindre un objectif pédagogique."

Quels sont les faits ?

Les avocats sont revenus sur les faits, précisant que la victime n'est pas un gendarme mais un agent de la GNNT : "Ce jour mercredi 29 avril 2020, en compagnie de cinq (5) de ses frères d’arme dont quatre gendarmes et une dame de la GNNT, Galmaï Tchouwi Togou, alors chef de poste, assurait comme toujours, le devoir sacré qu’il a volontairement choisi, celui de veiller à la sécurité des personnes et des biens ainsi qu’au strict respect des Lois républicaines", expliquent les avocats.

"A 9 heures, Monsieur Mahamat Abali Salah (...) était arrivé au portail sécurisé du Palais de la Démocratie à bord de sa voiture avec quatre éléments de sa protection. En application des mesures barrières de lutte contre la pandémie du coronavirus dont le lavage obligatoire des mains prises par le gouvernement et imposées à tous à l’entrée de l’Assemblée Nationale, le chef de Poste Galmaï Tchouwi a demandé poliment à Monsieur le Ministre et sa suite de descendre pour accomplir ce geste simple devenu rituel qui est se laver les mains à l’eau et au savon déposer gracieusement devant le portail."

"Devant le refus ostentatoire du Ministre de se conformer à la loi et surtout devant son insistance, la sécurité du palais de la Démocratie a fini par se soumettre à sa volonté et a levé la barrière afin de laisser passer Abali Salah et sa suite. Après avoir traversé la barrière et une fois à l’intérieur de l’Assemblée Nationale, le Ministre a fait arrêter sa voiture à environ 20 m pour descendre et revenir vers la sécurité. D’un air très agressif, il a traité Galmaï Tchouwi Togou de chien, sur quoi, ce dernier a poliment répondu qu’il n’est pas un chien. Qu’il demandait juste le respect des instructions données par sa hiérarchie. Sur ce, le Ministre a retiré le pistolet de Galmaï attaché à sa taille pour lui asséner un violent coup de crosse en plein visage sous l’œil gauche, tout en ordonnant à ses gardes de corps de le ligoter."

La victime soignée dans un centre hospitalier

Les avocats précisent que : "conscient de n’avoir commis aucune faute, Galmaï a légitimement refusé de se laisser ligoter et il s’en est suivi une séance de bastonnade à coups de crosses, coups de poings et coups de ranges. Son état critique lui vaut en ce moment des soins intensifs dans un centre hospitalier de la place."

"Ce spectacle indigne, odieux et honteux  qui défie tant les règles républicaines, protocolaires que la politesse administrative s’est déroulé en plein jour, devant de centaines de témoins, en plein siège de l’Assemblée Nationale, figure emblématique de la Démocratie et des Libertés, monument de la fierté et de l’orgueil de tout un peuple. Le refus de se laver les mains et l’agression des Agents de sécurité par le Ministre Mahamat Abali Salah et ses gardes de corps est un scandale qui sera inscrit dans les annales de la République."

"Une rébellion contre une décision gouvernementale"

Les avocats estiment "qu'en cette période critique de la pandémie de coronavirus, on ne saurait jamais avoir des mains trop propres pour refuser de les laver. On ne saurait brandir ni titre, ni grade pour se soustraire aux mesures salutaires prises par notre gouvernement. Pire, Mahamat Abali Salah en sa qualité de membre de gouvernement, ne saurait désavouer publiquement le gouvernement en donnant un mauvais exemple dans l’exécution d’une décision qu’il a lui-même participé à son élaboration. Son attitude est une rébellion contre une décision gouvernementale."

"Le respect dû aux forces de défense et de sécurité n’est lié ni à leur rang d’hommes de troupe, ni à leurs grades, ni à leur rang social, ni à leur muscle. Chaque Agent de sécurité incarne les Lois de la République. Respecter le plus petit soldat dans l’exercice de sa mission, c’est respecter la Loi. Et nul n’est au-dessus de la Loi. En piétinant GALMAI dans les locaux de nos Députés et en refusant de faire publiquement un des gestes clé barrières contre le coronavirus, Mahamat Abali Salah et sa suite ont piétiné les Lois de la République, ils ont piétinés les Députés de la Nation, ils ont piétiné le peuple. Chose inadmissible et intolérable dans une République digne de ce nom", dénoncent les deux avocats constitués.

Pas de lettre d'excuse

D'après les deux avocats, "en dépit de la gravité extrême des faits, des folles rumeurs choquantes circulent sur les réseaux sociaux comme quoi GALMAI aurait écrit une lettre d’excuse. Si ceux qui sont en porte- à- faux avec la Loi n’ont pas écrit une lettre d’excuse, pourquoi la victime écrira-t-elle une lettre d’excuse ?"

Une plainte envisagée pour "rébellion, abus d’autorité, injures publiques, coups et blessures volontaires"

"Loin de se laisser humilier, bastonner, injurier sur son lieu de travail par des citoyens qui ne se croient pas concernés par la Loi, même Ministre, Galmaï qui est surpris par la légèreté affichée par l’Assemblée Nationale qui a continué son débat tranquillement comme si de rien n’était après des « excuses entre Grands » entend poursuivre le Ministre Mahamat Abali Salah et sa suite pour Rébellion, abus d’autorité, injures publiques, coups et blessures volontaires", précisent les avocats de la victime.

Ils concluent en rappelant au Ministre que "le refus de se laver les mains est une infraction au regard de la Loi instituant les mesures barrières en République du TCHAD. (...) Même le Président de la République donne des exemples en se lavant les mains correctement à l’eau et au savon."



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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