Au Tchad, le secteur de l'élevage peut contribuer à atteindre les objectifs du développement durable (ODD). Le 26 décembre 2018, lors de l’atelier de sensibilisation et d’information qui s'est tenu au centre de formation à Mara, localité située à environ 15 Km de N’Djaména, à l’intention des journalistes et communicateurs venus de N'Djamena et des provinces, Dr. Pabamé Sougnabé, assistant techniques au Programme d'appui structurant de développement pastoral (PASTOR) a développé un thème axé sur « les piliers du système d’élevage pastoral ».
Dans son exposé, Dr Pabamé Sougnabe, a tout d’abord défini le Sahel comme « une bande de terre de 400 Km à 600 Km de largeur qui s'étend d'Est en Ouest au Sud du Sahara sur une distance d'environ 6 000 Km et où la pluviométrie annuelle varie de 100 mm au nord jusqu'à 600 mm au sud ». Cette bande se caractérise également par ses collines de sable qui alternent avec des zones de dépression dominées par des arbres épineux bien adaptés aux zones arides.
Abordant le système pastoral, Dr Pabamé Sougnabe mentionne qu’il existe trois piliers : les ressources (combinaison entre eau et pâturage), l’animal (troupeau) et l’homme. « Ces trois piliers sont inséparables et la mise en relation de ces éléments permet au système de fonctionner », a-t-il précisé. Selon lui, dans le système pastoral, le pilier « animal » est constitué d’un troupeau parce qu’un Pasteur par définition est un éleveur de ruminants qui sont conduits sur pâturage en troupeau.
Dr Pabamé Sougnabe a ensuite expliqué les interactions qui existent entre les trois piliers. Pour le pilier « ressources », au Sahel d’une manière générale, la disponibilité des ressources pastorales dépend de la dynamique de la végétation, elle-même conditionnée par les variations des pluies. Cependant, contrairement à ce que pense beaucoup des gens, l’interaction entre les animaux et la végétation n’est pas toujours négative. En éliminant la biomasse morte en fin de saison sèche, les animaux favorisent la préparation de la terre qui fournira de nouveaux herbages, jouent un rôle de fertilisation naturelle des sols (recyclage organique), et de facilitation de la pénétration de l’eau dans les sols par le piétinement (en cassant les croutes de battances).
La mobilité pastorale permet aussi le transport des graines pour l’accroissement de la biodiversité végétale ; les ruminants favorisent la germination des graines des arbres du Sahel (levée de la dormance) et enfin les animaux au Sahel jouent un rôle dans la fixation du carbone (transferts du carbone aux sols par les excréments) et améliore donc ainsi le bilan de l’émission des Gaz à Effets de Serre (GES).
Par ailleurs, les plus grands risques de dégradation se produisent lorsque la mobilité des animaux est restreinte, par exemple dans le cas des enclaves pastorales pendant l’hivernage mais aussi en début de saison des pluies, s’il y a concentration sur les jeunes repousses ou pendant la fructification, il y a un risque de consommation des graines et d'empêcher les herbes de repousser l’année suivante.
Quant au pilier « troupeau », il est composé souvent des animaux de différentes espèces, par classes d’âge et de sexe. Les animaux subissent les effets des déséquilibres saisonniers : ils gagnent du poids en période d’abondance (saison des pluies) et en perdent en saison de disette (fin de saison sèche). Par ailleurs, il a fait remarquer que dans un troupeau, tous les animaux n’appartiennent pas à l’éleveur, il y a des animaux appartenant aux membres de sa famille, mais aussi des animaux confiés par les parents et amis. En plus, le troupeau est un capital précaire qui peut disparaitre à cause de la mortalité, sa croissance surtout pour les troupeaux de gros bétails est très lente. La taille du troupeau est limitée naturellement au Sahel par les conditions d’abreuvement en saison sèche : elles imposent à l’éleveur des limites.
Enfin, abordant le pilier « famille », Dr Pabamé SOUGNABE signale qu’il existe une relation d’équilibre entre la taille du troupeau et celle de la famille. La famille doit compter suffisamment de membres pour s’occuper du troupeau. En retour, le troupeau doit avoir une taille suffisante pour faire vivre la famille. Il existe également un ratio de 3 UBT/personne/an (Unité Bétail Tropical équivalent de : 1 dromadaire, 0,75 bovin et 0,15 Ovins/caprins) en dessous duquel, l’éleveur ne peut plus vivre de son troupeau. En plus de ce seuil vital, il est important d’apprécier la taille d’un troupeau vitale à travers sa composition, c'est-à-dire la structure par espèces et selon les âges et les sexes.
