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Tchad : les enfants travailleurs des marchés face aux défis de la rentrée scolaire à N’Djamena


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 18 Septembre 2024



Tchad : les enfants travailleurs des marchés face aux défis de la rentrée scolaire à N’Djamena
Alors que la rentrée scolaire approche, de nombreux enfants se faufilent dans les couloirs des marchés de N'Djamena.

Certains proposent des services de portefaix aux femmes vendeuses et aux clients, à un prix abordable, entre 50 et 100 FCFA.

D'autres vendent divers articles pour gagner un peu d'argent. La plupart de ces enfants sont des collégiens et lycéens venant de milieux défavorisés ou précaires. Ils n’ont pas d'autres choix que de se débrouiller pour préparer leur rentrée académique, ou contribuer à la ration alimentaire de leurs familles. Ils se battent chaque jour contre la fatigue, la faim, et les intempéries pour se faire une place au soleil.

Confrontés souvent à des difficultés, notamment la méfiance des passants, ces enfants insistent avec des paroles douces : « Je suis heureux de vous aider à transporter vos marchandises, en échange de quelques pièces d’argent », disent-ils.

Harouna, un garçon de 12 ans en classe de 6ème, raconte : « J'ai suivi mes amis qui viennent au marché pour faire 'tala' (porter). Ça rapporte un peu d'argent. En dehors de l'école, papa et maman ne donnent pas d'argent pour d'autres besoins. Parfois, je gagne plus de 500 francs. Si c'est mon jour de chance, un seul tour peut me rapporter 150 francs. » Ce service permet à certains d'entre eux de mieux préparer leur rentrée académique, en achetant des fournitures scolaires.

Timothée, élève de 4ème, souligne : « Ça fait trois ans que je fais ça, et l'argent gagné me permet de payer mes études. » Contrairement à ceux qui portent les marchandises, d'autres vendent divers articles, comme des paniers et des vêtements imperméables.

Denise et son petit frère expliquent : « Comme nous sommes à la maison et que nous ne faisons rien, papa et maman ont décidé de nous initier au petit commerce pour mieux préparer la rentrée. Moi, je vends des vêtements imperméables et lui, il vend de l'eau fraîche et des paniers. »

Que reste-t-il à faire pour ces enfants sans occupation bien structurée pendant les vacances ? C'est une question qui appelle une réponse des parents. Certains enfants ont des difficultés d'accès à la télévision par manque de moyens. D'autres ne savent pas quoi faire et deviennent gardiens de rue dans leurs quartiers.

Dans une ville où les lieux de loisirs sont inexistants, les enfants passent leurs vacances scolaires dans des conditions difficiles. Toutefois, dans plusieurs pays occidentaux, le travail des enfants pendant les vacances est encouragé, non par nécessité, mais pour acquérir de l'expérience et être responsabilisés, même si les parents ont les moyens.

Par exemple, en France, un enfant peut travailler la moitié des vacances d’au moins 14 jours, avec une semaine de 35 heures et 7 heures par jour. Son salaire doit être au moins de 80 % du SMIC, mais avec l’accord de l’inspection du travail.

Bien qu'au Tchad la loi relative au travail des enfants pendant les vacances n'existe pas, il est important, par bonne conscience, de protéger ces enfants des effets néfastes du travail, et de les encourager à reprendre le chemin de l'école à la rentrée scolaire. Car ils sont l'avenir de notre pays.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)