L'encombrant cadavre de Mohamed Merah a été discrètement enterré jeudi près de Toulouse en dépit de l'opposition de la mairie de cette ville théâtre de plusieurs de ses crimes, après que l'Algérie a refusé d'accueillir son corps. Evènement
La dépouille de l'ancien délinquant devenu à 23 ans militant autoproclamé d'Al-Qaïda a finalement été enterrée en petit comité, exclusivement masculin, après les horaires d'ouverture habituels du cimetière de Cornebarrieu, dans la banlieue de Toulouse.
Le cimetière, placé sous la surveillance des gendarmes et d'un hélicoptère, n'aura ouvert ses portes qu'à une quarantaine d'hommes jeunes et à un religieux. Aucun membre de la famille de Mohamed Merah ne figurait parmi eux.
Le visage dissimulé sous leur capuche ou leur tee-shirt, les jeunes du quartier où vivait le défunt ont, par groupes distincts, prié auprès de la fosse et recouvert de terre le cercueil de bois clair à l'aide de pelles, ont constaté les journalistes de l'AFP.
Laissant derrière eux le monticule de terre sous lequel Merah est désormais enseveli, ils sont repartis, certains criant à plusieurs reprises "Allah akbar" ("Dieu est le plus grand" en arabe).
"Il y a eu une prière des morts très simple (...). Il ne s'agissait pas de faire son éloge, il n'est pas question de cela", a déclaré à l'issue de la cérémonie Abdallah Zekri, conseiller du recteur de la Grande mosquée de Paris, qui organisait les obsèques.
Pour éviter d'éventuels débordements, la tombe pourrait rester anonyme.
Cette cérémonie en petit comité a vu la fin du casse-tête que constituait le sort de la dépouille de Mohamed Merah, une semaine jour pour jour après qu'il a été tué par la police.
"tourisme macabre"
L'Algérie avait jeudi refusé d'accueillir sur son territoire le corps du tueur, qui a assassiné sept personnes, dont trois militaires, un professeur de religion juive et trois enfants juifs, invoquant des raisons de sécurité, alors que sa famille avait pris ses dispositions pour le départ de la dépouille sur un vol régulier Toulouse-Alger d'Air Algérie.
Puis c'est la mairie de Toulouse qui a demandé un report à vendredi de l'inhumation et demandé à l'Etat français de choisir un autre lieu pour celle-ci.
En vain, le président Nicolas Sarkozy insistant pour que l'enterrement ait lieu au plus tôt.
"Il était français, qu'il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique avec ça", a-t-il expliqué, en marge d'un déplacement dans le cadre de la campagne électorale pour l'élection présidentielle d'avril-mai.
"Je crois que Toulouse va mettre longtemps à digérer ce qui s'est passé en termes de massacres, de souffrances, et il nous semblait opportun qu'il y ait un autre lieu car comme tout individu Mohamed Merah mérite une sépulture", a déclaré Pierre Cohen, maire de la ville.
"Ce que je crains, c'est ce que nous vivons depuis une semaine: il y a eu du tourisme macabre, il peut y avoir des gens - très peu heureusement, et surtout à l'étranger - qui le considèrent comme un martyr", a-t-il ajouté.
Nombreux sont en effet ceux qui s'inquiètent de voir la tombe devenir l'exutoire des haines ou des sympathies envers l'assassin. La mère de Mohamed Merah elle-même craignait que la tombe de son fils ne soit profanée s'il était inhumé en France.
Ce sont les mêmes inquiétudes qui ont poussé les autorités locales algériennes de Médéa à s'opposer à l'enterrement de Merah sur leur sol. "Cet homme qui a commis des actes terroristes, des illuminés pourraient faire (de sa tombe) un lieu de pèlerinage, d'autres pourraient profaner sa tombe", a déclaré Abdallah Zekri.
Français d'origine algérienne âgé de 23 ans, au parcours de délinquant reconverti en jihadiste, passé par le Pakistan et l'Afghanistan et se réclamant d'Al-Qaïda, Mohamed Merah a abattu les 11, 15 et 19 mars trois militaires, puis trois écoliers et un enseignant juifs, choquant la France entière.
