Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
INTERNATIONAL

États-Unis: vague de décrets de Trump pour le début ambitieux de son deuxième mandat


Alwihda Info | Par Dr Florence Omisakin, journaliste indépendant et humanitaire - 24 Janvier 2025


Le président Donald J. Trump a agi avec sa hâte habituelle, lors de sa première journée complète de retour à la Maison Blanche, en publiant une série de décrets et de directives qui mettent l’accent sur les grands objectifs de son deuxième mandat.


Le président Donald Trump signe des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le lundi 20 janvier 2025, à WashingtonEvan Vucci/The AP.
Le président Donald Trump signe des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le lundi 20 janvier 2025, à WashingtonEvan Vucci/The AP.
Le leader républicain n’a pas consacré beaucoup de temps à mettre en œuvre un certain nombre de promesses de campagne, allant des grâces controversées et des gels réglementaires, à la répression de l’immigration et aux revirements de politique énergétique.

Le président souhaite consolider le pouvoir, défaire la politique de son prédécesseur et imposer sa vision au pays et à l’international, comme en témoignent les actes qu’il a annoncés lundi et mardi. Cependant, un certain nombre de directives font immédiatement l'objet de contestations judiciaires, relançant les discussions sur les restrictions constitutionnelles, les excès du président et l'avenir de l'Amérique dans le sillage de Trump.

Les ordres sont cruciaux car les yeux du monde sont tournés vers la nouvelle administration. Plusieurs dirigeants internationaux figuraient parmi les dignitaires étrangers qui ont assisté à la cérémonie. Le vice-président chinois Han Zheng, le président argentin Javier Milei et le Premier ministre italien Giorgia Meloni étaient présents.

Un certain nombre de milliardaires, de dirigeants d’entreprises et de personnalités influentes étaient également invités à la cérémonie. Parmi les participants figuraient Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX, Mark Zuckerberg de Meta, Jeff Bezos d'Amazon, Dana White de l'UFC et Bernard Arnault de LVMH.

Voici un aperçu plus approfondi des principales actions entreprises par Trump jusqu’à présent et des défis qu’elles pourraient rencontrer.

Immigration : un retour à des politiques dures
L’administration Trump a une fois de plus fait de l’immigration une priorité absolue. La crise à la frontière sud a été déclarée urgence nationale par Trump, pour qui « la souveraineté de l’Amérique est assiégée ».

Cette ordonnance ouvre la porte à une réaffectation des fonds fédéraux pour poursuivre la construction d'un mur le long de la frontière avec le Mexique, ce qui était l'une des principales promesses de sa campagne. Cependant, les députés ont déjà exprimé leur inquiétude face à l'absence d'un plan financier clair.

En outre, le président Trump a donné l’ordre à l’armée de « sceller les frontières », invoquant la criminalité, le trafic de drogue et le trafic de migrants.

Un décret refusant la citoyenneté du droit d'aînesse aux enfants nés aux États-Unis d'immigrants sans papiers, ou de ceux bénéficiant de visas temporaires a été l'une de ses actions les plus controversées. Les experts juridiques ont rapidement contesté l'ordonnance, la déclarant illégale, malgré les critiques de longue date de Trump à l'égard de cette protection du 14e amendement.

Trump a également ramené sa politique « Rester au Mexique », qui exigeait que les demandeurs d'asile attendent leur audience de l'autre côté de la frontière. De plus, il a mis fin au programme de libération conditionnelle humanitaire de l’administration Biden, qui permettait à des milliers de migrants de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela, d’entrer légalement aux États-Unis.

Il a encore renforcé sa position en rétablissant la peine de mort fédérale, qui serait appliquée aux crimes commis par des immigrants illégaux, comme le meurtre de policiers.

Énergie et climat : une ère de renouveau des énergies fossiles

Concernant le changement climatique,  le président Trump n’a pas perdu de temps pour revenir sur la politique de son prédécesseur, Joe Biden. L’une de ses premières mesures a été de retirer une fois de plus les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, sous prétexte que cet accord nuisait aux intérêts économiques américains. Il a proclamé une « urgence énergétique nationale » et a promis d'augmenter considérablement les forages nationaux et de remplir les réserves stratégiques de pétrole du pays.

Dans le cadre du décret « Libérer le potentiel extraordinaire des ressources de l’Alaska » qu’il a signé, Trump s’est engagé à débloquer les actifs miniers, pétroliers et gaziers de l’État. En outre, il a annulé les règles destinées à contrôler les émissions de carbone et a arrêté de financer des initiatives énergétiques alternatives, telles que les parcs éoliens.

