Tchad : l'essence en provenance du Cameroun inonde N'Djamena

La hausse du prix de carburant dans la capitale fait que les consommateurs s'adonnent à la consommation de produits pétroliers camerounais, pays voisin relié par un pont sur le fleuve Logone.

L'essence du Cameroun, de couleur blanchâtre, est différent de celui du Tchad qui est jaunâtre dans les bouteilles. Visible partout dans les rues, tout le long des voies bitumées de la capitale, son prix est abordable assurent les détenteurs d'engins à deux ou quatre roues.

Ce carburant est vendu à la sauvette par des femmes et jeunes qui traversent la frontière pour pouvoir acheter l'essence à bas prix.

Une vendeuse rencontrée devant l'hôpital Le Bon Samaritain, dans le 9ème arrondissement, s'explique : "D'abord je vendais les cacahuètes, mais actuellement le prix de l'arachide est en hausse, c'est pourquoi je vends maintenant de l'essence. C'est un peu mieux".

Le litre d'essence s'achète à 400 Fcfa à Kousseri tandis que le bidon d'un litre et demi coûte 600 Fcfa. Il est revendu au prix de 800 Fcfa. "On peut évacuer 15 à 20 litres par jour", précise la vendeuse.

Un autre vendeur à la sauvette, rencontré autour du rond-point cent ans de Moursal dans le 6ème arrondissement, affirme que si l'essence du Cameroun se vend en grande quantité, plusieurs consommateurs demandent la provenance de l'essence au moment de l'achat. "C'est l'essence du Tchad ou du Cameroun ?", peut-on entendre.

Cette question n'est pas anodine. Un revendeur souligne que l'essence en provenance du Cameroun endommagerait le moteur à la longue. Ainsi, il achète le litre d'essence à la station-service au prix de 550 Fcfa et le revend à 600 Fcfa.

Interrogé, un moto-taxi interrogé déclare que l'essence du Cameroun est à un prix abordable, en plus d'être économique, ce qui facilite son activité. "Dans tous cela, le grand perdant c'est le Tchad car un pays qui consomme tellement de l'extérieur n'aura jamais sa santé économique parfaite", conclu le jeune débrouillard.