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SCIENCE

Un hélicoptère survole la ville pour mesurer la présence de lumière nocturne!!!!!


Alwihda Info | Par - 22 Juillet 2012


La société Altilum propose une expertise sur la pollution lumineuse des villes. Encore en phase d’expérimentation, elle est venue tester son outillage, à bord d’un hélicoptère, à Beaune.


Certains Beaunois se souviennent peut-être d’avoir entendu le bruit d’un hélicoptère, dans la nuit de lundi à mardi, entre 23 h 30 et 00 h 30. Ils n’ont pas rêvé. Tout droit arrivés de Beauvais, deux scientifiques ont longuement survolé la ville, à la recherche de “nuisances lumineuses”, dans le cadre du projet international R ice, porté par l’Unesco.

Rice ? Ce sigle signifie Réserve internationale de ciel étoilé. L’objectif de l’organisation est de mettre en place des parcs où la pollution lumineuse est limitée. Cette déperdition de lumière vers le ciel est nuisible à la vie sur terre. Les animaux, tout d’abord, sont perturbés : les chasseurs nocturnes fuient cette lumière artificielle, les moustiques, trop occupés à tourner autour des lampadaires, en oublieraient presque de se reproduire, et les oiseaux migrateurs ne savent plus où se diriger.
La flore est elle aussi touchée. Les ultra-violets produits par certaines lampes perturberaient leur croissance. Quant à l’Homme, il n’est pas épargné. Des études sont en cours sur la corrélation entre cette lumière artificielle constante et le cycle du sommeil. De façon plus pragmatique, l’éclairage nocturne mal contrôlé est une source avérée de gaspillage.

La chasse au gaspillage

« Entre 30 et 45 % de la note d’électricité d’une ville passe dans l’éclairage public », note Jean-Claude Barré, président-directeur de la société Altilum. « Utilisée de façon optimale, on réduit la facture de 20 000 à 35 000 € par an. » Déterminer la déperdition lumineuse, ce n’est pas nouveau. Mais ce que Altilum propose, c’est un diagnostic vu du ciel. « Jusque-là, on prenait des mesures depuis le sol. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus efficace. Par exemple, certaines “gamelles” de lampadaires sont vieilles et usées : elles laissent passer toute la lumière vers le ciel. C’est de là-haut qu’on le voit le mieux. » De plus, la pollution lumineuse peut survenir par réflexion sur la chaussée. Une même ampoule produira un éclairage plus ou moins fort selon la couleur du sol.

Beaune dans le viseur

Mais pourquoi choisir Beaune pour cette expérience, alors que la Ville a déjà entamé son programme de réduction des pollutions lumineuses ? « Nous ne sommes pas venus là en policier, pour contrôler si le Plan lumière de la Ville avait été bien fait », rassure Jean-Claude Barré. « Notre but premier était de tester notre matériel et de former un pilote sur place. » « On est ici presque par hasard », reprend-il. « Cet hiver, nous avons été appelés en urgence à Dijon. 12 000 personnes se trouvaient sans chauffage, à la suite d’une fuite. Nous avons pu détecter, grâce à nos appareils, d’où venait cette déperdition de chaleur. »
Durant cette étape, les experts rencontrent les membres de la société Hélitravaux, basée à Beaune. C’est tout naturellement qu’ils décident de continuer ensemble sur le projet Rice.
« La location d’un hélicoptère coûte très cher – environ 800 € l’heure. Comme nous sommes ici en phase de test, nous avons décidé de survoler la ville la plus proche de la base de l’appareil, par souci d’économie… Tout simplement. »
Le lendemain matin, les experts ont pu reconstituer une mosaïque de la ville à partir des quelque 11 200 images prises pendant la nuit. En l’espèce : une vue aérienne de Beaune, ponctuée de taches variant du vert au rouge. « On remarque ainsi les “trous de lumière” facilement. Il s’agit peut-être de lampadaires qui ne fonctionnent plus. Les gros points rouges sont les endroits où la pollution lumineuse est la plus flagrante. »
Grosso modo, le diagnostic de Beaune est bon. « On voit nettement la différence par rapport au ruban de l’autoroute, qui n’est pas géré par la Ville, et qui est très lumineux. » Autre bonne surprise pour Jean-Claude Barré : les commerçants n’ont pas oublié d’éteindre leurs lumières (voir encadré). « À une exception près : les agences immobilières. Pourtant, je ne connais pas grand monde qui va acheter un appartement vers 1 heure », taquine le directeur.
Quoi qu’il en soit, l’opération est satisfaisante. Le matériel n’a pas failli et le pilote a été à la hauteur des attentes des scientifiques. C’est tout du moins ce qu’on peut en conclure. Jean-Claude Barré s’amusait la veille à répéter : « Un bon pilote est un pilote vivant ». Manifestement, le lendemain, ils étaient encore tous là. Bienpublic



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