Prenons le cas de la Libye : Comment avons-nous été désinformés, à la longueur de la journée, par le média international qui certifie l’information selon laquelle le Tchad a envoyé des éléments de la garde présidentielle pour combattre aux côtés des forces du guide libyen ? Une fausse information! Malheureusement, reprise par certaine presse nationale ! Or, il aurait suffi de faire une petite analyse pour comprendre que c’est de la pure désinformation destinée à manipuler le CNT. Car, une présence des forces tchadiennes sur le terrain aurait sans doute une influence sur le cours des opérations pour faire basculer le rapport des forces en faveur du guide libyen. Mais notre éloignement de l’actualité internationale ne nous donne pas l’opportunité de faire ce genre d’analyse. Nous perdons notre temps sur le fait divers, sur la publication des informations déjà connues du public. Ne dit-on pas que le Tchad est le seul pays au Monde où une vendeuse des cacahuètes serait en mesure de pronostiquer sur une éventuelle formation du gouvernement ?! de vous livrer des informations de haute importance ? Dans les différentes cérémonies du quartier, on apprend de la bouche des gens, la même information qui se répète à la longueur de la journée. Une raison de plus pour que Alwihda ne s’occupe pas des ragots du quartier. Nous adoptons une ligne éditoriale claire. Elle se repose sur l’ouverture du journal en laissant nos colonnes toujours accessibles au Monde, faire intervenir les jeunes dans le débat qui préoccupe les gens, éviter de blesser l’être humain, refuser de véhiculer une fausse information de nature à humilier l’Homme, ou à affecter son intégrité morale, sa famille, ses enfants. Nous refusons de reprendre toute information infondée, de nature à semer la zizanie.
L’occasion pour nous d’évoquer les conditions dans lesquelles Alwihda fonctionne.
Force est de reconnaître qu’à notre lancement au Tchad, nous avons découvert une façon de travailler complètement différente à l’habituel : Manque d’électricité, absence d’un personnel professionnel, personnel non motivé ou corrompu, coût de loyer insupportable, absence d’imprimerie spécialisée en matière de la presse. A chaque dépôt du fichier du journal, il faut négocier aussi bien avec l’administration de l’imprimerie qu’avec les responsables de l’atelier, sinon, le journal peut paraître avec un retard insupportable et tant pis pour les abonnés. Les ouvriers de l’imprimerie ne se soucient pas de la parution du journal à la date prévue. Or, nous sommes dans un monde où les informations se relient en temps réel, passent en boucle à la télé et sur internet.
La chose la plus décourageante, ce sont les directions ministérielles qui paient difficilement leurs abonnements; les tracasseries administratives pour se faire régler une facture d’abonnement ou d’insertion; les vendeurs qui ne versent pas les recettes et disparaissent le plus souvent avec les journaux. Il existe aussi un point décourageant en rapport avec la position de l’Etat qui traîne les pieds à soutenir sérieusement et financièrement la presse. Pour bien maîtriser la presse, il n y a pas mieux que de la laisser pérenniser dans la disette avec des bureaux crasseux, de journalistes démunis dont certains se prostituent allant jusqu’à balancer leur « canard », prêts à tout marchandage pour « déditorialiser » leurs journaux moyennant un geste financier. Il n’est pas surprenant de voir des journalistes faire le tour de tous les journaux en quelques mois puisqu’ils sont très mal payés et injustement exploités. Des miettes sont distribuées gracieusement tous les six mois par l’intermédiaire du Haut conseil de la communication q
permis de dire « ce n’est pas à l’Etat d’apporter une aide à la presse » ! Il semble que ce responsable enfermé dans sa logique murale, est mal informé de ce qui se passe autour de lui. Ailleurs, même les sites internet et les blogs sont fortement subventionnés par les Etats. Il y a des pays du tiers monde qui disposent d’un millier de journaux et une centaine de titres par jour. Et malgré cela, la presse en papier et électronique est sérieusement subventionnée. Combien de titres paraissent au Tchad ? Il n y a qu’un seul quotidien « le Progrès » et encore faut-il l’appeler quotidien ? Deux titres hebdomadaires indépendant en format Tabloïd (Alwihda actualités et la Voix) et quatre hebdomadaires en format A3 couché (Ndjamena bi-hebdo, le Temps, Notre Temps, l’Observateur) sans oublier quelques journaux périodiques comme le Miroir, le Potentiel… Il ne s’agit pas là de dresser une liste exhaustive des journaux de la place mais de donner simplement une idée du nombre estimatif de journaux de la place qui paraissent régulièrement. Neuf sur dix de journaux ne sont pas distribués en province. Un dixième arrive souvent dans certaines grandes villes deux à trois semaines avec retard. Un numéro que nous avons envoyé à Abéché, a été réceptionné par le représentant, trois mois après, puisque le chauffeur d’un bus ne savait pas là où il l’a gardé ?!
Face à toutes ces difficultés, dans sa séance extraordinaire du 30 janvier 2012, la direction du journal Alwihda actualités a pris certaines mesures parmi lesquelles:
1/ Renforcer la version électronique déjà existante sur le site www.alwihdanfo.com tout en maintenant une parution hebdomadaire en papier;
2/ adopter le format A3 couché et maintenir le format Tabloïd en périodique;
3/ publier un numéro spécial de 28 pages à la fin de chaque année;
4/ exploiter la page facebook d’Alwihda pour la publication immédiate et en continue de l’info.
5/ développer la Téléweb du journal Alwihda;
6/ Développer l’abonnement au journal par SMS.
La Direction d’Alwihda actualités
Jakob Bakar