ANALYSE

Tchad : la mairie de N'Djamena se trompe-t-elle de priorités ?


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 21 Janvier 2022


N'ayant pas réussi dans sa mission qui est celle de satisfaire les besoins quotidiens de la population locale, la mairie cherche un ouf de soulagement pour les habitants de la ville de N'Djamena en lançant une opération du dégagement des boutiques sur les voies bitumées, afin de permettre une libre circulation et d’éviter les accidents de la voie publique.


© DR
La ville de N'Djamena est sur le classement des villes les moins propres d’Afrique après la ville de Brazzaville au Congo. La mairie s'attarde sur la circulation pendant que des tas d’ordures sont visibles dans tous les quartiers de la ville de N'Djamena, source d'un lot de maladies. 

Certains quartiers assistent toujours au concert des moustiques et mouches. Pour des habitants, la moustiquaire est attachée tous les 365 jours de l'année pour éviter le paludisme, alors que la santé de la population à travers la salubrité fait partie de la mission de la mairie.

Les eaux de canal sur les voies publiques ne savent où couler et se déversent sur les artères, abimant le goudron et laissant des trous partout. L’exemple le plus visible est sur l’axe situé après Chari Mango en face de la station Total. Cette situation est l’une des véritables causes d'accidents de la route, sans évoquer les lampadaires de certains axes qui ne s’allument que pendant les périodes de fête ou les grandes occasions.

De quartier en quartier, l’on constate que la mairie de la ville est passée outre ses attributions, que ce soit dans l'urbanisation, la régulation du transport, les marchés, pour ne citer que ceux là.

La mairie de la ville de N'Djamena, s’il fallait lui attribuer une note, l’examinateur aurait du mal à s’en sortir. Si aujourd’hui la journée de samedi décrétée pour la salubrité n’est pas respectée à la lettre, c’est parce que les hommes politiques ont fait de cette journée leur propagande sans inviter la population à y adhérer. Pourtant, c’est une opération qui vise à rendre salubre la ville de N'Djamena.

L’organisation de la ville de N'Djamena en communes d’arrondissement doit pousser les maires des communes d'arrondissement à développer leur circonscription. Là encore, c'est un échec total. Une visite dans les 5e, 7e, 4e et 8e arrondissements, pour ne citer que ceux-là, permet de le constater. À quoi servent les recettes des collectivités si ce n'est qu'à augmenter le niveau de vie de certains.

Voilà le slogan des maires : "Ndjamena Nadif, vitrine de l’Afrique", c’est une matière d’endormir une population qui contribue à remplir des poches. Il est vrai que la ville de N'Djamena est très peuplée, ce qui nécessite des grands chantiers d’aménagement, la réparation des infrastructures, des opérations de drainage des eaux, la création d'un espace de stockage des ordures ménagères et l’électrification de certaines quartiers. C’est sur cette vision que la mairie doit travailler en étroite collaboration avec la population car il s’agit du bien être de cette dernière.

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