Tchad : un jeune homme meurt au fond d'un puits après une bagarre à Moïssala le 10 février 2021. Illustration © Kougotebaye Yamtebaye/Alwihda Info
Le pouvoir extraordinaire dont sont investis les autorités traditionnelles par le défunt despote Déby les a rendus fous au point s'autoriser des millionnaires à tuer a volonté la population de la province du Mandoul.
Il y a quelques semaines, nous écrivions dans nos colonnes que la vie au Tchad n'est pas sacrée. Bien au contraire, elle est gratuite, bénigne. La région du Mandoul vient d'en apporter une preuve cinglante. Mieux que les autorités traditionnelles et religieuses de Baro qui avaient fixé "le prix d'achat des filles et femmes", celles du Mandoul ont signé un accord fixant la somme d'argent pour réparer un homicide. Dorénavant, un assassin dans le Mandoul (région déjà victime d'esclavage moderne), peut débourser une minable somme de 200.000 en avance pour les obsèques de la victime. Le remboursement de la somme restante (1,3 million) peut être étalé sur plusieurs années. Parfait pays de liberté sans limites, le beau Tchad que nous voulons ! La vie humaine vaut 1,5 million.
L'intervention tardive de la gouverneure de la province, Diamra Bétolngar pour se dédouaner n'est pas, dans une certaine mesure, condamnable. C'est un arrangement entre les autorités traditionnelles et coutumières passé à son insu, a-t-elle estimée. "Comment une mère qui a connu la douleur de l'enfantement peut-elle fixer le prix du sang de son enfant", tonne dame Diamra.
Si la gouverneure "je-préserve-ma-place" donne l'impression d'ignorer l'ineptie pacte, cela ne surprend pas outre mesure. Le tyran maréchal Déby, de son vivant, a concédé d'extraordinaires pouvoirs aux autorités traditionnelles et au point de les rendre intouchables. Il avait besoin d'elles pour légitimer son pouvoir despotique. La neutralité de ces auxiliaires de justice est expressément violée jusqu'à ce qu'il y ait des "chefs de canton et sultans MPS". Lesquels sont instruits d'obliger, au besoin, "leurs sujets" à voter le candidat Déby ou de l'accepter comme le seul homme en qui réside le salut du Tchad.
Forts aussi de ces pouvoirs, les chefs coutumiers, appelés à tort "sages" (parce qu'ayant barbes et cheveux fleuris), se croient au dessus de la justice. Ils ne sont absolument pas fautifs car ils n'ont posé le moindre pas à l'école pour apprendre, ne serait-ce que le civisme. Un défi s'impose au gouvernement. Nommer des cadres compétents, sachant les B.A-BA des droits humains. Il est aussi impératif de leur inculquer la suprématie de la justice.
Il y a quelques semaines, nous écrivions dans nos colonnes que la vie au Tchad n'est pas sacrée. Bien au contraire, elle est gratuite, bénigne. La région du Mandoul vient d'en apporter une preuve cinglante. Mieux que les autorités traditionnelles et religieuses de Baro qui avaient fixé "le prix d'achat des filles et femmes", celles du Mandoul ont signé un accord fixant la somme d'argent pour réparer un homicide. Dorénavant, un assassin dans le Mandoul (région déjà victime d'esclavage moderne), peut débourser une minable somme de 200.000 en avance pour les obsèques de la victime. Le remboursement de la somme restante (1,3 million) peut être étalé sur plusieurs années. Parfait pays de liberté sans limites, le beau Tchad que nous voulons ! La vie humaine vaut 1,5 million.
L'intervention tardive de la gouverneure de la province, Diamra Bétolngar pour se dédouaner n'est pas, dans une certaine mesure, condamnable. C'est un arrangement entre les autorités traditionnelles et coutumières passé à son insu, a-t-elle estimée. "Comment une mère qui a connu la douleur de l'enfantement peut-elle fixer le prix du sang de son enfant", tonne dame Diamra.
Si la gouverneure "je-préserve-ma-place" donne l'impression d'ignorer l'ineptie pacte, cela ne surprend pas outre mesure. Le tyran maréchal Déby, de son vivant, a concédé d'extraordinaires pouvoirs aux autorités traditionnelles et au point de les rendre intouchables. Il avait besoin d'elles pour légitimer son pouvoir despotique. La neutralité de ces auxiliaires de justice est expressément violée jusqu'à ce qu'il y ait des "chefs de canton et sultans MPS". Lesquels sont instruits d'obliger, au besoin, "leurs sujets" à voter le candidat Déby ou de l'accepter comme le seul homme en qui réside le salut du Tchad.
Forts aussi de ces pouvoirs, les chefs coutumiers, appelés à tort "sages" (parce qu'ayant barbes et cheveux fleuris), se croient au dessus de la justice. Ils ne sont absolument pas fautifs car ils n'ont posé le moindre pas à l'école pour apprendre, ne serait-ce que le civisme. Un défi s'impose au gouvernement. Nommer des cadres compétents, sachant les B.A-BA des droits humains. Il est aussi impératif de leur inculquer la suprématie de la justice.