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ANALYSE

Tchad : qu’est-ce qu’un citoyen peut faire pour son pays au lieu de rejeter la faute sur les gouvernants ?


Alwihda Info | Par Barra Lutter King - 9 Juillet 2024



Tchad : qu’est-ce qu’un citoyen peut faire pour son pays au lieu de rejeter la faute sur les gouvernants ?
La question peut paraître iconoclaste, pourtant elle ne peut pas ne pas être posée, si le bon sens de la responsabilité citoyenne à la participation directe ou par la voix de leurs représentants, à l’élaboration des lois et au contrôle de l’administration, n'est pas tordue.

En faisant preuve de ses appartenances, en participant aux affaires de la communauté et aux dépenses publiques, en payant ainsi les impôts, le citoyen est le premier responsable de sa cité, pas seulement dans le choix de ses dirigeants, mais dans le contrôle de la gestion des choses publiques, de l'éducation, de l'environnement et de la santé.

Tout de même, cette responsabilité citoyenne renvoie aussi à la question de l'assainissement et de la protection de l'environnement. Comment un citoyen peut-il déposer les ordures ménagères sur la voie publique, ou déféquer à l'air libre ? Des interrogations trop honteuses, au regard de ce qui se passe dans les différents coins de nos villes.

Aussi, la question de la destruction des arbres, comme le dit un proverbe : « Un seul arbre abattu, mille vies exposées aux dangers ». Bien que la question du choix des dirigeants échappe souvent au citoyen en raison, par exemple, du vol électoral, une triste réalité dans toute l'Afrique, souvent les dirigeants ne sont pas le choix du citoyen.

Mais dans le contexte actuel, il n'est pas question de critiquer, mais d'être un bon citoyen, en posant sa pierre à l'édifice sur les questions de sécurité, de conflits, de corruption, et bien au-delà. Cependant, cette assertion du président américain John F. Kennedy, « Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays », demeure plus d'actualité dans un pays où le rôle d'un citoyen reste méconnu. Comment un citoyen conscient peut-il participer ou encourager la corruption ou applaudir un dirigeant budgétivore ?

Au regard de ce qui se vit, le citoyen lui-même encourage la corruption et devient ami avec ceux qui détournent les biens publics. Mais quel avenir espère-t-on pour nos enfants, si nos ressources sont dilapidées pour des intérêts égoïstes ? Une interpellation à nous tous. Voilà ce qui empêche le pays d'avancer, les citoyens sont complices de la mauvaise gouvernance. À l'exemple des prix des denrées alimentaires qui grimpent sur le marché sans justification valable.

Et si chaque citoyen, au nom de la solidarité nationale, défendait la cause de tous en imposant le vrai prix de certains produits, à l'exemple du pain qui se vend à trois prix différents (100 F, 125 F et 150 F) ? L'heure n'est pas au mélodrame, mais à la contribution au bien-être de sa société en défendant ce qui est de l'intérêt général. Comment peut-on être un bon citoyen si, en son âme et conscience, on applaudit la nomination d'un ministre parce qu'il est un parent et non un technocrate qui apporte un changement dans son ministère ?

C'est désolant mais une triste réalité, et c'est dommage. Sur la question de l'éducation, le citoyen doit contrôler la qualité des cours dispensés et le niveau d'étude de l'enseignant. Si un élève est mal instruit, c'est le pays qui en pâtit. Critiquer, c'est bien, mais le respect des lois de sa cité, la participation citoyenne, la demande de comptes et la contribution, sont essentiels. Un bon citoyen voit le danger de loin et non celui qui préfère critiquer pour ne rien apporter.

Débarrassons-nous de l'appartenance ethnique et religieuse, et priorisons l'intérêt commun.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)