Manque d’ambition
D’après les révélations faites par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, lors du dépôt du projet de loi de finance au Parlement, le budget de l’État pour l’exercice 2016 se chiffre à un peu plus de 8 milliards USD. Cet arbitrage est incompréhensible dans la mesure où l’estimation du budget 2015 était de 9,09 milliards USD, soit 1 milliard USD de plus que l’exercice pour une année 2016 placée sous le signe des élections.
Aux dires du président de la CENI, l'abbé Apollinaire Malu Malu, un plan de décaissement a été convenu avec le gouvernement pour le financement des élections. Quant au Premier ministre, il a rappelé que le ministre du budget avait prévu une ligne budgétaire significative. Par conséquent, en soustrayant les 950 millions USD qui seront affectés aux différents scrutins, il ne restera au gouvernement que 7,05 milliards USD pour financer à la fois « la révolution de la modernité sur laquelle est fondée le programme du Chef de l’État », la politique sociale et sanitaire, le développement économique, la réforme de l’armée et de la police, la lutte contre le chômage, la pacification de la région du Kivu...
Farce électorale
Dans un article paru récemment, sans tenir compte de l’aspect électoral, l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) a estimé le budget 2016 à 13,2 milliards USD. En ajoutant à cette somme les 950 millions USD relatifs au financement du processus électoral, il faudra au moins 14,15 milliards US afin de mener, l’année prochaine, une politique honorable pour un pays aux très fortes potentielles naturelles et organiser sérieusement toutes les échéances électorales en perspective. À défaut d’un meilleur usage des ressources externes et d’une réelle volonté de récupérer une partie des 11 milliards USD des flux financiers illicites enregistrés annuellement par l’État congolais, 2016 risque d’être l’année d’une farce électorale. Seul un budget 2016 conséquent pourra éviter au pays l’asphyxie financière.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Premier Vice-Président de l’ABACO
En République Démocratique du Congo, selon les révélations du Premier ministre Augustin Matata Ponyo faite le 1er octobre lors du dépôt du projet de loi de finance au Parlement, le budget de l’État pour l’exercice 2016 se chiffre à un peu plus de 8 milliards USD. Rappelons que le Gouvernement avait déposé, l’année dernière, un projet de budget qui était estimé à presque 9,09 milliards USD, soit une baisse d’environ 1 milliard USD. Pour le Premier ministre, le budget 2016 s’est inscrit dans un contexte difficile, caractérisé par la baisse du cours des matières premières.
L’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) estime que le Gouvernement aurait dû penser à mobiliser d’autres recettes pour faire face à la baisse des prix des matières premières. Gouverner, n’est-ce pas prévoir ?
Par conséquent, l’ABACO recommande au Parlement d’étudier toutes les pistes pouvant permettre de récupérer au moins 4,1 milliards des 11 milliards USD des flux financiers illicites enregistrés annuellement par l’État congolais. Dans cette optique, l’ABACO suggère au Gouvernement de faire un meilleur usage des ressources externes. L’objectif, c’est d’avoir un budget 2016 avoisinant les 13,2 milliards USD.
Fait à Paris, le 2 octobre 2015
Pour le département extérieur de l’ABACO,
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Premier Vice-Président
Pour éviter un éventuel désenchantement, l’Alliance de Base pour l’Action Commune préconise la rigueur dans la chose publique. En effet, en parvenant à récupérer au moins 4,9 milliards des 11 milliards USD des flux financiers illicites enregistrés annuellement par l’Etat congolais et en faisant un meilleur usage des ressources externes, le budget 2016 serait d’au moins 13,2 milliards USD. Ainsi la République Démocratique du Congo surferait aisément à travers « les effets du ralentissement économique chinois ».
L’ABACO rappelle qu’en tablant judicieusement sur les potentielles naturelles dont disposent la Réplique Démocratique du Congo, la croissance économique atteindrait, probablement, plus de 65 milliards USD en 2020.
Fait à Paris, le 29 septembre 2015
Pour l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO),
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Premier Vice-Président