Par Moustapha Ahmat Issaka
Diagnostiquer Les Etudes Supérieures au pays de Toumaï
Le rêve de faire des études dans des grandes institutions, des universités de renommée, de grandes écoles est celui partagé par toute la jeunesse tchadienne qui, dans son ensemble, fournit chaque année depuis au moins 6 ans plus de huit milles nouveaux bacheliers toutes séries confondues.
Pourquoi le bac pose-t-il tant de problèmes ? Il ne sert presque à rien à celui qui le possède si ce n’est pour être enseignant de fortune ou vacataire non approprié dans un collège. Combien d’universités, d’écoles d’ingénieurs, d’instituts universitaires correspondant aux normes qualifiantes avons-nous ? Quel est le degré de leur attraction dans la sous région ? Combien de professeurs titulaires avons-nous formés dans ce pays ? Le système universitaire tchadien est resté stagnant pendant 30 ans avec la seule université de N’Djaména qui devait accueillir à ses débuts un nombre restreint d’étudiants. Cette institution s’est vue débordée au fil des années sans aucune mesure d’accompagnement.
De 1971 à 2001, 30 ans sans former une première promotion de maîtrise à la faculté de sciences de Farcha. Que dire de la jeune Université Adam Barka d’Abéché (UNABA) ? Sa création a soulagé tant d’étudiants tchadiens, d’élèves, de parents qui avaient vu leur progéniture empêchée d’aller continuer leurs études à N’Djaména parce que, semble-t-il, le nombre de places est limité. L’initiative de la création de l’UNABA est salutaire même si elle est tardive. Espérons que les Tchadiens ne perdront pas une fois de plus 30 ans à s’entredéchirer pour des postes de responsabilités ? Le 21ème siècle est le wagon compartimenté en TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), technologies de pointe, infrastructures, biotechnologies, bonne gouvernance, démocratie etc.…
Et le relais de celui-ci est le développement de la recherche à un haut niveau. Mais on peut se poser la question de savoir si nos institutions sont dotées et bien équipées pour nous permettre de combler le creux de trois décennies de retard pris sur les autres pays. A moins d’un miracle ou d’un éveil de conscience des autorités pour émerger en eux une réelle volonté de créer des centres d’excellence au Tchad en misant sur les capacités réelles du peuple tchadien ; des jeunes sont major de leur promotion dans des universités étrangères. Une université n’ayant aucun laboratoire de recherche où l’Internet est encore un luxe pour les étudiants, l’ordinateur un bien rare ne peut répondre à nos attentes. La question des programmes d’études n’est pas le moindre.
A mon avis il faudrait une reforme totale dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement supérieur pour l’adapter à des exigences de la société tchadienne et à la mondialisation. Les conditions d’études dans nos universités n’étant pas réunies tous les jeunes tchadiens rêvent de faire leurs études à l’étranger. Pour preuve on préfère s’inscrire à N’Gaoundéré qu’à N’Djaména. Qui n’aimerait pas être avec sa famille ? La question qu’on peut légitimement se poser est de savoir comment sont traités ses jeunes étudiants tchadiens par nos autorités ?
Nous n’avons aucune condition favorable pour faire des recherches avancées dans ce pays. C’est dommage qu’aucun campus social n’existe au Tchad pour créer un milieu propice à la recherche. Je pense que la construction des campus universitaires ne doit pas être un projet où le gouvernement doit réfléchir mille fois pour s’investir. Tout le monde sait que la bourse d’études au Tchad est non seulement insignifiante (epsilon l’appellent les mathématiciens de Farcha) mais irrégulière. C’est déplorable cette attitude de nos autorités. C’est comme s’ils n’ont jamais été étudiants dans leur vie !!! Et vous savez ce qui est le plus choquant c’est d’entendre Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur clamer en novembre 2006 haut et fort la suppression de la bourse d’études sous prétexte qu’elle cause assez des troubles à l’ordre public. Il oublie peut-être que cette bourse permet à certains étudiants de continuer leurs études et que ça a été toujours le cas dans tous les pays du monde. Les étudiants s’agitent toujours pour réclamer leurs droits.
Par la même occasion j’attire l’attention de mes collègues qu’étant assez instruits, nous devons rompre d’avec certaines pratiques qui ne font guère la réputation de l’étudiant tchadien ; à quoi ça sert de faire des casses de biens collectifs de l’Etat ou de brûler la voiture d’un particulier dont le seul tort est d’emprunter la voie publique. Souvenez vous les acquis doivent demeurer quelque soit le prix à payer ; la suppression de la bourse en 1ère année des instituts universitaires montrent à suffisance de l’inexistence du syndicalisme estudiantin. « N’est pas étudiant qui veut l’être » L’étudiant est un combattant et il mérite une certaine dignité. Je rends un grand hommage à tous mes collègues étudiants qui se surpassent chaque jour pour réussir dans leurs études.
Si le Tchad veut changer son image de guerre et de corruption, l’Etat doit commencer à traiter avec dignités ces braves gens qu’ils soient au pays ou à l’étranger et qui dans leur combat perpétuel honorent leur patrie.
