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Tchad : la Police nationale annonce la mort d'un homme, faussement accusé de vol d'organe génital


Alwihda Info | Par Alwihda - 18 Avril 2025


Ce vendredi 18 avril 2025, la Direction générale de la Police nationale organisé une conférence de presse inédite au commissariat central N°1, pour présenter les victimes et accusés d’une affaire qui a récemment enflammé les réseaux sociaux et semé la panique dans plusieurs quartiers de N’Djamena : celle des prétendus vols d’organes génitaux.


Ils sont au total 21 victimes se disant victimes de vols d’attributs masculins, aux côtés de 16 accusés, ont été présentés à la presse. Une mise en scène inédite, entre gravité et ironie, dans une atmosphère presque surréaliste.

Les témoignages des supposées victimes, toutes aujourd’hui rétablies, ont levé le voile sur une réalité bien différente de celle propagée par les rumeurs : aucun cas de disparition réelle d’organes génitaux n’a été confirmé par les victimes elles-mêmes.

L’un d’eux confie timidement : « Oui, il est revenu. Un peu fatigué, mais il est là », arrachant quelques sourires dans l’assistance. Une autre, avec humour, lâche : « Il a juste fait une pause… mais il commence à se réveiller.»

Ces déclarations légères tranchent avec les actes graves posés ces derniers jours. Plusieurs des présumés accusés portaient encore les stigmates de lynchages, victimes de la colère populaire alimentée par des allégations infondées. Parmi les accusés, l’un a trouvé la mort.  Sans preuves, ils ont été arrêtés, violentés, humiliés publiquement. Aujourd’hui, leur innocence est réaffirmée par les conclusions de l’enquête policière.

Le contrôleur général Paul Manga, porte-parole de la Police nationale, a pris la parole pour clarifier les faits : « Aucun individu ne détient la capacité d’aspirer un sexe à distance, comme s’il s’agissait d’un signal Wi-Fi », a-t-il déclaré, dénonçant avec fermeté les violences extrajudiciaires et appelant la population au discernement.

Il a rappelé que toute personne se rendant coupable d’agressions sur la base de simples suspicions sera désormais poursuivie devant les juridictions compétentes.

Au-delà de son aspect insolite, cette affaire révèle un phénomène inquiétant : la vitesse de propagation des rumeurs sur les réseaux sociaux, la perte du bon sens collectif, et la tentation de se rendre justice soi-même. La police nationale appelle les citoyens à faire confiance aux institutions républicaines. 

Cette affaire, qui aurait pu tourner au drame, reste une leçon. Une leçon sur le pouvoir dévastateur de la désinformation et sur l’importance vitale de garder la tête froide. Avant de crier au voleur d’attributs, peut-être faut-il, comme l’a suggéré un témoin, prendre un instant pour vérifier que le vôtre n’est tout simplement pas en repos.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)