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TCHAD

Découpage administratif au Tchad : vers une meilleure représentation ou un déséquilibre politique ?


Alwihda Info | Par Hassan Abdramane - 20 Juillet 2024


L’Observatoire des Associations sur le Processus Électoral au Tchad (OAPET) a organisé une conférence-débat ce vendredi 19 juillet 2024, sous le thème : « Nouveau découpage administratif : enjeux politiques et impacts sur la cohésion sociale et le vivre ensemble entre les Tchadiens ».


Deux panelistes, Pr. Ahmat Mahamat Hassan, juriste et ancien ministre de la Justice, et Caman Badaoui Oumar, démographe et géographe, ont animé cette conférence. L'objectif principal était d'expliquer et d'apporter des éclaircissements à l'opinion nationale sur le nouveau découpage administratif au Tchad et ses impacts sur la cohésion sociale et le vivre ensemble entre les Tchadiens.

Pr. Ahmat Mahamat Hassan a retracé l'histoire du Tchad avant les indépendances, expliquant que le pays était initialement un territoire militaire rattaché à l'Oubangui-Chari, avant de devenir une colonie distincte en 1916 et une République en 1958. Après l'indépendance, François Tombalbaye, le premier président du Tchad, a mis en place une première ordonnance portant organisation du territoire, augmentant progressivement le nombre de préfectures.

Avec la récente ordonnance, le Tchad est désormais composé de 23 provinces, 120 départements et 454 communes. Cette ordonnance servira de base pour la répartition des députés et sénateurs pour les élections à venir.

Inégalités et risques

Pr. Ahmat Mahamat Hassan a mis en avant l'absence d'équité dans le choix du nombre de députés et de sénateurs, qui ne reflète pas la densité de la population dans certaines provinces. Il a donné l'exemple du quota de sièges accordés aux députés de la province de l'Ennedi-Est par rapport à celui de la Tandjilé. « Un député ne représente pas les dunes de sable, ni les montagnes, ni les arbres, mais il représente le peuple », a-t-il déclaré.

Pr. Ahmat Mahamat Hassan a également souligné que cette répartition pourrait entraîner un repli identitaire, risquant de briser le vivre ensemble. « Personne n'a choisi d'être tchadien, c'est le destin qui nous a unis », a-t-il ajouté.

Perspectives démographiques

Caman Badaoui Oumar a indiqué que la population tchadienne, estimée à 19 millions en 2024, doit être représentée par un certain nombre de députés. Cependant, le nombre de députés n'a pas été équilibré, chaque département devant avoir un député, ce qui crée des disparités.

Il a également souligné les conflits entre agriculteurs et éleveurs et a appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)