MOUSTAPHA AHMAT ISSAKA [email protected] ou [email protected]
Le rêve de faire des études dans des grandes institutions, des universités de renommée, de grandes écoles est celui partagé par toute la jeunesse tchadienne qui, dans son ensemble, fournit chaque année depuis au moins 6 ans plus de huit milles nouveaux bacheliers toutes séries confondues.
Pourquoi le bac pose-t-il tant de problèmes ? Il ne sert presque à rien à celui qui le possède si ce n’est pour être enseignant de fortune ou vacataire non approprié dans un collège. Combien d’universités, d’écoles d’ingénieurs, d’instituts universitaires correspondant aux normes qualifiantes avons-nous ? Quel est le degré de leur attraction dans la sous région ? Combien de professeurs titulaires avons-nous formés dans ce pays ? Le système universitaire tchadien est resté stagnant pendant 30 ans avec la seule université de N’Djaména qui devait accueillir à ses débuts un nombre restreint d’étudiants. Cette institution s’est vue débordée au fil des années sans aucune mesure d’accompagnement.
De 1971 à 2001, 30 ans sans former une première promotion de maîtrise à la faculté de sciences de Farcha. Que dire de la jeune Université Adam Barka d’Abéché (UNABA) ? Sa création a soulagé tant d’étudiants tchadiens, d’élèves, de parents qui avaient vu leur progéniture empêchée d’aller continuer leurs études à N’Djaména parce que, semble-t-il, le nombre de places est limité. L’initiative de la création de l’UNABA est salutaire même si elle est tardive. Espérons que les Tchadiens ne perdront pas une fois de plus 30 ans à s’entredéchirer pour des postes de responsabilités ? Le 21ème siècle est le wagon compartimenté en TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), technologies de pointe, infrastructures, biotechnologies, bonne gouvernance, démocratie etc.…
Et le relais de celui-ci est le développement de la recherche à un haut niveau. Mais on peut se poser la question de savoir si nos institutions sont dotées et bien équipées pour nous permettre de combler le creux de trois décennies de retard pris sur les autres pays. A moins d’un miracle ou d’un éveil de conscience des autorités pour émerger en eux une réelle volonté de créer des centres d’excellence au Tchad en misant sur les capacités réelles du peuple tchadien ; des jeunes sont major de leur promotion dans des universités étrangères. Une université n’ayant aucun laboratoire de recherche où l’Internet est encore un luxe pour les étudiants, l’ordinateur un bien rare ne peut répondre à nos attentes. La question des programmes d’études n’est pas le moindre.
A mon avis il faudrait une reforme totale dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement supérieur pour l’adapter à des exigences de la société tchadienne et à la mondialisation. Les conditions d’études dans nos universités n’étant pas réunies tous les jeunes tchadiens rêvent de faire leurs études à l’étranger. Pour preuve on préfère s’inscrire à N’Gaoundéré qu’à N’Djaména. Qui n’aimerait pas être avec sa famille ? La question qu’on peut légitimement se poser est de savoir comment sont traités ses jeunes étudiants tchadiens par nos autorités ?
Nous n’avons aucune condition favorable pour faire des recherches avancées dans ce pays. C’est dommage qu’aucun campus social n’existe au Tchad pour créer un milieu propice à la recherche. Je pense que la construction des campus universitaires ne doit pas être un projet où le gouvernement doit réfléchir mille fois pour s’investir. Tout le monde sait que la bourse d’études au Tchad est non seulement insignifiante (epsilon l’appellent les mathématiciens de Farcha) mais irrégulière. C’est déplorable cette attitude de nos autorités. C’est comme s’ils n’ont jamais été étudiants dans leur vie !!! Et vous savez ce qui est le plus choquant c’est d’entendre Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur clamer en novembre 2006 haut et fort la suppression de la bourse d’études sous prétexte qu’elle cause assez des troubles à l’ordre public. Il oublie peut-être que cette bourse permet à certains étudiants de continuer leurs études et que ça a été toujours le cas dans tous les pays du monde. Les étudiants s’agitent toujours pour réclamer leurs droits.
Par la même occasion j’attire l’attention de mes collègues qu’étant assez instruits, nous devons rompre d’avec certaines pratiques qui ne font guère la réputation de l’étudiant tchadien ; à quoi ça sert de faire des casses de biens collectifs de l’Etat ou de brûler la voiture d’un particulier dont le seul tort est d’emprunter la voie publique. Souvenez vous les acquis doivent demeurer quelque soit le prix à payer ; la suppression de la bourse en 1ère année des instituts universitaires montrent à suffisance de l’inexistence du syndicalisme estudiantin. « N’est pas étudiant qui veut l’être » L’étudiant est un combattant et il mérite une certaine dignité. Je rends un grand hommage à tous mes collègues étudiants qui se surpassent chaque jour pour réussir dans leurs études.
Si le Tchad veut changer son image de guerre et de corruption, l’Etat doit commencer à traiter avec dignités ces braves gens qu’ils soient au pays ou à l’étranger et qui dans leur combat perpétuel honorent leur patrie.
MOUSTAPHA AHMAT ISSAKA [email protected] ou [email protected]