Mme Achta Damane, que pensez-vous du Cinquantenaire et surtout de l’organisation ?
Je voudrais tout d’abord faire une petite comparaison entre 50 ans dans la vie d’un homme et 50 ans pour un pays. 50 ans pour un homme c’est l’âge de la maturité et de la sagesse si l’on n’est pas attrapé par le démon du midi, et si à 50 ans l’homme n’a rien fait, il ne pourra plus jamais faire quelque chose de valable de sa vie !
Pour un pays, 50 ans veut dire l’édification dune base solide de développements économique, politique, social et culturel. Pour ce qui concerne l’organisation, nous constatons qu’il ya un certain nombre d’initiatives prises pour célébrer cet événement. Mais cela est –t- il suffisant et bien mené, la question reste posée.
Vous êtes parmi les femmes émergentes sur la scène politique à un moment où le Président Idriss Déby accorde une place importante à la femme. Que ressentez-vous en tant que femme ? La fierté ? La vengeance sur l’homme ?
Je crois à mon humble avis, que la lutte que mène et que doit mener la femme tchadienne est un combat de tous les jours et qui concerne toute la nation tchadienne, c’est un combat pour la survie, la vie, le bien être, la culture de la paix, le développement en général.
C’est certes, un honneur de savoir et de se dire que nous faisons partie de ces citoyennes tchadiennes qui jouent leur partition dans l’émergence de notre pays. Dans ce sens, qu’on soit femme ou homme, l’important est de démontrer par le travail ce qu’on fait pour notre pays en toute humilité, responsabilité et amour de la patrie.
Quel rôle envisage jouer le HCC sachant que le journaliste Tchadien est le plus démuni du Monde, la presse est la plus rudimentaire, l’internet est inaccessible ou le plus cher du Monde, la Téléphonie est un luxe , il n’existe qu’une seule chaine de Télévision satellitaire, une seule radio capable de couvrir tout le pays ?
Le HCC est un organe de régulation qui garantit et assure, dans le cadre de sa mission et ses prérogatives, la liberté et la promotion de la presse écrite et audiovisuelle dans le respect de la loi, des règles d’éthique et de déontologie.
Dans ce sens, le HCC ne peut qu’apporter une réponse ponctuelle en organisant des formations de courte durée à l’intention des journalistes et techniciens de la presse publique et privée.
L’autre réponse que peut apporter le HCC c’est aussi de faciliter la création des journaux et des radios qui puissent ensuite offrir de la main d’œuvre aux jeunes journalistes qui viennent de finir leurs études. Ensuite, le HCC soutient et défend fermement l’octroi par l’Etat du Fonds d’aide à la presse et fait du plaidoyer au haut niveau pour l’augmentation dudit fonds, et cela dans le but de donner un certain punch à la presse tchadienne.
Enfin, le Haut Conseil de la Communication initie et parraine le Prix de l’Excellence en Journalisme, un Prix qui rétribue le meilleur journaliste en presse écrite et audiovisuelle. C’est pour vous dire tout simplement que le HCC fait beaucoup mais très modestement pour l’épanouissement et la reconnaissance de la presse au Tchad.
Mme Achta , quel bilan faites-vous du HCC et de la presse tchadienne ?
Le HCC se bat pour son image et pour se mettre au même niveau que les autres grandes institutions de la République, nous avons des défis à relever à court terme par rapport aux échéances électorales futures et ce malgré nos difficultés, c’est pour vous dire que le HCC à encore du chemin à se faire.
Par rapport à la presse tchadienne qui est encore jeune, elle doit toujours se battre pour émerger malgré ses problèmes relatifs à la précarité des moyens et conditions de travail et aussi par rapport au manque de ressources humaines. Sachant que le rôle de la presse est très important pour l’essor d’un pays, elle doit nécessairement et de plus en plus se professionnaliser et se responsabiliser.
Quel souhait faites-vous au peuple tchadien à l’occasion du nouvel an ?
Mes vœux pour l’année nouvelle sont des vœux de paix, d’unité et de cohésion sociale de tous les fils et les filles du Tchad. Chaque tchadien doit se mettre en cause et bannir l’injustice, la haine, la violence, la facilité, le vol et la mauvaise gestion de la chose publique. Je souhaite ardemment que tout tchadien prône le travail, la réconciliation et l’unisson des cœurs, la bonne gouvernance et l’amour de la patrie.
(Interview réalisée par Yo-Houn Kilam Jules Daniel)