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INTERVIEW

Dr Réal Romuald Mbida : « L’accès à l’information sur les meilleures formations est un impératif »


Alwihda Info | Par - 30 Août 2024


Spécialiste en ingénierie des systèmes de formation et d’emploi, en GRH et en gestion des projets, le président de l’Association Mbokani Besse revient sur le bilan de la première édition du Salon international sur la formation professionnelle et l’emploi, organisé à Obala au Cameroun.


Dr Réal Romuald Mbida : « L’accès à l’information sur les meilleures formations est un impératif »
De manière générale, qu’est-ce qui a motivé l’organisation d’un Salon international sur la formation professionnelle et l’emploi (SAFEM) ?
Je vous remercie de l’opportunité que vous me donnez pour expliquer à l’opinion les fondements de ce Salon international de la formation professionnelle et de l’emploi que nous avons organisé à Obala, du 22 au 24 août 2024.

En effet, le chômage et en particulier celui des jeunes, est un fléau qui sévit dans le monde entier et singulièrement en Afrique et chez nous, au Cameroun. Face à cette situation, on a l’impression que les pouvoirs publics sont impuissants, justifiant ce qu’a dit un ministre français : «pour résoudre le problème du chômage, on a tout essayé ».

Mais au sein de l’Association Mbokani Besse que je dirige, nous nous sommes dit que le chômage n’est pas une fatalité. Ainsi, nous avons mis dans notre plan d’action la contribution à la lutte contre le chômage des jeunes. Le Salon international de la formation professionnelle et de l’emploi (SAFEM) qui vient de se tenir avait pour objectif de mettre à la disposition des participants, des informations sur les formations susceptibles d’améliorer l’employabilité, et sur les secteurs d’activités générateurs d’emplois, et enfin sur les actions des pouvoirs publics visant la promotion de la formation professionnelle et de l’emploi.

Monsieur président, quel est le bilan de la 1ère édition du Salon international de la formation professionnelle et de l’emploi ?
Pour une première édition d’un salon spécialisé, je pense que le bilan est largement positif. Sur le plan de la mobilisation des acteurs, les institutions nationales et internationales ont répondu présentes à notre sollicitation, pour nous assister sur le plan technique.

Cela a été le cas des Agences des Nations Unies (PNUD, Bureau régional des Nations Unies pour les droits de l’homme, etc), et de plusieurs ministères techniques tels que les ministères en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle ; les Petites et Moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat ; l’Agriculture et le Développement rural ; les Domaines, le Cadastre et les Affaires foncières ; les Mines et le Développement technologique ; les Forêts et la Faune ; l’Environnement, entre autres.

A cela, il faut ajouter la Chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Elevage et des Forêts du Cameroun (CAPEF) et les instituts de formation professionnelle qui sont venus aussi en grand nombre, pour assister à l’événement. C’est du côté des entreprises privées qu’il y a eu moins d’engouement, et c’est sur cet aspect que nous allons mettre l’accent pour la prochaine édition.

Comment jugez-vous l’implication de vos partenaires, intervenants dans les différents panels qui ont traité des thèmes en rapport avec l’emploi au Cameroun ?
Le degré d’implication des partenaires est ma plus grande satisfaction de ce Salon. Presque tous ceux qui ont été sollicités ont répondu à l’appel, surtout sur le plan scientifique et technique. Cela constitue une démonstration de la pertinence du champ d’action choisi (le chômage) et les thématiques connexes. La tutelle du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle a donné du crédit aussi à notre Salon, qui s’est montré comme un complément aux actions de l’Etat pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes.

Quel est véritablement l’impact de la réduction de la fracture numérique, s’agissant de l’accès à l’information, à la formation et à l’emploi ?
Avant de répondre à cette question, permettez-moi d’expliquer d’abord ce qu’est « la fracture numérique. Si la fracture numérique est généralement définie comme le fossé entre ceux qui ont accès à l’Internet et ceux qui n’y ont pas accès, elle est en réalité multiforme et comprend de nombreuses facettes telles que l’accès, le caractère abordable, la qualité et la pertinence. La disponibilité : existe-t-il un accès à l’Internet dans votre région ? Existe-t-il un point de connexion à Internet à proximité ? Si oui, ceci n’est que la première étape.

L’accessibilité financière : cet accès est-il abordable ? Quel est le coût par rapport à d’autres marchandises essentielles ? Quel pourcentage de votre revenu devez-vous consacrer à ce service ?
La qualité du service : les vitesses de téléchargement en amont et en aval sont-elles suffisantes pour les besoins locaux des utilisateurs d’Internet ?
La pertinence : la communauté connectée dispose-t-elle des compétences et des technologies nécessaires ? La communauté comprend-elle et s’intéresse-t-elle à la pertinence de l’accès à Internet ? Existe-t-il un contenu dans la langue locale et pertinent pour les personnes de la communauté ?

Cela étant, il existe d’autres facteurs de fracture et parmi les autres domaines susceptibles de créer des inégalités numériques. On peut citer la sécurité, l’inter-connectivité, la culture numérique et l’accès aux équipements.
Tous ces facteurs de fracture numérique sont susceptibles d’influencer le niveau d’accès des personnes aux formations et à l’information sur les emplois disponibles. L’impact souhaité est donc l’accès à l’information sur les possibilités des meilleures formations et les offres d’emploi, parce qu’on utilise de plus en plus les TIC pour faire une large diffusion des informations.

Que prévoit le plan d’action de votre Association à l’endroit de ses membres et partant, des populations camerounaises ?
L’Association Mbokani Besse qui vise le développement socioéconomique et le bien-être des populations intervient dans plusieurs domaines tels que l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, l’agriculture et l’élevage.
Notre plan d’action prévoit des activités dans tous ces domaines, du renforcement des capacités à l’appui aux micro-projets. Et les cibles visées sont variées : les jeunes, les femmes et les agriculteurs.

Dans un passé récent, nous avons par exemple réalisé des campagnes de dépistage de certaines pathologies auprès des populations Mbokani, et ayant touché environ 2500 patients, des formations des réseaux d’associations des 9 arrondissements du département de la Lékié (région du Centre), et sur le management associatif et des projets. Enfin, notre plan d’action prévoit également la dotation de certains villages en forage d’eau potable, et l’accompagnement des associations pour la réalisation de projets pastoraux.


Dr Réal Romuald Mbida : « L’accès à l’information sur les meilleures formations est un impératif »
Abraham Ndjana Modo
Correspondant Alwihda Info pour le Cameroun Tél: 00 237 677 52 40 66 ; Email: [email protected] En savoir plus sur cet auteur



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