Il a été tué le 22 mars dans un échange de tirs avec la police qui donnait l'assaut à l'appartement dans lequel il était retranché à Toulouse.
La dépouille de l'ancien délinquant devenu à 23 ans militant autoproclamé d'Al-Qaïda a finalement été enterrée en petit comité, exclusivement masculin, après les horaires d'ouverture habituels du cimetière de Cornebarrieu, dans la banlieue de Toulouse.
Le cimetière, placé sous la surveillance des gendarmes et d'un hélicoptère, n'aura ouvert ses portes qu'à une quarantaine d'hommes jeunes et à un religieux. Aucun membre de la famille de Mohamed Merah ne figurait parmi eux.
Le visage dissimulé sous leur capuche ou leur tee-shirt, les jeunes du quartier où vivait le défunt ont, par groupes distincts, prié auprès de la fosse et recouvert de terre le cercueil de bois clair à l'aide de pelles, ont constaté les journalistes de l'AFP.
Laissant derrière eux le monticule de terre sous lequel Merah est désormais enseveli, ils sont repartis, certains criant à plusieurs reprises "Allah akbar" ("Dieu est le plus grand" en arabe).
"Il y a eu une prière des morts très simple (...). Il ne s'agissait pas de faire son éloge, il n'est pas question de cela", a déclaré à l'issue de la cérémonie Abdallah Zekri, conseiller du recteur de la Grande mosquée de Paris, qui organisait les obsèques.
Pour éviter d'éventuels débordements, la tombe pourrait rester anonyme.
Cette cérémonie en petit comité a vu la fin du casse-tête que constituait le sort de la dépouille de Mohamed Merah, une semaine jour pour jour après qu'il a été tué par la police.
"tourisme macabre"
L'Algérie avait jeudi refusé d'accueillir sur son territoire le corps du tueur, qui a assassiné sept personnes, dont trois militaires, un professeur de religion juive et trois enfants juifs, invoquant des raisons de sécurité, alors que sa famille avait pris ses dispositions pour le départ de la dépouille sur un vol régulier Toulouse-Alger d'Air Algérie.
Puis c'est la mairie de Toulouse qui a demandé un report à vendredi de l'inhumation et demandé à l'Etat français de choisir un autre lieu pour celle-ci.
En vain, le président Nicolas Sarkozy insistant pour que l'enterrement ait lieu au plus tôt.
"Il était français, qu'il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique avec ça", a-t-il expliqué, en marge d'un déplacement dans le cadre de la campagne électorale pour l'élection présidentielle d'avril-mai.
"Je crois que Toulouse va mettre longtemps à digérer ce qui s'est passé en termes de massacres, de souffrances, et il nous semblait opportun qu'il y ait un autre lieu car comme tout individu Mohamed Merah mérite une sépulture", a déclaré Pierre Cohen, maire de la ville.
"Ce que je crains, c'est ce que nous vivons depuis une semaine: il y a eu du tourisme macabre, il peut y avoir des gens - très peu heureusement, et surtout à l'étranger - qui le considèrent comme un martyr", a-t-il ajouté.
Nombreux sont en effet ceux qui s'inquiètent de voir la tombe devenir l'exutoire des haines ou des sympathies envers l'assassin. La mère de Mohamed Merah elle-même craignait que la tombe de son fils ne soit profanée s'il était inhumé en France.
Ce sont les mêmes inquiétudes qui ont poussé les autorités locales algériennes de Médéa à s'opposer à l'enterrement de Merah sur leur sol. "Cet homme qui a commis des actes terroristes, des illuminés pourraient faire (de sa tombe) un lieu de pèlerinage, d'autres pourraient profaner sa tombe", a déclaré Abdallah Zekri.
Français d'origine algérienne âgé de 23 ans, au parcours de délinquant reconverti en jihadiste, passé par le Pakistan et l'Afghanistan et se réclamant d'Al-Qaïda, Mohamed Merah a abattu les 11, 15 et 19 mars trois militaires, puis trois écoliers et un enseignant juifs, choquant la France entière.
Il a été tué le 22 mars dans un échange de tirs avec la police qui donnait l'assaut à l'appartement dans lequel il était retranché à Toulouse.
AFP