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POINT DE VUE

Tchad : des moeurses détériorées dans le milieu féminin, pourquoi tant de polémique ?


Alwihda Info | Par Abba Issa Fressou - 21 Septembre 2019



Abba Issa Fressou, journaliste d'Alwihda Info.
Abba Issa Fressou, journaliste d'Alwihda Info.
Abéché, la capitale de la province du Ouaddai, est située à 900 km de la capitale tchadienne dans le Nord-Est du pays. Une ville historique et cosmopolite qui regorge toutes sortes des couches sociales. Dans cette ville, on y rencontre toutes les cultures qui font d'elle une cité de la diversité culturelle, voire une richesse où le vivre ensemble, la tolérance, le pardon, le respect des uns et des autres bat son plein. Toutes les confessions religieuses vivent en harmonie et au rythme de la ville. Aux alentours, l'on y rencontre des ouadis qui permettent à la population de faire les cultures maraîchères. Ce n'est pas tout, l'on y retrouve également des montagnes rocheuses un peu partout, qui, par ailleurs sont une potentialité touristique pour le pays. Un terrain bien approprié pour les recherches archéologiques, notamment au bénéfice des étudiants qui effectuent des travaux pratiques de terrain.

Doter une femme pose problème

Dans cette ville fortement religieuse, ces dernières années, le nombre de "filles-mères" a augmenté du jour au lendemain à cause des prix élevés de la dote que fixent les parents. Ce qui empêche les jeunes garçons d'aller demander la main d'une jeune fille. La polémique gagne la ville. La dote qui est un symbole ne trouve pas son sens pour la simple raison que le matérialisme à pris le dessus.

Des femmes voleuses

Dans certains lieux de cérémonies communément appelés "Azouma", certaines filles voire femmes viennent pour dérober les sandales des autres. La confiance n'existe quasiment pas, chacune cherche à veiller à ses sandales, de peur de retourner à la maison pieds nus. Ce n'est pas tout, les téléphones, les portes-monnaies ne sont pas du reste.

Pourtant, la société africaine en général et tchadienne en particulier condamne cet acte inadmissible et inacceptable. A quand la fin de ces pratiques dans nos sociétés ? Le vol est contraire à nos us et coutumes. C'est une honte. D'autant plus venant d'une femme. Elle sera mal vue dans la société et les railleries de ses sœurs la pousseront parfois à quitter le village ou la ville pour trouver refuge ailleurs.

La peau noire devient une honte

Un célèbre écrivain n'a t-il pas dit : "le séjour dans l'eau ne transforme pas le tronc d'arbre en crocodile ?". La peau noire est devenue une honte pour certaines filles qui voient les autres se dépigmenter pour changer leur peau noire afin d'attirer l'attention des jeunes. Qu'est ce qui se cache derrière ça ? Est-ce les hommes qui en sont à l'origine ?

Ces interrogations nous taraudent l'esprit. Comment peut-on faire pour lever l'équivoque ? À chacun de méditer sur ça, afin de proposer des solutions pour que la société garde ou retrouve sa stabilité comme vivait nos parents avant l'arrivée des colonisateurs. L'arrivée de l'homme blanc a tout bouleversé en Afrique.

Un caméraman dont nous gardons l'anonymat, nous confie que certaines femmes donnent des instructions avant le début des cérémonies, en ce sens : "Il faut filmer les filles/femmes brunes, je ne voudrais pas voir une seule fille/femme noire dans ma cassette". Le caméraman n'est pas à blâmer puisqu'il fait son travail. Cependant, ces femmes "indésirables sur les images" sont venues sur invitation des organisateurs. Pourquoi les inviter s'il faut les évincer de la vidéo pour leur couleur de peau ? D'autres femmes refusent d'être filmées, tandis que les organisateurs insistent, afin de savoir qui était présent lors de la cérémonie et d'archiver les images.

Nul ne peut voir la société se détériorer de ses valeurs cardinales léguées par nos ancêtres. Raison pour laquelle nous appelons la population à une prise de conscience pour mettre fin à certaines pratiques néfastes dans nos villes et villages.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)