Un nombre record de journalistes sont en prison, selon le recensement du CPJ
Alwihda Info | Par Adil Abou - 14 Décembre 2016
La Turquie compte au moins 81 journalistes, ce qui élève le chiffre mondial à 259
La répression sans précédent de la Turquie sur les médias a porté le nombre total de journalistes emprisonnés dans le monde à son plus grand nombre depuis que le Comité pour la Protection des Journalistes a commencé à faire un recensement annuel en 1990. Au 1er décembre 2016, il y avait 259 journalistes en prison dans le monde. Selon les archives du CPJ, la Turquie comptait au moins 81 journalistes derrière les barreaux, soit le nombre le plus élevé dans un pays à la fois - et chacun d'entre eux fait face à des accusations antiétatiques. Des dizaines d'autres journalistes sont emprisonnés en Turquie, mais le CPJ n'a pas pu confirmer un lien direct avec leur travail. La Chine, qui était le pire geôlier de journalistes en 2014 et 2015, est passée au second rang avec 38 journalistes en prison. L'Égypte, l'Érythrée et l'Éthiopie sont respectivement troisième, quatrième et cinquième pires geôliers de journalistes. Tous ensembles, les cinq premiers pays qui font l'objet du recensement du CPJ ont été responsables de l'emprisonnement de plus de deux tiers de tous les journalistes emprisonnés dans le monde. « Les journalistes qui travaillent pour collecter et partager les informations exercent un service public et leurs droits sont protégés par le droit international. Il est donc choquant que tant de gouvernements violent leurs engagements internationaux en emprisonnant des journalistes et en supprimant les discours critiques », a déclaré Joel Simon, le directeur général du CPJ. « La Turquie est à l'avant-garde de cette tendance autoritaire. Chaque jour que les journalistes turcs languissent en prison en violation des lois de ce pays, la position de la Turquie dans le monde est diminuée ». Cette année marque la première fois depuis 2008 que l'Iran n'ait pas été parmi les cinq pires geôliers, étant donné que beaucoup de ceux condamnés pendant la répression post-électorale de 2009 ont purgé leurs peines et ont été libérés. La région des Amériques, qui n'avait pas de journalistes emprisonnés en 2015, apparaît au recensement de cette année avec un total de quatre journalistes en prison. Selon le recensement du CPJ, près des trois quarts des 259 journalistes emprisonnés font face à des accusations antiétatiques. Près de 20 pourcent de journalistes emprisonnés sont indépendants - un pourcentage qui a régulièrement diminué depuis 2011. La grande majorité des journalistes en prison ont travaillé en ligne et/ou dans le domaine de la presse écrite, tandis qu'environ 14 pourcent sont les journalistes de la radiotélévision. Le recensement de la population carcérale tient compte uniquement des journalistes qui sont sous la garde du gouvernement et n'inclus pas ceux qui ont disparu ou qui sont détenus par les groupes non étatiques. (Ces cas - tels que le journaliste indépendant britannique John Cantlie détenu par le groupe militant Etat Islamique - sont classés comme « disparus » ou « enlevés »). Le CPJ estime qu'au moins 40 journalistes sont portés disparus ou ont été kidnappés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les journalistes emprisonnés sont répertoriés par recensement à compter de minuit, le 1er décembre 2016 et indique le pays où ils sont détenus, accusés et moyen de travail pour chaque journaliste emprisonné. Ce recensement n'inclus pas de nombreux journalistes qui ont été emprisonnés pendant l'année, mais libérés avant le 1er décembre. | |
Le CPJ est une organisation indépendante, à but non lucratif basée à New York et dévouée à défendre la liberté de la presse dans le monde. | |
Contacts médias: Kerry Paterson Agent Principal de Plaidoyer et de Communication [email protected] 212-300-9007 Mehdi Rahmati Associé en Communications [email protected] 212-300-9032 | |