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Tchad : une concentration grandissante de la population à Ndjamena


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 8 Juin 2021


Cela s'explique par l’exode rurale et la forte centralisation des différents services de l'État dans la capitale.


Tchad : une concentration grandissante de la population à Ndjamena
Pays sahélien, avec une superficie de 1.284.000 kilomètres carrés, le Tchad est le 5ème pays le plus vaste d'Afrique. Situé au cœur de l'Afrique centrale, il compte 15,96 millions d’habitants d’après les données de l’INSEED (Institut National de la Statistique des Etudes Économiques). La population tchadienne est concentrée dans la capitale, d'après les estimations de l’INSEED, à 1.092.066 habitants, en 2012. Cette étude, il faut le dire, a été demandée par les partenaires sociaux du pays pour la Vision 2020-2050. Ceci pour avoir une vision globale, en terme de besoin de la population sur les différents domaines de la vie. Le poids démographique de la population tchadienne dans la ville de N’Djamena est de 9,6%, un chiffre supérieur par rapport aux autres villes du pays".

La grande majorité de la population tchadienne est jeune, selon la conclusion de cette étude réalisée. Cette concentration s'explique par la centralisation des différents services de l'État dans la capitale. Les fonctionnaires de l'État, dans leur ensemble, n'aiment pas être affectés dans les provinces. Ils prennent juste service pendant un ou deux mois et reviennent à N’Djamena avec la complicité de leurs chefs hiérarchiques, en leur offrant des pots de vin afin d’être où de profiter des opportunités qu'offre la capitale. L'analphabétisme de certains jeunes, qui les pousses vers la capitale à la recherche de la vie meilleure, pourtant les terres fertiles sont abandonnées au détriment des petites activités en ville, et cela a comme conséquence, la cherté de vie. La ville occupe le troisième rang des villes les plus chères au monde, après Shanghai, selon le cabinet Mercer.
Les besoins en denrées alimentaires, habillement, santé, loyer et autres, ne sont pas couverts à 100% par les salaires, car les fonctionnaires les utilisent à 80%, à cause de la cherté de vie. Avec l'accroissement de la population du jour au lendemain, les dirigeants politiques et religieuses, et ceux de la société civile doivent mener une réflexion sur la décentralisation des différents services de l'État. Il s’agira alors de rendre viables les grandes villes du pays, en y créant de l'emploi, appuyant financièrement les projets des jeunes entrepreneurs et les amenant à s'implanter dans leurs provinces.

L'Etat doit désenclaver les provinces en construisant des routes, investir réellement dans l'agriculture, l'élevage et développer les secteurs tels que le numérique, la technologie, l'industrie, pour créer de l'emploi à la jeune génération. Toutefois, l'INSEED dans son étude sur la population du Tchad en 2019 et 2020, a indiqué dans son rapport que la projection de la population en 2050 sera de 44.420.787 dont 22.442.160 hommes et 21.765.716 femmes. Au vu de ces données. les besoins seront énormément en hausse dans l'avenir. Cette population aura un besoin grandiose dans l'alimentation, dans le domaine sanitaire et dans l'éducation. Bref, la croissance de la population actuelle est réelle, avec une majorité jeune qui est une force, un atout pour le pays, mais le pouvoir en place doit chercher des issues favorables pour cette jeune génération, en brisant ce mythe de la division Nord-Sud, chrétiens et musulmans qui anime les débats depuis toujours sur les réseaux sociaux. Il faut donc absolument l'égalité entre les enfants du pays dans les nominations aux postes.

L'autre combat à mener, c'est la création de l’emploi en industrialisant les grandes villes du Tchad, en plus le bitumage des provinces pour les désenclaver, la construction des structures sanitaires, éducatives, touristiques et artisanales, la création d’un climat propice aux affaires, en encourageant les investisseurs étrangers à venir s'installer au Tchad pour son essor. Réduire les taxes et impôts aux entreprises nationales pour permettre la croissance de celles-ci serait également une nécessité, et c’est alors que le pays prendra son envol. La décentralisation des différents services de l'État dans les provinces permettra la réduction du poids démographique de la population à N’Djamena, et aussi la cherté de vie. Mais l'impératif actuel est d'investir dans l'agriculture et l'élevage, pour l'autosuffisance alimentaire de la population, la santé, l'éducation et l'énergie. Tout ceci pour la déconcentration de la population vers les différentes provinces du pays.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)