Dans son exposé, Dr Pabamé Sougnabe, a tout d’abord défini le Sahel comme « une bande de terre de 400 Km à 600 Km de largeur qui s'étend d'Est en Ouest au Sud du Sahara sur une distance d'environ 6 000 Km et où la pluviométrie annuelle varie de 100 mm au nord jusqu'à 600 mm au sud ». Cette bande se caractérise également par ses collines de sable qui alternent avec des zones de dépression dominées par des arbres épineux bien adaptés aux zones arides.
Abordant le système pastoral, Dr Pabamé Sougnabe mentionne qu’il existe trois piliers : les ressources (combinaison entre eau et pâturage), l’animal (troupeau) et l’homme. « Ces trois piliers sont inséparables et la mise en relation de ces éléments permet au système de fonctionner », a-t-il précisé. Selon lui, dans le système pastoral, le pilier « animal » est constitué d’un troupeau parce qu’un Pasteur par définition est un éleveur de ruminants qui sont conduits sur pâturage en troupeau.
Dr Pabamé Sougnabe a ensuite expliqué les interactions qui existent entre les trois piliers. Pour le pilier « ressources », au Sahel d’une manière générale, la disponibilité des ressources pastorales dépend de la dynamique de la végétation, elle-même conditionnée par les variations des pluies. Cependant, contrairement à ce que pense beaucoup des gens, l’interaction entre les animaux et la végétation n’est pas toujours négative. En éliminant la biomasse morte en fin de saison sèche, les animaux favorisent la préparation de la terre qui fournira de nouveaux herbages, jouent un rôle de fertilisation naturelle des sols (recyclage organique), et de facilitation de la pénétration de l’eau dans les sols par le piétinement (en cassant les croutes de battances).
La mobilité pastorale permet aussi le transport des graines pour l’accroissement de la biodiversité végétale ; les ruminants favorisent la germination des graines des arbres du Sahel (levée de la dormance) et enfin les animaux au Sahel jouent un rôle dans la fixation du carbone (transferts du carbone aux sols par les excréments) et améliore donc ainsi le bilan de l’émission des Gaz à Effets de Serre (GES).
Par ailleurs, les plus grands risques de dégradation se produisent lorsque la mobilité des animaux est restreinte, par exemple dans le cas des enclaves pastorales pendant l’hivernage mais aussi en début de saison des pluies, s’il y a concentration sur les jeunes repousses ou pendant la fructification, il y a un risque de consommation des graines et d'empêcher les herbes de repousser l’année suivante.
Quant au pilier « troupeau », il est composé souvent des animaux de différentes espèces, par classes d’âge et de sexe. Les animaux subissent les effets des déséquilibres saisonniers : ils gagnent du poids en période d’abondance (saison des pluies) et en perdent en saison de disette (fin de saison sèche). Par ailleurs, il a fait remarquer que dans un troupeau, tous les animaux n’appartiennent pas à l’éleveur, il y a des animaux appartenant aux membres de sa famille, mais aussi des animaux confiés par les parents et amis. En plus, le troupeau est un capital précaire qui peut disparaitre à cause de la mortalité, sa croissance surtout pour les troupeaux de gros bétails est très lente. La taille du troupeau est limitée naturellement au Sahel par les conditions d’abreuvement en saison sèche : elles imposent à l’éleveur des limites.
Enfin, abordant le pilier « famille », Dr Pabamé SOUGNABE signale qu’il existe une relation d’équilibre entre la taille du troupeau et celle de la famille. La famille doit compter suffisamment de membres pour s’occuper du troupeau. En retour, le troupeau doit avoir une taille suffisante pour faire vivre la famille. Il existe également un ratio de 3 UBT/personne/an (Unité Bétail Tropical équivalent de : 1 dromadaire, 0,75 bovin et 0,15 Ovins/caprins) en dessous duquel, l’éleveur ne peut plus vivre de son troupeau. En plus de ce seuil vital, il est important d’apprécier la taille d’un troupeau vitale à travers sa composition, c'est-à-dire la structure par espèces et selon les âges et les sexes.