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ANALYSE

Tchad : la mini-jupe influence les filles tchadiennes, au détriment de la tradition


Alwihda Info | Par Mbainaissem Gédéon - 8 Décembre 2022


Jadis, la femme africaine se faisait juste belle dans sa camisole et son pagne. De nos jours, la tendance a changé, avec la modernisation.


Illustration © DR
Illustration © DR
Le port de la mini-jupe, développé par la styliste anglaise Mary Quant, au début des années 1960, a été très vite popularisé dans le monde occidental.

Devenue un des symboles de la révolution sexuelle, la mini-jupe fut l'une des manifestations de l'évolution des mœurs vestimentaires féminines en Occident. Mais aujourd'hui, cette évolution est répandue en Afrique et plus particulièrement au Tchad. La minijupe (ou jupette) est une jupe très courte, droite ou plissée, dont la longueur se situe sous les fesses et à la mi-cuisse.

Au Tchad, elle était beaucoup plus portée par les « Sans domicile fixe » (SDF) ou les « Professionnelles de sexe » (PF), pour les sorties de boîtes de nuit et autres. Mais aujourd'hui, les sœurs tchadiennes ont copié cette civilisation qui est en contradiction avec les us et coutumes, ainsi que la religion. Jadis, la femme africaine se faisait juste belle dans sa camisole et son pagne.

La tendance a changé de nos jours, avec la modernisation. Beaucoup de filles aujourd'hui dans la capitale, ne savent pas nouer le pagne, à l'exception de celles du monde rural. Cette décennie est foulée au détriment de l’extravagance. Le constat est visible dans les familles et les lieux publics, les lieux de mariage et autres fêtes.

Pour s'asseoir, monter sur une moto, dans un taxi ou un bus, c'est tout un problème pour les adeptes de ce vêtement. Toujours avec des mouchoirs en main pour recouvrir la partie de la cuisse exposée, et pourtant elles sont conscientes de ce qu'elles portent. A N’Djamena, le vécu quotidien en dit plus. Attacher le pagne n’est pas à l’ordre du jour vestimentaire chez les Ndjamenoises.

Parfois, ce sont des pantalons déchirés pour certaines ; de mini-robes ou des ensembles qui dessinent tout le corps. Cela se passe sous les regards de parents qui observent sans dire un mot. Ces habillements ne correspondent pas à la valeur africaine, moins encore à la valeur tchadienne. Comme c'est la tendance qui l'impose, tout le monde semble s'y plier.

« Quand je porte la mini-jupe, c'est quand je sors pour une soirée. Je me sens sexy et belle », affirme Alisia, une Ndjamenoise rencontrée dans un maquis à Moursal. Quant à H. Madeleine, elle a appris cela de sa maman. « Ma maman a vécu beaucoup plus à l'étranger, elle n'a jamais attaché de pagne, elle porte le pantalon, la mini-jupe et la veste. Nous, ses enfants, avons imité la maman. J'ai 28 ans déjà, mais je n'ai jamais attaché un pagne, même mes sœurs. D'ailleurs, je ne sais pas comment nouer le pagne », affirme-t-elle.

Yankigam, quant à elle, aime attacher le pagne plutôt que la mini-jupe ou le pantalon. « Cela n'est pas de ma culture. Mon papa et ma maman sont trop religieux, ils ne cautionnent pas cette tenue vestimentaire. Moi aussi, je me suis habituée au pagne. J'ai honte à chaque fois que je vois une fille, que ce soit à l'école où au marché, avec cet habillement », dit-elle.

Cette civilisation prend de l'ampleur au détriment de nos mœurs. Même dans les églises, les filles et les femmes viennent avec des mini-jupes et des habits extravagants, sans être inquiétées. Elles s'alignent sur la tendance ou la mode. Et personne ne parle. Les parents sont-ils complices ? Laissent-ils faire au prétexte de suivre la tendance ?

Cette extravagance est parfois la cause de viols, d'agressions sexuelles et de harcèlements sexuels, avec pour auteurs, des hommes qui ne résistent à la vue de la cuisse et de certaines parties du corps de la femme. Qu'est-ce qu'il faut faire à cette allure ?



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