Les politiques énergétiques de Trump sont considérées par ses partisans comme une mesure cruciale pour garantir l’indépendance énergétique des États-Unis, tandis que d’autres affirment qu’elles témoignent d’un manque de respect pour la science du climat.

Diversité et inclusion : un pivot décisif
Le décret de Trump exigeant que le gouvernement américain ne reconnaisse que « deux sexes, homme et femme », a été l’une de ses actions les plus controversées en tant que président. On s’attend à ce que cette ordonnance ait un impact significatif sur les droits des trans-genres, influençant tout, depuis la protection des droits civils jusqu’au financement fédéral.

De plus, il a déclaré tous les programmes gouvernementaux de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) « radicaux et inutiles » et les a abolis. Ces actions ont été dénoncées par des groupes de défense, qui préviennent qu'elles auraient pour effet de refroidir les communautés défavorisées.

Justice et grâces : retour sur l'émeute du Capitole
La décision de Trump de gracier plus de 1 600 personnes détenues, en relation avec l'incident du Capitole le 6 janvier 2021, a relancé les discussions sur la justice et la responsabilité. Parmi eux figuraient des membres d’organisations d’extrême droite comme les Oath Keepers et les Proud Boys, dont les dirigeants ont été reconnus coupables de complot séditieux.

Trump a qualifié les accusés de « prisonniers politiques » pour défendre les grâces. Toutefois, selon certains, cela crée un précédent risqué qui menace l’État de droit.

Réforme gouvernementale : pleins feux sur l’efficacité
La création du Département de l'efficacité gouvernementale, un organisme consultatif chargé de réduire les dépenses gouvernementales, a été l'une des ordonnances les plus non conventionnelles de Trump. L'homme d'affaires milliardaire Elon Musk sera à la tête de la division.  Le président Trump a simultanément ordonné à tous les employés fédéraux de reprendre le travail en personne, et a imposé un gel des embauches au gouvernement fédéral, à l'exception des militaires et de certaines autres catégories.

Santé mondiale et politique étrangère : se retirer de l’OMS et réévaluer les alliances
Citant la réponse de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'épidémie de COVID-19, Trump a entamé le processus visant à retirer les États-Unis de l'organisation. Dans le cadre d’une stratégie plus large de « l’Amérique d’abord », il a déclaré sur la scène mondiale que l’aide étrangère serait gelée. Son gouvernement réévalue ses liens avec des pays comme le Venezuela et Cuba et reconsidère les initiatives d'aide.

Mesures économiques : lutter contre l’inflation et renommer des monuments
Dans une ordonnance, Trump a exhorté les agences fédérales à s’attaquer au coût croissant de la vie. Bien que les détails soient encore inconnus, l'ordonnance précise un délai de 30 jours pour les suggestions visant à réduire les prix dans des secteurs comme le logement, la santé et le carburant.

Trump a ordonné que le golfe du Mexique soit rebaptisé Golfe d'Amérique et que le mont Denali, en Alaska, soit rebaptisé Mont McKinley, en l'honneur du 25e président, une décision qui a suscité à la fois des éloges et des critiques.

Défis et critiques
La frénésie des actions exécutives de Trump démontre sa détermination à agir immédiatement, mais elles ouvrent également la voie à d'importants litiges juridiques. De nombreuses directives, notamment celles relatives à l'immigration et au changement climatique, sont critiquées car elles dépassent le champ d'action du pouvoir exécutif.

En outre, le langage controversé du président a accru les inquiétudes concernant la gouvernance et l’unité dans un pays déjà divisé. Les militants des droits civiques préviennent que ses politiques en matière d’immigration, de diversité et de genre pourraient saper les garanties durement acquises pour les groupes marginalisés.

Le président Donald Trump signe un décret graciant environ 1 500 accusés accusés lors de l'attaque du 6 janvier contre le Capitole . Photo : Evan Vucci/The AP.
Le président Donald Trump signe un décret graciant environ 1 500 accusés accusés lors de l'attaque du 6 janvier contre le Capitole . Photo : Evan Vucci/The AP.

Le président Donald Trump brandit une lettre de l'ancien président Joe Biden. Photo : Evan Vucci/The AP.
Le président Donald Trump brandit une lettre de l'ancien président Joe Biden. Photo : Evan Vucci/The AP.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)